Twitter censure les comptes du président des Etats-Unis: la presse « démocrate » applaudit

Comment la presse, « en même temps », décrie les réseaux sociaux, mais fait vivre ces « géants du numérique »

Twitter, Amazon et Facebook, même combat: la prise du pouvoir
(jeu de mots: « Zucked » évoque « sucked », « nul à ch*er » ou « enc*lé », au choix )

Quand il s’agit de s’acharner sur le Républicain Trump, le journal progressiste Le Monde défend la suspension des comptes de Donald Trump : c’est le même Le Monde qui prend le parti des plates-formes numériques, qu’il harcèle et rend responsables par ailleurs de tous les maux de la démocratie, et qui combat la proposition de loi française, dite « sécurité globale », au nom de la liberté d’expression. Plus incohérent et partisan, il n’y a que Libération, Slate ou le HuffPost…

La présentation des faits par Le Monde, ça donne ça.

« Dans quelles circonstances est-il légitime de fermer le compte Twitter d’un président en exercice ?, » dans sa forme, la question est l’aveu du double-jeu de la presse. « Après l’interdiction définitive, ce 8 janvier, du compte personnel de Donald Trump, le débat agite la classe politique, aux Etats-Unis et au-delà. Le Monde est passé au débat, sans s’arrêter sur l’ingérence inouïe de plusieurs GAFA, observant: « Certains – sous-entendu, nous n’en sommes pas ! – s’indignent qu’une entreprise privée puisse censurer le chef d’une des plus grandes démocraties du monde – qui conserve toutefois son compte présidentiel officiel [de quoi se plaignent donc les autres ?] – , alors que le réseau social a estimé que l’élu incitait encore à la violence, au lendemain d’une invasion historique du Capitole américain ayant fait cinq morts. » Lire aussi  Twitter suspend « de manière permanente » le compte personnel de Donald Trump

« Sans surprise, l’ensemble des soutiens du président ont vivement dénoncé la décision de Twitter [Le Monde se distingue ainsi des soutiens de Trump et se range du côté d’une puissance supra-nationale et illicite de type ONG] « Qui sera le prochain à être réduit au silence ? », demande l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, sur son compte Twitter, toujours actif [suggestion à Twitter de suspendre également ce compte de manière permanente ?]. Son ancien directeur de campagne Brad Parscale fait mine [intention prêtée] de s’interroger « Est-ce que, désormais, les fournisseurs d’électricité vont couper le courant à Trump ? Va-t-on lui couper l’eau ? Est-ce qu’il a encore le droit d’avoir le câble ? » [Et Le Monde poursuit sa chasse aux sorcières] Sur le réseau social pro-Trump non modéré Parler, l’avocate conspirationniste [sic] Sydney Powell [stigmatisée par Le Monde], également bannie de Twitter, parle de [sic] « fascisme ».

[Le Monde renvoie ses lecteurs à la lecture des bien-pensants: Lire aussi  Snapchat, YouTube, TikTok, Twitch… Les plates-formes en ligne multiplient les sanctions contre Donald Trump: dans l’ordre, elles appartiennent pourtant à des super-puissances politico-financières internationales, Snap Inc (grâce au chinois Alibaba, Snapchat Inc est entré dans le trio de tête des startups les mieux valorisées dans le monde avec Xiaomi et Uber), Google, TikTok (accusé d’appliquer à un public international les méthodes de censure du gouvernement chinois en façonner le décryptage de l’actualité, et Amazon]

Droit à l’information contre risques de violence

Mais les soutiens de Donald Trump ne sont pas les seuls à critiquer la décision de Twitter. Depuis jeudi et la suspension – temporaire, à l’époque – des comptes Twitter et Facebook du président américain sortant, plusieurs voix se sont élevées pour souligner le risque que faisaient peser ces précédents sur le débat démocratique.

Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a ainsi critiqué, le 8 janvier« la toute-puissance et l’arrogance » de Mark Zuckerberg : « Qu’en est-il de la liberté et du droit à l’information ? Et du rôle des autorités légalement et légitimement constituées ? » 

Le lanceur d’alerte Edward Snowden, peu suspect de sympathies Trumpistes, estimait, de son côté, la veille, que ces suspensions en série représentent un « tournant dans la bataille pour le contrôle de l’information ».

En France, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a, lui, estimé que « la fermeture du compte de Donald Trump par Twitter, si elle peut se justifier par une forme de prophylaxie d’urgence, n’en pose pas moins des questions fondamentales », ajoutant dans un « en même temps » complice de toutes les dérives : « La régulation du débat public par les principaux réseaux sociaux au regard de leurs seuls CGU (conditions générales d’utilisation), alors qu’ils sont devenus de véritables espaces publics et rassemblent des milliards de citoyens, cela semble pour le moins un peu court d’un point de vue démocratique. »

Le sous-ministre de Macron a également appelé à « une nouvelle forme de supervision démocratique », ce qui peut faire référence au projet européen de régulation des réseaux sociaux Digital Services Act. En 2020, la majorité parlementaire française avait voté l’obligation de retrait des contenus haineux en vingt-quatre heures dans la loi Avia, finalement censurée par le Conseil constitutionnel (présidé par le socialiste Laurent Fabius, 75 ans) qui la considérait liberticide. Or, Twitter est progressiste, comme Fabius, et haineux comme The Washington Post ou The New York Times, tous Démocrates revanchards depuis la défaite d’Hillary Clinton et partisans acharnés de Joe Biden.

Après la thèse et l’anti-thèse, la synthèse du Monde

« A l’inverse, pour une partie de la gauche américaine, ces fermetures sont pleinement justifiées, mais [même] bien trop tardives. Si la décision a été saluée par plusieurs hauts responsables démocratesà commencer par l’ancienne candidate à la présidentielle Hillary Clinton, de nombreux observateurs notent que ces décisions, à quelques jours de la passation de pouvoir, ont un arrière-goût de « trop peu », selon Le Monde. « Il s’est passé plus de choses sur la question de la modération des contenus en deux heures que durant les quatre dernières années »a constaté le chroniqueur du Washington Post Tony Romm. Le Monde renvoie à un article à charge évoquant les tweets vengeurs et excessifs de Trump, mais, tant la tâche est immense, ne dresse pas la liste des attaques incendiaires de la gauche américaine (et française) tant la tâche est immense. On n’imagine pas un instant non plus que Le Monde assume la colère du corps électoral de Trump d’avoir été maltraité par la presse internationale progressiste jusqu’au point de fausser la présidentielle. Les réseaux sociaux ne sont pas seuls responsables, puisque le président élu n’a pas tenté de clamer l’agressivité des attaques de son camp.

Ces suspensions, temporaires ou définitives, sont « bienvenues mais interviennent trop tard », a estimé à l’antenne de la BBC l’ancien investisseur de Facebook – désormais très critique du fonctionnement des réseaux sociaux – Roger McNamee. Qui voit, comme bien d’autres commentateurs, une motivation très politique à ces décisions : « Le plus important pour ces plates-formes n’est pas l’esprit civique. Interdire Trump les prépare à l’arrivée au pouvoir de Biden », pense-t-il, suggérant que le président élu est entre leurs mains, avant même d’avoir prêté serment, dans dix jours.  Cet homme d’affaire démocrate est d’ailleurs devenu très critique du réseau social: en 2019, il a publié un ouvrage intitulé Facebook, la catastrophe annoncée (ci-dessus).

Une réflexion sur “Twitter censure les comptes du président des Etats-Unis: la presse « démocrate » applaudit

  1. pasidupes 14 janvier 2021 / 18:56

    WordPress (Google) dresse des obstacles devant la publication et la lisibilité de cet article: il faut savoir que l’hébergement de site par les plateformes de ce type expose à des avatars assimilables à de la censure.

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