« Epuration ethnique dans certains quartiers »: le tabou des mots qui occulte la réalité des faits

Le vice-président de LR fait bouger les lignes en nommant un non-dit

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône.  - Philippe Desmazes
Gilles Platret, maire LR
de Chalon-sur-Saône.

« Les mots ont un sens », n’a pas hésité à ajouter Gilles Platret, homme de convictions et vice-président Les Républicains, mardi 5 octobre, sur CNews, après un développement lors duquel l’élu municipal a notamment affirmé:

« Je sens, dans certains quartiers, une espèce d’épuration ethnique. Et ce n’est pas qu’un sentiment, c’est aussi une réalité. »

« Vous avez des personnes d’origine étrangère qui chassent, petit à petit, ce qu’on appelle en démographie des ‘natifs’, c’est-à-dire des gens qui sont originaires du pays, pour faire la place », avait-il enchaîné, précisant ensuite sa cible:

« Ça veut dire qu’on pousse dehors par la violence, la menace, l’insulte, des populations qui n’appartiennent pas à un bloc musulman au sens large, qui sont éjectées des quartiers ».

Ce mercredi, celui qui est aussi maire de Chalon-sur-Saône et coprésident du pôle laïcité de l’Association des maires de France, était notre invité. Il a demandé à « contextualiser son propos ».

« Je ne suis pas le premier »

Situation dans Paris 19e, il y a 18 ans

« Il s’agit d’un processus à l’œuvre dans certains quartiers, je n’ai pas dit que c’était le processus de tous les quartiers ni de tous les musulmans bien évidemment », a-t-il introduit. Pas question de concéder quoi que ce soit sur le fond, en revanche. « Néanmoins, nous voyons que les pressions sont fortes pour que les populations ‘natives’, comme on le dit en démographie, quittent le quartier et qu’on intimide par les violences, les menaces et ça, c’est un processus dont nous pouvons voir la réalité dans certains quartiers, c’est certain », a-t-il réaffirmé.

Gilles Platret l’assure, « personne ne (lui) à rien reproché » encore au sein de son parti. Il a d’ailleurs fait valoir qu’il n’était pas le « premier à utiliser l’expression » d’épuration éthnique.

« Je vous renvoie à une tribune d’avril 2018 après le meurtre de Mireille Knoll (octogénaire juive poignardée à Paris en 2018), où 300 personnalités, de droite mais pas seulement, avaient demandé qu’on mette fin à une ‘épuration ethnique à bas bruit‘ », a-t-il lancé.

Commerces casher à Paris 19e, en 2021

Selon lui, il ne faut pas voir dans l’emploi de ces mots l’influence, grandissante à en juger par les derniers sondages, d’Eric Zemmour qui n’a pas créé le sujet, mais l’a verbalisé:

« Zemmour ou pas Zemmour, nous avons l’obligation de dire les choses comme elles sont. Je suis maire, je suis sur le terrain. »

Tandis que l’expression d' »épuration ethnique », abusivement assimilée à un génocide, désigne une tentative de création de zones géographiques à homogénéité ethnique par la violence, la déportation ou le déplacement forcé systématique d’une population donnée, par une autre ethnie, un Etat ou une milice – comme au Rwanda ou en ex-Yougoslavie – , l’élu LR a maintenu que sa tournure est plus modérée que celle de « grand remplacement », qu’il a défini: « Le ‘grand remplacement’ est une théorie d’un grand complot mondial qui consiste à considérer que les Etats, dans un plan concerté, ont choisi de changer eux-mêmes leur population. Les choses se passent tout à fait différemment. »

Le député Aurélien Taché a saisi la justice pour faire condamner Gilles Platret. Taché est un ex-sectaire socialiste (chargé des dossiers de l’hébergement des sans-abris, du logement des personnes défavorisées, de l’habitat des gens du voyage, et de l’accueil des réfugiés, y inclus les clandestins), resté sectaire à la tête Les Nouveaux Démocrates, des sécessionnistes de LREM, via EELV: totalitaire, mais instable, internationaliste, mais inadapté à son époque, comme à ses proches. Elu du Val-d’Oise, cet apparatchik islamo-centré (islamo-gauchiste?) depuis l’UNEF est défenseur des prénoms musulmans en France ou des Ouïghours en Chine. Marianne estime qu’il « promeut sans complexe des idées libérales qu’il mêle au multiculturalisme « inclusif » importé des Etats-Unis, maîtres à penser de l’Université française à la ramasse. Son multiculturalisme prône un pluralisme social et culturel, une société multinationale.