Certains pétroliers et enseignes se sont engagés à lancer des opérations à prix coûtant

Le gouvernement a fait pression pour éviter la grogne populaire

Dans nos stations-services, le litre de gazole s’affiche en moyenne à 1,93 euro, soit quatre centimes de plus que la semaine dernière ou une vingtaine de centimes supplémentaires qu’au début du mois de juillet. Quant au sans-plomb, la hausse est moins brutale, mais il s’affiche tout de même autour des deux euros et n’a jamais été aussi cher que depuis le début de l’année.

Face à cette flambée des prix, le mardi 12 septembre, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a sommé les distributeurs et les pétroliers français de réduire leurs marges. C’est éviter surtout une nouvelle envolée. Pour atténuer l’impact de cette flambée, quelques enseignes ont manifesté leur intérêt de soulager le pouvoir d’achat des automobilistes en proposant quelques ristournes ou alors des opérations commerciales. Mais comment et à partir de quand vont-elles se mettre en place ?

Des économies de carburant dès ce week-end

TotalEnergies a pris les devants de la grande distribution en annonçant le maintien du plafonnement de ses prix jusqu’à la fin de 2023, et en 2024 si besoin, « tant qu’ils resteront élevés« . On retrouvera alors ce week-end un litre d’essence et de gazole limité à 1,99 euro, pas plus, dans les 3.400 stations-services du pétrolier. Les établissements devront normalement afficher ce tarif, comme c’est le cas depuis le début de l’été.

Dès ce vendredi 15 septembre et les samedi 16 et dimanche 17 septembre, Casino enclenche aussi une nouvelle salve de remises. Nous trouverons donc du carburant à prix coûtant dans plusieurs des établissements du groupe alimentaire et ce jusqu’au 22 octobre. Mais cela ne concerne pas le GPL, ni le superéthanol- E85. Un geste commercial qui nous fera gagner 2 à 3 centimes par litre au final.

Concrètement, ce sont les deux seules enseignes qui appliqueront des offres ce week-end. Cependant, Intermarché veut se joindre à “l’élan de solidarité” et agira de son côté à partir du 29 septembre. La marque, propriété du groupe Les Mousquetaires, va en effet lancer ses propres campagnes de carburant à prix coûtant (sans marge pour le distributeur, rappelons-le) dans ses stations-services participantes chaque mois jusqu’en décembre 2023. Notez dans votre calendrier qu’elles auront donc lieu les 29 et 30 septembre, 27 et 28 octobre, 24 et 25 novembre, et 15 et 26 décembre.

Carrefour et Auchan assurent avoir des équipes qui travaillent “sur le sujet”, mais qu’à ce stade rien ne peut être mis en place. De son côté, le patron de Système U, Dominique Schelcher, a confirmé dans les media que – si humaniste soit-il – il ne peut pas baisser ses prix à la pompe, n’étant pas producteur de carburant, mais un commerçant, comme Casino… Pourtant, un geste commercial serait bien à l’étude dans les magasins U, sans avancer de date : typiquement macronard…. Le groupe Shell, petit réseau de stations-services sur autoroute, n’envisage “pas de projet dans ce sens”: le Néerlandais n’est pas sensible aux injonctions de Borne.

Quant à Michel-Edouard Leclerc, il est brutalement sorti des radars… Etudie-t-il comment répercuter la baisse contrainte du litre de carburant sur la chocolatine ?,,,

Casino va céder plus de magasins que prévu au groupement Intermarché

Le groupe Casino publie la liste des magasins qu’il cède à Intermarché

Troisième acteur de la distribution alimentaire en France.

Le groupe va céder des sites situés dans le Nord, le Grand Est et le Grand Ouest, en somme, la moitié nord de la France. Un millier de salariés est concerné.

Le groupe Casino, très endetté, va présenter ce lundi aux délégués du personnel, lors d’un comité central extraordinaire prévu en fin de matinée, la liste des supermarchés et hypermarchés qu’il va vendre à Intermarché, a appris franceinfo de source proche du dossier. 

Le distributeur va vendre une centaine de ses magasins, principalement dans le Nord, le Grand Est et le Grand Ouest. En revanche, il compte garder ses magasins historiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes où le groupe a encore son siège à Saint-Etienne. Il va aussi conserver ceux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’Île-de-France. 

Au total, plus de 1.000 salariés sont concernés par cette cession, ce qui représenterait jusqu’à 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Cette vente intervient alors que l’enseigne Casino est plombée par une dette colossale de plus de 6 milliards d’euros, consécutive à une mauvaise gestion et des rachats successifs. Le 26 mai, le distributeur avait officialisé son entrée dans une procédure de conciliation pour une période de quatre mois afin de renégocier son important endettement. Il avait également partagé sa volonté de céder une centaine de ses magasins au groupement Intermarché, mais cet accord de rapprochement ne règle pas le problème de sa dette.

Vers une alliance avec Auchan ?

La reprise de ces magasins va bien sûr réduire les pertes et apporter de l’argent frais, mais c’est loin d’être suffisant. Cette dette pourrait, en partie, être épongée par l’homme d’affaires tchèque, Daniel Kretinsky, qui a déjà 10 % du capital de Casino. Il a proposé de prendre plus de parts et d’avoir ainsi le contrôle du groupe.

Mais les revoilou ! Le trio composé de Xavier Niel (Free), le banquier d’affaires Matthieu Pigasse – deux magnats de la presse (groupe Le Monde, etc) – et le spécialiste de la distribution Moez-Alexandre Zouari, est aussi prêt à mettre au pot. Il a fait une offre de reprise. C’est en discussions. Auchan s’est aussi montré intéressé pour faire une alliance industrielle. Auchan cherche depuis longtemps à se rapprocher d’une autre enseigne de la distribution. Il y a quelques années, la firme nordiste avait essayé avec Système U, mais aussi Carrefour. Sans succès. 

Auchan, dont le modèle est basé sur des hypermarchés en perte de vitesse, s’intéresse surtout au réseau de proximité de Casino, c’est-à-dire aux magasins de Monoprix ou Franprix qui sont dans le groupe. Un mariage entre Auchan et Casino pourrait permettre de créer un groupe de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires et de détenir 15 % de parts de marchés. Reste que, pour l’heure, Casino n’a pas donné suite, car le groupe de Jean-Charles Naouri n’en voit pas l’intérêt. A moins qu’il ne cherche à faire monter les enchères. Dans ce dossier, tout semble encore ouvert.

Aide alimentaire : le nombre de bénéficiaires a triplé depuis 2012

L’arrivée de Macron auprès de Hollande est-elle une simple coïncidence ?

La fréquentation des banques alimentaires s’est accrue avec l’explosion de l’inflation. A la rentrée de septembre 2022, l’Insee s’attendait en fin d’année à une explosion des prix de l’alimentation. Or, Macron, pourtant ancien ministre de l’Economie de F. Hollande, ne s’est pas attaqué aux racines du mal. Pour en alléger les effets, son gouvernement a mis en place plusieurs mesures, qui ont fait illusion. Officine de Bercy, l’INSEE a pu ainsi répandre l’idée que l’inflation enregistrée en France est restée « parmi les plus faibles des pays de la zone euro »Renforcement de la « remise à la pompe » depuis le 1er septembre, maintien du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année devaient permettre de stabiliser l’inflation à 5,9 % sur un an en septembre et 5,8 % en octobre. Des mesures bonnes à prendre, mais illusoires, car loin de régler quoi que ce fût: l’endettement de la France avait bondi et la note à payer reste salée.

L’Insee s’attendait en fin d’année à une poursuite de la hausse des prix de l’alimentation. « Leur glissement annuel serait de 12 % en décembre, contre 7,5 % au mois d’août, nota Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture de l’Insee. Ils deviendraient de peu le premier contributeur à l’inflation, devant l’énergie » dont les prix seront mécaniquement plus élevés qu’en décembre 2021, période où les cours du pétrole notamment avaient baissé. Le glissement annuel des prix de l’énergie en décembre 2022 devrait ainsi atteindre 20,8%, contre 22,2% en août mais 19,2% en septembre, selon l’Insee.

Le transfert sur les Français des contraintes en consommation d’énergies n’a encore rien réglé à la source.

Il ne fallait pas casser le nucléaire, puis demander aux foyers de se pourrir la vie, en baissant le chauffage et en réduisant sa consommation de produits frais de première nécessité, céréales, fruits et légumes ou oeufs. L’Ukraine était-elle si opprimée par Moscou qu’elle devait entrer en conflit avec la Russie et que l’UE alignée sur les USA et l’OTAN que la France avait obligation de se porter au côté d’un Etat non-membre et de participer au boycottage d’un peuple historiquement ami ? Que croyait Macron lorsqu’il se joignit aux représailles contre la Russie menacée des missiles de Joe Biden sur sa frontière ? Que notre économie n’était pas dépendante et que nos échanges commerciaux pourraient continuer ? L’idéologie ne fait pas bouillir la marmite.

L’exécutif travaille toujours à la création d’un panier anti-inflation fourni par …les industriels

Les politiques de Macron, intérieure comme extérieure, aggravent toutes les situations. Rien d’étonnant que les prix de l’alimentaire ont encore grimpé en flèche en janvier et que, début février, les industriels aient encore été réticents à signer avec lui. On dit qu’il connaît bien ses dossiers, mais il ne sait pas quoi en faire.

Plus de 13% d’inflation en janvier sur l’alimentaire. Faire ses courses coûte de plus en plus cher et rien ne donne à croire que ça puisse s’arranger, alors que les négociations commerciales en cours entre producteurs et distributeurs s’enlisent et que la gauche prépare le blocage du pays à compter du 7 mars. Les négociations risquent d’entraîner une nouvelle hausse des prix dès le mois prochain. Certains analystes parlent même d’un « mars rouge ».

Conséquence, un Français sur quatre pense à réduire ses dépenses alimentaires cette année, selon une étude NielsenIQ publiée ce mercredi.

Selon cette étude, les foyers français ont dû dépenser 280 euros supplémentaires en 2022 pour remplir leur caddie de produits de grande consommation par rapport à 2021. Face à ça, le gouvernement tente de lancer « son » panier anti-inflation. En réalité, si Macron nous y a conduit, ce n’est pas lui qui prend en charge ce panier de la ménagère. Son « travail » consiste à demander aux industriels de marcher sur un fil et aux Français de danser devant le buffet.

On en sait un peu plus sur le contenu du panier-inflation. Une cinquantaine de produits, notamment cinq fruits et légumes, dont trois bio, deux féculents, de la viande rouge ou blanche, dont au moins une labellisée, du poisson, mais aussi des produits d’hygiène dentaire, selon des informations du Parisien.

DE FORTES RÉTICENCES

Mais va-t-il voir le jour? C’est la ministre Olivia Grégoire qui est à la manœuvre et qui tente toujours de convaincre les chaînes de supermarchés de lancer ce panier début mars. Début février, il y avait bien l’Allemand Lidl et la société anonyme coopérative française Système U… et c’était tout. Aucun autre distributeur n’a encore dit oui au panier anti-inflation du gouvernement.

Et pourtant le temps presse, car il doit voir le jour début mars. Alors la ministre Olivia Grégoire multiplie les échanges et tente de convaincre. Concrètement, ce panier, c’est une liste de 50 familles de produits comme les fruits de saison, l’épicerie ou encore les surgelés. Libre ensuite à chaque distributeur de référencer les aliments et marques de leur choix avec la promesse pour le consommateur du meilleur rapport qualité-prix. Les supermarchés doivent aussi s’engager à ne pas ou presque pas les augmenter pendant trois mois.

Or, le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozaille, brandit la menace. Ce diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon porte une proposition de loi pour « adapter le rapport de force » entre les fournisseurs et la grande distribution et elle a été approuvée par l’Assemblée nationale mi-février. Le député dénonce les distributeurs qui « profitent de leur situation » en brandissant la peur de l’inflation. Mais lui-même propose de ne plus obliger les fournisseurs à continuer de livrer les distributeurs en cas d’échec des négociations. Le député plaide aussi pour un « cahier des charges » sur le panier anti-inflation et lonte la barre plus haut, pour avoir uniquement un « panier de produits sains ».

Un bras de fer fondé sur la peur et le chantage, une manière macronienne de débattre et de favoriser le dialogue…

Une méthode peu susceptible de faire tomber les réticences. « Faire ça obligerait à se rattraper en gonflant les marges d’autres produits », assure un distributeur qui, pour l’instant, refuse de signer. Des critiques balayées par l’entourage de la ministre qui assure que d’autres chaînes de supermarchés s’apprêtent bel et bien à rentrer dans le dispositif. Sinon, le panier de la ménagère deviendra trop grand et la malnutrition, l’obésité et les carences répercuteront la menace sur les plus vulnérables et l’Assurance maladie.