Limogeage du directeur de la PJ de Marseille

Ses hommes lui rendent hommage par des applaudissements à son départ

Les officiers de la PJ de Marseille applaudissent et forment une haie d’honneur pour soutenir leur directeur Eric Arella, qui est limogé, le 7 octobre 2022

Pour le Syndicat des Commissaires de la Police nationale, le dialogue sur la réforme doit « être largement plus ouvert dans les jours à venir », « sinon la crise risque d’être compliquée. » « Si je me rends compte qu’il n’y a strictement rien d’amendable, on claquera la porte », affirme David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police nationale après le limogeage d’Eric Arella, patron de la police judiciaire de la zone sud, après la manifestation d’officiers jeudi à Marseille contre la réforme de la police judiciaire. David Le Bars « espère encore qu’il y a un dialogue » mais il se « pose la question. » Pour le secrétaire général, « on est dans une période qui risque d’être très difficile […] C’est au-delà d’une tension ou d’une mobilisation. Je n’ai pas vu ça depuis très longtemps. »

franceinfo : Est-ce qu’à vos yeux, Eric Arella a payé pour tous ces officiers qui ont manifesté leur désaccord jeudi avec le patron de la police nationale [Frédéric Veaux] et sa réforme de la PJ ?

David Le Bars : Une éviction d’un grand patron de la police – parce que c’est de ça dont il s’agit – c’est l’image que ça renvoie. Eric Arella est un grand patron de la police judiciaire avec pas loin de 40 ans de service. Il est réputé parmi ses effectifs, il est estimé dans le monde de la magistrature et au lendemain d’une manifestation sur un projet de réforme, au lendemain du passage du directeur général de la police nationale, il est limogé. Alors, soit il paye pour cette manifestation – dont il ne doit pas être tenu pour responsable – puisqu’il faut entendre quand des collègues ont des choses à dire. Soit c’est autre chose, mais quoi qu’il en soit, cette décision passe très mal dans les rangs. Elle est extrêmement brutale.

Est-ce qu’aujourd’hui dire son désaccord n’est pas toléré au sein de la police ?

C’est ce que je dénonce dans le communiqué du SCPN [Syndicat des commissaires de la Police nationale]. On a entendu de la bouche même du ministre et du directeur général de la police nationale que la réforme n’était pas actée, ni ancrée et qu’on pouvait l’amender ou faire des propositions. Si c’est la façon dont on remercie un directeur de police sur des façons de faire ou sur des propositions voire des contestations – parce qu’après tout il y a des contestations sur cette réforme et il faut les entendre – alors ce n’est pas la bonne méthode. Quand on s’en prend à un grand chef de police estimé, on donne un signal aux autres : « silence », « cette réforme passera même sans vos avis » et ça, ce n’est pas la bonne façon de faire.

Que craignent les policiers avec cette réforme de la PJ ?

Deux axes essentiels : d’abord, de perdre la capacité de faire des enquêtes au long court et sur la criminalité.

Ensuite, de ne plus avoir les moyens et de se retrouver enfermés dans un cocon départemental. Il y a plusieurs issues à cette crise qui va prendre de l’ampleur : c’est d’accepter de construire une réforme qui puisse entrer dans un projet où la police se modernise et de permettre à ces missions spécialisées de s’exercer autrement que dans un cadre trop étroit, trop contraint qui est celui du département et de la zone d’un préfet départemental. La PJ c’est au-delà du département. Il y a des choses à amender, le ministre s’y était montré favorable, il va devoir nous prouver maintenant qu’on peut encore discuter parce que cette éviction pose question.

Est-ce que ça peut vous pousser à claquer la porte de ces négociations ?

Au titre du Syndicat des commissaires de la police nationale, mon devoir c’est de parler au nom des commissaires de la police nationale. C’est ce que je fais. La position du syndicat est bien connue. Si je me rends compte qu’il n’y a strictement rien d’amendable, je vous le dis, on claquera la porte au nom des commissaires de police. J’espère encore qu’il y a un dialogue, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, je me pose la question.

Est-ce que vous sentez une tension, une mobilisation qui monte autour de vous ?

C’est au delà d’une tension ou d’une mobilisation. Je n’ai pas vu ça depuis très longtemps. Je suis appelé de tous les coins de la France. Ça se mobilise partout, ça se mobilise même au delà des rangs de la PJ. J’ai à peu près tous les commissaires de tous les métiers qui me font part de leur stupéfaction sur la méthode. Je pense qu’on est dans une période qui risque d’être très difficile et j’espère que le dialogue va être largement plus ouvert dans les jours à venir, sinon la crise risque d’être compliquée.

Des « zones sans contrôles d’identité », idée crasse de la défenseure des droits

Ce penser faux et ravi accable les syndicats de police excédés par cette proposition de création de zones de non-droit

Claire Hédon, journaliste RFI et France Inter, membre d’ATD Quart Monde depuis 27 ans
et présidente depuis 2015, proposée par le président de la République 
à la suite de Jacques Toubon

Une telle mesure délirante risquerait de «créer des zones de non-droit». Ce qu’ils ne disent pas, c’est que cette verrue sur les institutions constitue une déviance anti-républicaine en développant l’idée que les contrôles de police seraient effectués au faciès. Une défenseure des droits qui participerait à l’essentialisation anti-flic des forces de l’ordre républicain, ça manquait au tableau !

«Est-ce qu’on ne pourrait pas expérimenter l’arrêt du contrôle d’identité ?» s’est interrogée Claire Hédon, la défenseure des droits en question, vendredi 12 février sur France Info. «Dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable», ajoutait cette journaliste qui s’est fait connaître par ATD Quart Monde, association qui a pour objectif l’éradication de l’extrême pauvreté, liée selon elle à la violation des droits de l’homme. En estimant que «dans 95 % des cas les contrôles d’identité ne donnent rien», la droit de l’hommiste Claire Hédon – qui ne cite pas ses sources (elle fut journaliste !) – exprimait son souhait de créer «des zones sans contrôle d’identité».

A peine nommée (juillet 2020), aussitôt sortie des clous

Pour exister et justifier son traitement, faut-il pour autant faire de la surenchère avec France Inter ?

S’il fallait une femme pour museler les féministes, Macron n’a pas dégotté la meilleure. Au moins ne lui fera-t-elle pas trop d’ombre. Pas davantage que Castex… Elle a 58 ans et lui, 55: le quadra a-t-il compris que l’inexpérience de la jeunesse ne lui apporte pas le plus auquel il croyait: aurait-il fait le tour de lui-même et renoncé à miser sur les jeunes ?

Cette proposition de la bien-pensante fait bondir les syndicats de police, mais aussi tout Français qui ne renonce pas. Le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a ironisé sur la création de «fan zones pour les délinquants», qu’il faudra «baliser pour que les honnêtes citoyens n’y entrent pas». Pour autant, depuis la covid, il tape dans les fonds de tiroir. Sans doute veut-il envoyer aux élections de 2021 ceux qui présentent encore pas trop mal.

Avec une maîtrise comme tout le monde, Hédon ne fait pas honneur au CELSA, l’une des quatorze écoles de journalisme françaises reconnues par la profession, où on apprend pas à construire une phrase qui ne commencerait pas par « il y a… qui/que », qui ne serait pas ponctuée de « eh bien » ou émaillée du mot « challenge » ou « générer », des succédanés de « dans » (au sein de) et de la seule préposition correcte à laquelle ils préfèrent « utile pour » et « accessible pour ». Une fois qu’ils ont mis bout à bout les éléments de langage de l’Elysée, illustrés d’exemples piochés dans les dépêches de l’AFP, ils ont fait le « job » et la présentatrice peut leur dire « merci pour votre éclairage »! Prenez ainsi Florian Tardif, à gauche, devenu du jour au lendemain spécialiste covid sur CNews (celui qui a toujours un ballet là où ça fait mal et qui porte gravement sur ses étroites épaules le destin sanitaire de la France), il en est à nous lire les chiffres qui s’alignent sur le tableau électronique: impressionnante, la tête bien faite qu’il a ! Il peut nous faire la météo…

La défonceuse des droits ne connaît rien au droit. «Il ne peut y avoir des zones de droit et des zones de non-droit en France. Pour être égal face à la loi, la loi doit être la même partout. En voilà une idée saugrenue ! Il n’est pas imaginable [eh ben, si !] qu’en certains endroits il puisse y avoir des contrôles d’identité et ailleurs ne pas en avoir. Cette proposition est totalement fantaisiste», explique David Le Bars, secrétaire général du SCPN. Et l’UNSA, c’est aussi facho que ‘Génération identitaire’ est « autonome ».

«Les habitants de ces quartiers ont le même droit à la sécurité partout, pas uniquement dans les quartiers bobo», abonde Matthieu Valet, secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), CFE-CGC. Il dénonce une proposition hors-sol qui va créer des «zones de non-droit».

Faut-il faire interner Hédon ?

«La prochaine fois que les policiers croiseront une bande en route pour une expédition punitive armée, ils détourneront le regard ? Le défenseur des droits est définitivement hors sol et vit dans un monde parallèle de bobos», a quant à lui tweeté le syndicat Synergie-Officiers, également affilié à la CFE-CGC, sans passer par la case CFDT.

«Des zones où on pourrait encore plus voler, dealer et terroriser les habitants. Le caïdat se substituant à la Loi de la République et la racaille en roue libre», a ajouté le syndicat dans un autre tweet. «Les contrôles d’identité permettent de retrouver d’éventuelles personnes recherchées. C’est le seul socle dont nous disposons pour procéder à des palpations», précise  Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers.

«Le problème de nos quartiers, ce ne sont pas les policiers. Ne facilitez pas le travail des délinquants en créant des zones de non-droit», répond de son côté Alliance, un des principaux syndicats de gardiens de la paix, dans un tract diffusé samedi. Il fallait le dire, car Hédon n’y aurait pas pensé.

Pour Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, cette proposition répond à des demandes associatives et est totalement déconnectée du terrain. «Des individus pourront commettre des délits et des crimes sans que les policiers ne puissent plus s’adresser à eux. Cette initiative donne un blanc-seing à la délinquance et à la criminalité. Cela va mettre en difficulté les victimes dans ces territoires», explique Linda Kebbab. Cette initiative donne un blanc-seing à la délinquance et à la criminalité, prévient-elle.

«La défenseure des droits suppose que c’est l’action de la police qui est responsable de la délinquance dans certains quartiers. Il n’y aura pas de baisse de la délinquance mais simplement une baisse des interpellations», fait valoir la syndicaliste. Une baisse du chiffre suffirait-elle à ramener les antiracistes racialisés à Macron ? Selon elle, les policiers «sont encore en train de payer les mots du président de la République sur les contrôles au faciès».

Macron avait en effet validé l’existence de contrôles au faciès.

Début décembre, lors d’un entretien au medium en ligne Brut, Macron avait annoncé une plateforme nationale de signalement des discriminations, inaugurée vendredi par Elisabeth Moreno, ministre  déléguée franco-cap-verdienne chargée de l’Egalité, avec la Défenseure des droits. En signe de protestation, des syndicats de police avaient appelé à l’arrêt des contrôles d’identité. En janvier 2017, un rapport du Défenseur des droits (Jacques Toubon) estimait qu’un «jeune homme perçu comme noir ou arabe (…) a une probabilité 20 fois plus élevée» d’être contrôlé que l’ensemble du reste de la population.

Ce dimanche 14 février, le délégué général d’En Marche, Stanislas Guerini, a estimé que des zones sans contrôles d’identité seraient «un recul terrible pour la République» 

Quant au ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, il a également exprimé des réserves. Invité ce dimanche du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, il a évoqué une «proposition illusoire». «Imaginez que l’on ne puisse plus contrôler un territoire (…) On ne vit pas au pays des Bisounours», a-t-il cinglé.

Il s’est en revanche dit favorable aux «caméras-piétons» .

Cerise sur le gateau, Jean-Christophe Lagarde s’est déclaré favorable à la remise d’un «récépissé» après des contrôles d’identité