Viol de fillette juive: Mélenchon et LFI condamnés lors d’un rassemblement contre l’antisémitisme à Paris

« Viol de Courbevoie », titre le HuffPost, évacuant l’antisémitisme sur jeune mineure

Colère contre le leader insoumis de centaines de personnes réunies sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris, ce mercredi 19 juin pour dénoncer la montée de l’antisémitisme en France après le viol, samedi, d’une fillette juive à Courbevoie.

Un crime qui a suscité l’indignation en pleine campagne des législatives. Absent à ce rassemblement, Mélenchon a été vllipendé, tandis que le HuffPost continuait de s’interroger en titre : « Législatives : la France insoumise, parti antisémite ? D’où viennent ces accusations? » Allant jusqu’à douter : « et sont-elles fondées » ?

A l’appel du collectif Nous Vivrons, plusieurs personnalités étaient, elles, présentes au milieu des manifestants − un millier selon la police − venus dénoncer ce drame, en pleine « explosion » des actes antisémites depuis l’attaque du 7 octobre. Parmi eux, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui manifeste plutôt que de légiférer, d’anciens ministres comme Jean-Michel Blanquer et Clément Beaune (visiblement toujours candidat à la mairie), le président du Crif , Yonathan Arfi, ou l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi.

« Que les irresponsables politiques cessent d’attiser la haine en mettant une cible dans le dos des juifs ! », a rapidement lancé la présidente du collectif, Sarah Aizenman, devant des manifestants arborant des pancartes « Violée à 12 ans parce que juive » ou « L’antisémitisme n’est pas résiduel » (en référence à une phrase publiée par  Mélenchon sur son blog, le 2 juin dernier : « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires. »).

« Mélenchon en prison ! »

Le rassemblement contre l’antisémitisme organisé mercredi 19 juin à Paris a également été l’occasion d’offrir une tribune à certains détracteurs de Jean-Luc Mélenchon.
Le rassemblement contre l’antisémitisme organisé mercredi 19 juin à Paris a également été l’occasion d’offrir une tribune à certains détracteurs de  Mélenchon.

« Les déclarations de Sarah Aizenman ont eu pour conséquences de provoquer de vives invectives à l’encontre du leader de La France insoumise, » assure le HuffPost. « Ce dernier avait pourtant publié un message sur les réseaux sociaux dans la journée, se disant « horrifié par ce viol » de Courbevoie », dans lequel il accuse un conditionnement par la société dans son ensemble, pour tenter d’occulter ses propres propos partisans.

Comme le rapporte Le Monde, « ces slogans à l’encontre de Mélenchon étaient loin d’être amicaux devant la mairie de Paris », relaie le HuffPost. « Mélenchon en prison ! », a notamment scandé la foule à Paris. Le journal évoque d’ailleurs un rassemblement qui « a viré à l’expression de haine contre le leader » de LFI et ses alliés du nouveau Front Populaire présentés en victimes.

Le Parisien rapporte aussi les mots du président du Crif, qui, en exprimant son « ras-le-bol du climat » antisémite en France a ensuite souhaité « nommer les responsables ». « Ce climat est nourri par les provocations de la France insoumise ! », a-t-il lancé sous un tonnerre d’applaudissements. C’est factuel, mais encore nié par la partie dominante de la coalition.

Après un accueil mitigé, Eric Dupond-Moretti, qui était venu montrer le soutien du gouvernement après le drame de Courbevoie, a lui aussi  » tapé sur le leader insoumis » lors de sa prise de parole. « Après les mots incendiaires, il y a des incendies ! », a-t-il souligné, avant de cibler spécifiquement Mélenchon.

« Chacun doit se souvenir des mots qui ont été prononcés il y a peu de temps : Yaël Braun-Pivet, dont on [Mélenchon] dit qu’elle est allée ’camper en Israël’, ou le fameux ’résiduel’, quand c’est une explosion d’actes antisémites en France », a-t-il déclaré, comme le rapporte Le Monde. Des attaques que le ministre a répétées sur X en accusant les autres membres du nouveau Front Populaire de « pactiser » avec lui « pour sauver leur gamelle ». Et cette presse de s’en prendre ensuite à ceux qui n’ont rien à voir avec le drame auprès des 12-14 ans.

« L’extrême droite ne sera jamais un allié »

Si la France Insoumise et, plus largement, le Nouveau Front Populaire, en ont pris pour leur grade mercredi soir, une partie importante des manifestants était surtout venue dénoncer le « viol qui a indigné la classe politique française », d’après le HuffPost et bien au-delà, espère-t-on, la population entière.

« Tout viol est une abomination, quand il est commis en raison du judaïsme de la victime, c’est une horreur », a estimé le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) Samuel Lejoyeux.

« L’occasion pour certains participants de rappeler aussi le risque non négligeable de voir l’extrême droite propulsée aux portes du pouvoir les 30 juin et 7 juillet prochains. « Il faut lutter contre les deux extrêmes, sans compromission », a ainsi lancé le patron du Crif, avant d’être rejoint par Samuel Lejoyeux. « Ne soyez pas dupes : contre l’antisémitisme, l’extrême droite ne sera jamais un allié ! » Le HuffPost n’y voit aucune récupération politique.

A Lyon, un autre rassemblement a réuni une centaine de personnes sur la place des Terreaux. Reprenant des slogans similaires, les manifestants ont aussi contesté La France insoumise.

Ces derniers jours, l’impact du viol [l’impact et non le viol…, comme le sentiment d’insecurité et non l’insécurité !] qu’aurai[en]t commis [conditionnel…] deux adolescents ne cesse de prendre de l’ampleur. Mis en examen mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite, les deux suspects âgés de 12 et 14 ans ont notamment été accusés par la victime [sic], une jeune fille de 12 ans, de l’avoir traitée de « sale juive ».