Immigration : appel à dénoncer l’accord avec l’Algérie

Les députés LR appellent à la fin des privilèges algériens en France

Edouard Philippe a prôné la revision. Sa proposition est restée lettre morte. Les Républicains à l’Assemblée appellent à dénoncer unilatéralement l’accord franco-algérien sur l’immigration, et ont déposé une proposition de résolution en ce sens, a-t-on appris mercredi 7 juin auprès du groupe parlementaire.

Cette proposition appelle « à la dénonciation, par les autorités françaises, de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 » (lien Le Point), qui crée un statut particulier pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France, a-t-on précisé de même source.

Aux termes de cet accord, les Algériens bénéficient d’avantages sur certains points à la différence d’autres ressortissants étrangers (notamment en matière de regroupement familial), sur d’autres ils sont perdants (notamment pour les étudiants).

LR appelle à « dénoncer » unilatéralement cet accord

« Ces dérogations forment ce que l’on pourrait presque qualifier d’un droit automatique à l’immigration », affirme la proposition de résolution, qui estime qu’« aucun motif ne justifie désormais que les ressortissants algériens bénéficient d’un tel statut juridique ».

Les auteurs de la résolution déplorent également que les autorités algériennes n’aient « pas démontré leur volonté de coopérer de manière effective » avec la France sur les expulsions « par la délivrance des laissez-passer consulaires ».

Jugeant que « l’hypothèse d’une simple renégociation ne paraît pas aujourd’hui envisageable », le texte rédigé par le président de LR Eric Ciotti, sa secrétaire générale Annie Genevard et le patron des députés Olivier Marleix appelle les autorités « à dénoncer » unilatéralement cet accord.

Gérard Larcher favorable à une révision de l’accord

Mercredi matin déjà, le président LR du Sénat Gérard Larcher avait prôné de « réexaminer » l’accord conclu dans le sillage de la fin de la guerre d’Algérie, estimant sur France Inter que « 55 ans après, les conditions ont changé ».

L’idée d’une révision, serpent de mer à droite, a été relancée par l’ancien premier ministre Edouard Philippe, lui-même ex-LR. « Le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié », a-t-il estimé dans un entretien avec L’Express publié lundi.

OFII: immigration médicale, à la charge des « kouffars » (péjoratif)

Ce qu’on ne dit pas de la délivrance des titres de séjour pour raisons de santé en France

Le grand remplacement

La France comptait parmi les très rares pays européens qui, au 22 mars 2021, disposaient d’une procédure spécifique de délivrance de titres de séjour aux étrangers malades.

La loi n° 2016-274 du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France et ses textes d’application ont réformé la délivrance des titres de séjour pour soins, notamment pour harmoniser les pratiques sur le territoire. 

1- Les critères de fond

Le ressortissant étranger bénéficie d’une carte de séjour temporaire pour soins si :

  • Son état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait avoir pour lui des conséquences d’une exceptionnelle gravité ;

et

  • Si, eu égard à l’offre de soins et aux caractéristiques du système de santé dans le pays dont il est originaire, il ne pourrait pas y bénéficier effectivement d’un traitement approprié.

En ce qui concerne l’offre de soins, il s’agit d’apprécier et de tenir compte de l’état sanitaire du pays d’origine de l’intéressé c’est-à-dire la présence ou non d’infrastructures médicales et hospitalières en matière de personnel et de matériel, les soins dispensés, la disponibilité de médicaments, etc.

En ce qui concerne les caractéristiques du système de santé, il s’agit de vérifier si le système de santé du pays d’origine de l’intéressé est en mesure de permettre au demandeur de bénéficier effectivement d’un traitement approprié (à titre d’exemple, l’accessibilité peut être facilitée par des politiques spécifiques concernant certains publics – enfants, personnes âgées, femmes enceintes, invalides – ou certaines pathologies – diabète, infection par le VIH, tuberculose, hépatite).

L’étranger doit justifier de sa résidence habituelle en France depuis au moins un an, ainsi que de son état civil et de sa nationalité. Ce dernier élément est indispensable à l’instruction de sa demande pour apprécier l’offre de soins dans son pays d’origine.

Le demandeur peut bénéficier au renouvellement de son titre d’une carte de séjour pluri-annuelle pour la durée des soins prévus. Elle ne peut en tout état de cause excéder 4 ans.

2 – La procédure

A compter du 1er janvier 2017, la loi du 7 mars 2016 a transféré la compétence, en matière d’avis médical, des médecins des agences régionales de santé (ARS) à un collège de 3 médecins de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Ces derniers accomplissent leur mission dans le respect des orientations générales fixées par le ministère de la santé

La procédure d’avis présente un caractère obligatoire.

La décision de délivrer ou non la carte de séjour est prise sur la base de cet avis par l’autorité administrative. Le préfet prend sa décision sur l’admission au séjour de l’étranger en tenant compte de tous les éléments du dossier.

Si le collège de médecins estime dans son avis que les conditions prévues sont réunies, l’autorité administrative ne peut refuser la délivrance du titre de séjour que par une décision spécialement motivée.

3 – La situation des étrangers qui accompagnent un étranger mineur malade

Sous réserve que leur présence ne constitue pas une menace pour l’ordre public, une autorisation provisoire de séjour (APS) est délivrée aux deux parents d’un étranger mineur malade ou à l’étranger titulaire d’un jugement lui ayant conféré l’exercice de l’autorité parentale sur ce mineur : les intéressés doivent justifier résider en France avec l’enfant et subvenir à son entretien et à son éducation. L’APS ne peut pas être d’une durée supérieure à 6 mois et ouvre droit à l’exercice d’une activité professionnelle.

Cette APS, par principe vise des personnes majeures en charge d’un mineur malade. Elle ne saurait être délivrée à des personnes majeures qui accompagnent un étranger majeur sollicitant un titre de séjour pour raisons de santé (le conjoint d’un étranger majeur par exemple).

Depuis 2016, cette APS est délivrée aux deux parents du mineur malade et non pas à l’un d’entre eux, comme antérieurement.

4 – Spécificité : Le cas des ressortissants algériens

La situation des ressortissants algériens est régie par l’accord franco – algérien du 27 décembre 1968 modifié. Cet accord fixe de manière complète les conditions dans lesquelles les ressortissants algériens peuvent être admis à séjourner en France en raison de leur état de santé. Toutefois, les règles de procédure décrites ci-dessus leur sont applicables.

L’Office français de l’immigration et de l’intégration est dirigé par Didier Leschi, sous tutelle du ministère du Travail et d’Elisabeth Borne. Ce choix de Leschi date du quinquennat Hollande (depuis décembre 2015). Or, il fut adhérent à l’organisation communiste Révolution ! scission de Ligue Communiste (trotskiste) créée en 1971. Cette organisation va, en 1977, fusionner avec une organisation issue du PSU, la Gauche ouvrière et paysanne dirigée par l’écologiste Alain Lipietz (qui fit un procès à la SNCF pour complicité avec la Shoah), François Gèze et Alain Rist pour fonder l’Organisation communiste des travailleurs (OCT). Hostile à ce regroupement, avec quelques militants de l’OCT, il rejoint la même année les Comités communistes pour l’autogestion (CCA), trotskistes autogestionnaires, résultat de la fusion entre un courant de la LCR (auteur d’un texte de référence « La civilisation au carrefour, la Ligue au feu rouge ») animée par Gilles Casanova et de la tendance « B » du PSU du congrès de 1976, constituée par l’AMR (Alliance Marxiste Révolutionnaires). En 1982, il fait partie de la minorité des CCA qui adhère à la LCR, puis rejoint dans ce cadre, par la suite le CERES, le courant des proches de Jean-Pierre Chevènement au Parti socialiste, en 1985. Il conduit les syndicalistes proches de ce courant à rejoindre l’UNEF-ID en 1987 après le succès du mouvement contre le projet Devaquet en 1986. Il sera président de la commission de contrôle de l’UNEF-ID, puis vice-président de 1987 à 1989. En 1988, il est élu au CNESER.

En septembre 2015, la ministre de tutelle de l’OFII était Myriam El Khomri, née à Rabat, Maroc.

Le coût de l’Aide médicale d’Etat (AME) passera la barre du milliard d’euros en 2021, pour les clandestins: lien