« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain », écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.
La Ligue des droits de l’Homme a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l’ordre dans les violences de samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où une manifestation contre des retenues d’eau a donné lieu à des affrontements.
« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain « , écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.
A l’appel du collectif « Bassines non merci », du syndicat Confédération paysanne, médiatisé par son porte-parole, l’activiste José Bové, extrémiste « démonteur » de McDo et saccageur de champs OGM, et du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, lequel est créé en 2021 avec un noyau dur issu de l’ultragauche, des milliers de personnes – 6.000 selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs – ont manifesté samedi autour d’un réservoir d’eau en construction pour l’irrigation agricole, contesté parmi d’autres dans la région.
Le rassemblement avait été interdit par la préfecture et les autorités avaient mobilisé 3.200 policiers et gendarmes autour du chantier en raison de la présence dans le cortège, selon elles, d’un millier d’activistes radicaux. De violents affrontements ont éclaté rapidement aux abords du site, dont autorités et organisateurs se rejettent la responsabilité depuis samedi.
« Tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes »
Selon la gendarmerie, des assaillants ont fait usage « de mortiers d’artifices, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance » parmi d’autres projectiles. Les organisateurs dénoncent de leur côté la « répression massive » de la foule.
Selon la LDH, « les cortèges ont fait l’objet de tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes » dès avant leur arrivée sur le site. Par la suite, « les gendarmes leur ont tiré dessus » avec des grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que des LBD 40, ajoute-t-elle dans une première synthèse des observations faites samedi.
« Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours », affirme la Ligue, qui estime que « le dispositif a mis gravement en danger l’ensemble des personnes présentes sur place
Elle dénonce aussi des tirs de grenades lacrymogènes en direction d’élus qui protégeaient des blessés, et « plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours », dont un dans une zone « totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes ». La secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier et les organisateurs ont dénoncé des faits similaires.
« Grenades de désencerclement »
Selon les autorités, « lors de l’opération d’évacuation des blessés, les gendarmes ont été attaqués par des individus armés d’engins incendiaires alors que les heurts avaient cessé. Ils ont dû répondre pour écarter cette menace ». Ces faits ont retardé l’intervention des secours mais « à aucun moment, les élus n’ont été identifiés dans cette zone ».
« Les gendarmes ont fait face à des individus extrêmement violents. Dans ce contexte, ils ont fait un usage proportionné de la force, en utilisant massivement du gaz lacrymogène », avait affirmé la gendarmerie samedi.
« Pour préserver leur intégrité « , les militaires « ont dû également avoir recours à des grenades de désencerclement, et, dans les moments de grande tension, ont été amenés à utiliser le LBD », avait-elle ajouté.
La LDH ne condamne pas les émeutiers porteurs d’armes par destination: cf. PaSiDupes Quel prix attribue-t-elle à une vie de fonctionnzire de l’Etat ?
Les forces de l’ordre ont saisi « 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 7 artifices, 6 bidons d’essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches/machettes, 5 matraques ou battes de baseball, 20 aérosols/bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers »
Plusieurs véhicules des forces de l’ordre « se sont embrasés » : incendie spontané ?
Aujourd’hui, samedi 25 mars 2023, avait lieu une manifestation contre les réserves de substitution d’eau en construction dans le département des Deux-Sèvres. Selon un premier bilan de la préfecture, le rassemblement a fait dix-huit blessés, dont deux graves, un chez les manifestants, l’autre chez les gendarmes.
Deux jours seulement après une importante mobilisation dans toute la France contre la réforme des retraites, une nouvelle manifestation d’ampleur contre la construction de réserves d’eau a réuni au moins de 6.000 individus à Sainte-Soline dans le sud du département .
C’était la cinquième du genre organisée par le collectif « Bassines non merci ! », proche de la Confédération paysanne, conjointement avec les « Soulèvements de la Terre » et de la Confédération paysanne (co-fondateur de ATTAC) depuis le début du programme [16 bassines sont prévues]. Tous opposent les petits paysans en autotarcie aux exploitants de larges surfaces nourrissières des Français, dans l’esprit marxiste de la lutte des classes…
La préfète des Deux-Sèvres avait pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation à Sainte-Soline. Elle avait aussi interdit une manifestation des mêmes anti-bassines à Mauzé-sur-Le-Mignon, à une vingtaine de kilomètres de Sainte-Soline, qui finalement n’a pas eu lieu.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était monté au créneau vendredi matin en déclarant : « Nous verrons des images extrêmement dures, parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes, et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions. » «
Le procureur de la République de Niort a dressé le bilan de la journée de manifestation à Sainte-Soline contre les bassines, samedi 25 mars 2023, à 18 h 30. Ponctué de plusieurs vagues d’affrontement « d’extrême violence », la journée aurait drainé 30.000 participants, selon les organisateurs, contre les 6.000 personnes selon Julien Wattebled. La préfecture n’a pas communiqué au soir de la manifestation.
« De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers… »
« De violents affrontements initiés par des groupes de personnes masquées et armées [de haches ou de barres de fer, etc] ont débuté peu avant 13 h et ont émaillé la journée. De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers, de feux d’artifice et de projectiles variés (pierres, billes d’acier…) ont visé les forces de l’ordre, auxquels les militaires de la gendarmerie ont répondu en faisant usage de la force », écrit-il dans un communiqué.
Au total, il fait état de 37 blessés, suggérant un partage inéquitable en faveur des agresseurs : 7 chez les manifestants (3 en urgence absolue, 4 en urgence relative), 28 chez les gendarmes (2 en urgence absolue, 26 en relative) et 2 chez les journalistes, en urgence relative. Les manifestants établissent, de leur côté, un bilan beaucoup plus élevé dans leurs rangs : plus de 200 blessés, dont une quarantaine avec des plaies profondes, et 10 hospitalisations, sans autre précision.
Des enquêtes en cours
Quatre véhicules de gendarmerie ont également été incendiés. « Les enquêtes sont en cours pour établir les circonstances des faits », écrit le procureur, alors qu’aucune interpellation n’a eu lieu« compte tenu de l’extrême violence des affrontements ». 11 personnes ont en revanche été interpellées pour « des infractions de droit commun » lors des contrôles routiers.
Une enquête pour organisation de manifestation interdite, afin d’identifier les personnes responsables du mouvement, a été ouverte, sachant que les collectifs et syndicats sont bien connus, mais épargnés.
Fort heureusement, de morts il n’y a pas eu. Néanmoins, un premier bilan fait état de deux blessés graves : un du côté des manifestants (traumatisme crânien), l’autre du côté des gendarmes (héliporté vers l’hôpital de Poitiers).
Manifestation de Sainte-Soline. Le retour au calme pour ceux et celles d’entre eux qui étaient venus manifester pacifiquement
De retour à Vanzay.
Alors que chaque camp panse ses plaies (cf. ci-dessous), ceux et celles qui, sincères, étaient venus manifester pacifiquement ont repris le chemin du camp de base à Vanzay. La journée a été éprouvante pour beaucoup d’entre-eux, mais aussi pour les locaux qui ont eu à souffrir du déferlement de hordes motorisées.
16h48
Ce que l’on sait des violences et les blessés Les anti-bassines avaient l’intention de frapper fort ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline. Dès l’arrivée des manifestants aux abords de la retenue de substitution en construction, de violents affrontements ont éclaté.
16h11
Manifestation anti-bassines de Sainte-Soline. Deux blessés graves dont un en urgence absolue selon un bilan de la gendarmerie
Selon un premier bilan communiqué par la Gendarmerie, deux blessés graves, dont un victime d’un traumatisme crânien, classé en urgence absolue par le médecin de la Gendarmerie, sont à déplorer à ce qui ressemble à la fin de la manifestation.
Le président de la Chambre d’agriculture condamne les violences. Contacté par téléphone, Jean-Marc Renaudeau, président de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, dit avoir reçu de nombreux appels téléphoniques de collègues, inquiets, comme lui, de la montée de la violence autour des projets de retenues de substitution.
15h18
Douze nouveaux fourgons de gendarmerie mobile arrivent sur le site
Les forces de l’ordre sur les contreforts de la réserve
Douze fourgons de gendarmerie mobiles arrivent en renfort sur la bassine. Ils viennent de traverser le bourg de bonneuil et arrivent à Sainte-Soline.
15h11
Les affrontements reprennent de plus belle
Un véhicule de gendarmerie a été entièrement embrasé
Après une accalmie, les affrontements ont repris de plus belle à Sainte-Soline.
Vue générale sur la plaine de Sainte-Soline.
15h03
Les affrontements à l’arrêt, la foule reste compacte
Un peu de calme après la tempête.
Les affrontements se sont arrêtés pour l’instant mais une foule compacte reste à côté de la bassine encore.
Certains étaient determinés à en découdre.
14h50
Des groupes de manifestants de plus en plus isolés.
Les violents affontements en photos.
Les photographes tentent de faire leur travail dans le chaos.La préfète a invité aux personnes pacifistes de quitter Sainte-Soline.Des affrontements, vus de loin: le danger appelait à la prudenceLes parapluies servent à se dissimuler pour préparer des mauvais coupsLa foule, pacifique, un peu plus tôt dans la journée, infiltrée par l’ultra gauche.
14h36
Au moins trois blessés.
Trois manifestants ont été sérieusement blessés. Ils sont allongés dans un champ sous des couvertures de secours et sont pris en charge par les manifestants » médic ».
14h18
Des affrontements de plus en plus violents
Les forces de l’ordre se replient.Du renfort est sur zone
14h06
Ce qu’il faut retenir à la mi-journée. Le rassemblement des anti-bassines sur leur camp de base était, dès 9 heures ce samedi 25 mars, impressionnant. Les organisateurs parlent de plus de vingt mille manifestants. Plus de six mille selon la préfecture. Trois cortèges, tous partis du camp de base, ont mis le cap, à partir de 11 heures, sur la bassine de Sainte-Soline, actuellement en construction. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont très vite éclaté, et se poursuivent.
13h55
Deux compagnies de gendarmerie partent de Mauzé-sur-Le-Mignon pour Sainte-Soline
Des gendarmes en direction de Sainte-Soline
Un peu avant 14 heures, l’ordre est donné à deux compagnies de gendarmerie basées à Mauzé-sur-Le-Mignon de rejoindre Sainte Soline. Les forces de l’ordre commencent à encercler les militants. Elles arrivent par de petits chemins.
13h51
Les quads de la gendarmerie prêts à intervenir
A distance, les quads sont prêts à intervenir.
13h46
Mortiers et explosifs utilisés contre les gendarmes
Des enfants se sont précautionneusement mis à l’écart.
Des manifestants, accompagnés d’enfants, observent les affrontements, un peu à l’écart. Pendant ce temps-là, les forces de l’ordre font savoir que mortiers et explosifs sont utilisés contre les gendarmes.
13h40
Des véhicules de gendarmerie en feu
Deux des quatre véhicules de gendarmerie incendiés.
13h34
Première manifestation de David, 22 ans.
David, 22 ans, est blessé à la main après un tir de grenade. C’est la première fois qu’il manifeste
13h28
La bataille fait rage à Sainte-Soline
Les gaz viennent de partout.Les véhicules sont la proie des manifestants.
13h17
Manifestation anti-bassines. Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline
Des fumées : gaz ou fumigènes
Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline. Ceux qui étaient venus pour en découdre sont entrés en action. lusieurs blessés chez les manifestants. Les grenades répondent aux cocktails. Des militants semblent avoir créé une brèche mais les grenades redoublent molotov et tirs de mortier