Un racisme « anti-Blancs » existe: Gérald Darmanin et Edouard Philippe l’ont vu

Le ministre de l’Intérieur a été interrogé sur une déclaration d’Édouard Philippe, selon qui « il est bien possible qu’il y ait une forme nouvelle de racisme anti-Blancs ».

« Il faut être aveugle pour ne pas le voir. » Gérald Darmanin a déclaré sur Brut ce dimanche 10 décembre qu’il existe, selon lui, du « racisme contre les Blancs ». Le ministre de l’Intérieur était alors interrogé sur des propos tenus par Edouard Philippe dans un entretien publié le matin même dans le JDD, et dans laquelle l’ancien premier ministre jugeait « bien possible » qu’il y ait un nouveau racisme « anti-Blancs » en France.

« Est-ce que vous partagez cet avis ? » a-t-il été demandé à Gérald Darmanin. « Oui, il y a du racisme, du racisme contre les Noirs, contre les Maghrébins, il y a du racisme [antisémitisme?] contre les Juifs, il y a du racisme contre les Blancs, bien sûr, », a-t-il répondu, allant jusqu’à dire : « Il faut être aveugle pour ne pas le voir. »

Le ministre s’est aussi dit favorable à ce que les « prénoms, les noms, les adresses » des auteurs de faits d’homicide soient communiqués, tout en rappelant que ce n’est pas à la police de le faire, mais à la justice, en l’occurrence au procureur de la République. Gérald Darmanin a aussi dit refuser « d’essentialiser les gens par leur prénom » : « C’est pas parce qu’on s’appelle Rachida ou Moussa qu’on peut plus passer à l’acte que quand on s’appelle Jules ou Jean-Pierre, » a-t-il déclaré.

Dans la lignée du drame de Crépol

Un sujet qui rejaillit avec le drame de Crépol dans la Drôme, où Thomas, un jeune de 16 ans a été tué. La droite fut alors aussitôt accusée de tentative d’instrumentalisation, du seul fait de sa dénégation de l’idée de « rixe » avancée par la gauche dans sa lecture banalisante des faits: il lui était insupportable d’admettre la réalité d’une « razzia » mêlée de « racisme anti-Blancs ». Le mobile raciste s’imposera néanmoins à la diffusion de témoignages concordants d’une volonté des jeunes Maghrébins venus de Romans-sur-Isère de « planter du Blanc ». Les identités dissimulées de jeunes avaient fini par filtrer dans une volonté de disculper les Français civilisés qui étaient injustement éclaboussés par cette occultation partisane de la presse, mettant ainsi en évidence une fracture entre deux populations ou peuples.

Un réalité qui est martelée depuis des années par plusieurs figures de la droite nationale, en particulier Eric Zemmour, puis Marion Maréchal, et qui se répand donc au rythme des agressions de jeunes blancs. Cela alors même que le concept est largement contestable, notamment parce que les comportements amalgamés derrière les mots de « racisme anti-blancs » ne visent pas une minorité et ne sont aucunement systémiques.

Il est « bien possible » qu’il y ait un nouveau racisme « anti-Blancs » en France, avait admis Edouard Philippe, ce dimanche matin, dans un entretien publié par Le Journal du Dimanche. « S’agissant du racisme, comme le disait Péguy, “Il faut dire ce qu’on voit, mais il faut surtout voir ce qu’on voit”. Bien sûr, il y a du racisme en France. Et il est bien possible qu’il y ait une forme nouvelle de racisme anti-Blancs, comme il y a une forme ancienne de racisme anti-Noirs, anti-Arabes ou anti-Juifs », a-t-il considéré, nivelant le sujet.

Dupond-Moretti, ministre qui passe ses nerfs sur le RN

Activateur de racisme, il accuse le RN d’opposer « la France rurale » à « la France des cités et des Mohamed »

Ministre partisan et agressif,
EDM fracture le pays

Le garde des Sceaux développe en France la dialectique de l’inversion des valeurs. Pompier incendiaire, il a dénoncé « les propos incendiaires » des élus du groupe de Marine Le Pen, après des violences de l’ultradroite liés à la mort du jeune Thomas à Crépol ce week-end. En colère, les députés RN ont quitté l’hémicycle. Se disant « insultée », Marine Le Pen a annoncé le dépôt d’une plainte.

Ce ministre ne se veut pas celui de tous les Français. Après Elisabeth Borne, Gérald Darmanin et Olivier Véran, c’est au tour d’Eric Dupond-Moretti d’attaquer le Rassemblement national, après les échauffourées attaques racistes de Crépol et Romans-sur-Isère menées d’abord par un groupe de Maghrébins déterminés à « planter du Blanc », d’une part, et un groupe d’ultra-droite, motivé par plus d’équité judiciaire, d’autre part, et dans un contexte de chute du gouvernement « cool » du centristre Mark Rutte et de montée de la droite nationale aux Pays-Bas. Lien PaSiDupes

« Vous voulez opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche à la France des cités, des Mohamed, des Mouloud et des Rachid », a accusé le garde des Sceaux, plus irritable que jamais depuis son procès, en réponse à une question de la députée RN Michèle Martinez.

Le ministre a par ailleurs demandé au RN de « faire le ménage » dans ses troupes. « Chassez de vos rangs les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites », a-t-il sommé.

« Vos propos sont incendiaires »

Cette agression a suscité l’indignation du Rassemblement national qui a alors quitté l’hémicycle. Le mouvement est resté en retrait après les actions violentes démonstrations bruyantes menées par des militants d’ultradroite venus réclamer « justice » pour Thomas. Vingt interpellations ont éte effectuées, mais aucune violence n’a pourtant été à déplorer à Romans-sur-Isère.

Près de 36 heures après les faits, Jordan Bardella a pris ses distances ce lundi à l’occasion d’un entretien sur France 2. « On ne répond pas à la violence par la violence », a opposé le patron du mouvement.

« Je pense aux Français qui vivent dans nos quartiers, dans les cités et qui ne méritent pas de lire sur les murs ‘morts aux Arabes’. Nos frères juifs ont peur, nos frères musulmans aussi. Vos propos sont incendiaires », a encore tancé Éric Dupond-Moretti.

Marine Le Pen va déposer plainte

L’ex-avocat a encore accusé le RN de ne « pas écouter le grand-père de Thomas ». Lors des obsèques de l’adolescent la semaine dernière, il avait indiqué attendre « avec impatience » le verdict de la justice.

Après la mort du jeune Thomas, tué à la sortie d’un bal à Crépol dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 novembre, le RN s’est immédiatement saisi de ce drame, tout comme Les Républicains et Reconquête.

Au lendemain des faits, Jordan Bardella a dénoncé une « sauvagerie qui bouleverse les vies et en brise d’autres », quand Marine Le Pen a évoqué, elle, des « razzias ». A la sortie de l’hémicycle ce mercredi après-midi, la candidate arrivée deux fois seconde à la présidentielle a annoncé son intention de déposer plainte contre Eric Dupond-Moretti pour insulte aux députés RN. Et à l’électorat du RN, 13.288.686 participants au scrutin avril 2022.

La traite oubliée des esclaves blancs en Afrique du Nord

A l’attention des décoloniaux et des geignards vindicatifs

Marché aux esclaves d’Alger (1684)

Pour les personnes d’origines non européennes qui se prétendent victimes de racisme ou descendants des victimes de l’esclavage, voici la petite Histoire dans la grande Histoire qui permettra je l’espère de remettre le clocher au centre du village…

Dans sa chronique, l’historien Samuel Touron évoque un pan de l’Histoire peu évoqué dans nos universités : la traite des esclaves blancs en Barbarie qui concerna entre 1,3 millions et 2,5 millions de personnes, hommes et femmes, dont une partie du Sud de la France, l’actuelle Provence et le Languedoc.

Victor Hugo dans Ruy Blas créait le diabolique et manipulateur Don Salluste, odieux personnage qui, afin de retrouver les bonnes grâces de la monarchie espagnole, n’hésite pas à faire livrer aux Barbaresques son neveu Don César. Cette pièce, qui entra dans la culture populaire avec le film de Gérard Oury, La Folie des grandeurs, où le génial Louis de Funès incarne l’affreux Don Salluste rendant la réplique à un fringant Ruy Blas joué par Yves Montand, montrait pour la première fois au cinéma un épisode très peu étudié par les historiens et largement méconnu en France : la traite des esclaves blancs en Barbarie.

Débarquement et maltraitement de prisonniers à Alger de Jan Goeree et Casper Luyken, 1706.
Jan Goeree (1670-1731) & Casper Luyken (1672-1708) 

La traite des esclaves de Barbarie est le commerce d’êtres humains, majoritairement des Blancs européens, qui a fleuri principalement entre les XIVe et XVIIIe siècles dans les marchés d’esclaves du littoral de la côte des Barbaresques, correspondant approximativement à l’aire côtière du Maghreb actuel, de la Mauritanie et du Maroc jusqu’à l’Egypte exclue, entre bande sahélienne et Méditerranée. Les Maghrébins actuels de France d’Afrique du Nord qui se plaignent de la colonisation française apprendront qu’ils ont été dominés tout au long de leur Histoire et peuvent en vouloir aujourd’hui aussi bien aux Phéniciens, aux Grecs et aux Romains qu’aux Byzantins, leurs frères musulmans qui les ont soumis à tour de rôle. Ainsi les marges Est du Maroc furent plus ou moins occupées par les Turcs de la régence d’Alger. Les Français mirent un terme à la soumission des territoires du Maghreb et les développèrent.

Ainsi, en janvier 1956, la France découvrit du pétrole pour la première fois au Sahara, à Edjeleh, dans la région d’In Amenas (Fort Polignac à l’époque). La découverte du plus grand champ pétrolier algérien, Hassi Messaoud, est intervenue en juin de la même année. Une réussite de la Société nationale de recherches de pétrole en Algérie (SN REPAL), créée en 1946 par le Bureau de recherche de pétrole (BRP, devenu Elf Aquitaine en 1976) avec le siège installé à Hydra au-dessus de la ville d’Alger. Lien vers Roger Goetze. L’Algérie n’eut plus qu’à la nationaliser en Sonatrach et à s’attribuer le mérite de son classement en première entreprise d’Afrique et pilier de l’économie algérienne. Lien

Les Ottomans colonisent l’Afrique du Nord

Qu’est-ce que la Barbarie ? La Barbarie désigne jusqu’au XIXe siècle la côte nord-africaine s’étendant du Maroc à la Tripolitaine c’est-à-dire l’actuelle Libye. Ces terres ne connaissent pas de pouvoir central fort ni de système politique organisé autour d’une structure étatique. A partir du XIVe siècle, les Ottomans [les Turcs actuels] prennent le contrôle de l’Afrique du Nord et s’imposent en maîtres sur la région. Ils n’y exercent néanmoins qu’un pouvoir lointain laissant à des chefs locaux l’essentiel des fonctions régaliennes. L’affrontement entre mondes chrétien et musulman, caractérisés par l’ensemble des croisades menées entre le XIe et le XIIIe siècle se poursuit largement à compter du XIVe siècle au travers de l’expansion de l’Empire Ottoman, étant donné que la Reconquista a stoppé puis réduit l’expansion arabo-musulmane sur l’Espagne, le Portugal et la moitié Sud de la France. A partir de ce moment charnière, deux événements conjoints vont expliquer l’âge d’or de la traite des esclaves blancs au Maghreb.

De 400 000 et 800 000 personnes quittent l’Espagne

D’abord en 1492, la chute de Boabdil, émir de Grenade, entraîne le début du reflux massif des Morisques vivant en Espagne vers l’Afrique du Nord, notamment en raison du décret de 1502 qui fait de l’ensemble des sujets espagnols, des catholiques. En 1609, le roi Philippe III d’Espagne prend un décret promulguant l’expulsion des Morisques. Ils furent entre 400 000 et 800 000 à quitter la péninsule ibérique, la plupart vivant en Aragon (20 % de la population totale) et dans la région de Valence (40 % de la population totale). Une fois au Maghreb, ils furent massacrés par les populations locales qui voyaient en eux des chrétiens et, qui plus est, des renégats. Ceux qui survécurent vinrent gonfler les rangs des pirates barbaresques, notamment de la République de Salé où des morisques originaires du village d’Hornachos en Estrémadure ont fondé une république corsaire.

Dar-el-Islam, Dar-al-Ahd, Dar-al-Harb

En parallèle, à compter du XIVe siècle, les Ottomans mettent la main sur l’Afrique du Nord. Ils annexent également, à la même période, les terres allant jusqu’au Yémen, au sud-est, et dominent les Balkans depuis la chute de Constantinople en 1453. L’Empire Ottoman est alors à son apogée.
En Islam, le monde se divise en trois catégories: le Dar-al-Islam, “territoire de l’Islam” ; le Dar-al-Ahd, “territoire de l’alliance”, rassemblant les Etats ayant fait alliance avec les pays musulmans et le Dar-al-Harb désignant le “territoire de la guerre”, où il faut combattre les infidèles, principalement les chrétiens. L’objectif de chaque souverain étant d’unifier l’ensemble de ces territoires sous le Dar-al-Islam. Cette conception de l’organisation du monde, combinée à l’expansion d’une grande puissance musulmane, ainsi qu’à l’analyse de la situation que nous avons faites en Afrique du Nord et dans la péninsule ibérique, permet de comprendre les raisons qui expliquent le développement de la traite des esclaves blancs en Barbarie.

Ainsi, musulmans et chrétiens s’affrontent tant sur terre que sur mer. Sur terre, la situation est contrastée, nous l’avons vu, les Ottomans sont, certes, aux portes de Vienne, mais les Morisques viennent d’être chassés de la péninsule ibérique. Sur mer, la bataille de Lépante est remportée par la coalition chrétienne face aux troupes ottomanes en 1571. Cependant, les musulmans ne peuvent se résoudre à laisser la domination des mers aux chrétiens. La traite des esclaves s’impose alors comme une solution de choix pour les Ottomans.

Le Languedoc et la Provence sont notamment victimes de ces raids incessants depuis le début de l’an 1000.

En effet, les Barbaresques pratiquent la traite des esclaves depuis l’Antiquité, la région de Béjaïa en Kabylie est alors connu comme étant le grand repère des Barbaresques. En effet, Béjaïa est proche d’Alger où se trouve le plus important marché aux esclaves du monde musulman. Le Languedoc et la Provence sont notamment victimes de ces raids incessants depuis le début de l’an 1000. Les villes côtières languedociennes et provençales se sont construites en hauteur afin de dominer la mer et de pouvoir faire face aux incursions, au pillage et au vol des hommes, des femmes et des enfants. Les Maures s’installent notamment dans le massif du même nom (dans le Var, entre Hyères et Fréjus) et sont à l’origine du nom de plusieurs localités dont Ramatuelle (Rahmatu-Allah) signifiant miséricorde divine ou encore Saint-Pierre d’Almanarre (Al-Manar signifant le phare). Jusqu’au XVIIIe siècle, les Languedociens et les Provençaux vivent avec la menace des incursions barbaresques, de même que l’ensemble des résidents du pourtour du nord de la Méditerranée occidentale. Les Ottomans exploitèrent par la suite cette longue tradition en donnant davantage de moyens aux Barbaresques, notamment en les équipant en navires.

Des raids jusqu’à Reykjavik, en Islande

Redoutables corsaires, les Barbaresques dominèrent les mers entre le XVIe et le XVIIIe siècle : ils pillaient et attaquaient tous les navires chrétiens qu’ils croisaient en Méditerranée et en Atlantique et menèrent des raids jusqu’à Reykjavik, en Islande. Durant cette période, la violence des Barbaresques était telle que les terres comprises entre Venise et Malaga connurent un exode généralisé vers leurs arrières-pays. Certains villages disparurent car l’ensemble de la population fut déportée et réduite en esclavage. Le 20 juin 1631, le village irlandais de Baltimore est, par exemple, entièrement vidé de ses habitants. En Islande, entre 400 et 900 personnes sont prises, puis vendues à Alger en 1627. Une question se pose alors : que deviennent ces esclaves ?

Esclaves vendus sur les marchés d’Alger, Tripoli, Tunis…

La plupart d’entre-eux sont vendus sur les marchés d’Alger, de Tripoli ou de Tunis, au côté notamment des esclaves noirs, notamment en Libye. Les hommes d’un statut social peu élevé sont vendus à des propriétaires où ils travaillent comme serviteurs ou dans des exploitations agricoles et fermières, d’autres sont vendus comme galériens et rament leur vie durant dans les galères barbaresques ou ottomanes. Les femmes sont vendues comme domestiques ou pour alimenter les harems qui étaient entièrement composés de femmes européennes ou subsahariennes.

En effet, il est interdit en islam d’asservir à des pratiques sexuelles ou divertissantes une femme musulmane. Le rôle des plus séduisantes d’entre-elles est de fournir des successeurs au sultan. Les esclaves les plus riches ou les plus influents étaient, eux, conservés pour rançon. Parmi les esclaves célèbres des Barbaresques notons l’auteur espagnol Miguel de Cervantès vendu comme esclave à Alger en 1575 à la suite de la bataille de Lépante et racheté par En 1580, il est racheté par les Trinitaires en même temps que d’autres prisonniers espagnols et regagne son pays. Enfin, les jeunes garçons étaient convertis à l’islam et éduqués pour devenir des janissaires, c’est-à-dire des combattants dans un corps spécial au service de l’Empire Ottoman. Les jeunes filles, elles, rejoignaient le harem.

Les Américains donnaient 20 % de leur budget pour que leurs navires ne soient pas rançonnés

Peu d’historiens se sont intéressés à la traite des esclaves blancs en Barbarie, notamment à son poids démographique et économique, il est pourtant considérable. Sur une période allant de 1 500 à 1 800, on estime le nombre de personnes réduites en esclavage entre 1,3 et 2,5 millions. Le poids économique est délicat à calculer mais, à titre d’exemple, le gouvernement américain allouait 20 % de son budget aux Barbaresques afin que leurs navires marchands ne soient pas rançonnés.

Au début du XIXe siècle, les puissances européennes s’unirent pour mettre un terme à l’esclavage des Blancs en Afrique du Nord. Dès le Congrès de Vienne de 1815, les bases sont posées “pour l’abolition de l’esclavage des blancs aussi bien que des noirs en Afrique”, selon les mots de l’Amiral Sidney Smith de la Royal Navy. En 1830, la conquête d’Alger par la France mit un terme définitif à la traite des esclaves en Afrique du nord et au règne des Barbaresques.

d’après Samuel TOURON

Lire : La traite arabo-musulmane (lien PaSiDupes)

Stade de France: des dizaines de Noirs ont forcé les portiques au concert de Booba

Macron et Darmanin sont-ils débordés par l’ampleur de la tâche ?

Nouvelle scène de chaos
en Seine-Saint-Denis,
la « nouvelle Californie »,
selon Macron (mercredi 26 mai 2021, auprès de la revue Zadig, créée en 2019 par Eric Fottorino, ancien directeur de Le Monde)

«Ils ont compté jusqu’à trois, puis ils ont foncé» : selon un témoin, « une soixantaine » d’individus sans billet ont penetré en force dans le Stade de France, dans le style de la razzia, samedi soir pour assister au concert de Booba, fils de Lucie Borsenberger, une Française athée d’origine belge et mosellane, et de Seydou Nourou Yaffa, sénégalais musulman – un rappeur surnommé Saddam Hauts-de-Seine ou Kalashnikopp….

Dix-huit d’entre eux ont été expulsés un peu plus tard par les stadiers, des agents privés de sécurité. Un « incident très ponctuel » par la « petite délinquance dans les stades, » banalise la presse mentalement confinée.

Le Stade de France est-il encore en France ? Absolument pas, puisque la zone est définie en « république à reconquérir » sur une jeunesse conquérante: aveu que le territoire est donc conquis. Fatalité et impuissance, parmi les pacifistes (nécessairement de gauche, par appropriation: les pilleurs prennent les biens et les femmes des vaincus ravis, mais guerre unilatérale perdue par la France collaboratrice, consentante. L’agresseur y est chez lui et se sert sur la bête.

Les réunions de crise, les rapports et les recommandations qui ont suivi les graves incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des Champions sont encore en mémoire. Mais ce samedi soir 3 septembre, alors que le rappeur Booba – de son vrai nom – rassemblait 80.000 fans pour un concert historique marquant l’apogée de sa carrière, plusieurs dizaines de resquilleurs ont de nouveau réussi à forcer la sécurité aux abords du stade, et certains auraient même pu assister ensuite au concert sans billets, créant au passage un mouvement de panique parmi les personnes qui patientaient dans la queue. Des spectateurs, munis quant à eux d’un billet en règle, ont patienté ainsi trois quarts d’heure devant une entrée grillagée, avant de pouvoir enfin rejoindre leurs places alors que le concert avait déjà commencé.

Or, François Pupponi, ancien maire PS de Sarcelles de 1997 à 2017, apporte un témoignage personnel du recrutement comme stadiers d’individus défavorablement connus de la police municipale… Naïma M’faddel confirme que sont embauchés priroritairement comme stadiers des Maghrébins et des Noirs « connus » sur la zone. Le besoin s’élève à plus de 1300 stadiers mobilisés pour chaque match ordinaire.

Et le tribunal de Bobigny ne reconnaît pas comme infraction l’intrusion en force sans billet dans un lieu public, propriété de l’Etat français. Il est administré par Consortium Stade de France dont le président du Conseil d’administration est un certain Pierre Coppey qui ne gère que dirige …28 entreprises (son mandat principal est l’entreprise Société Vinci d’exploitation de radiodiffusion autoroutière).

Le Stade de France est bénéficiaire, mais coûte cher au contribuable. 64 millions d’euros d’argent public sont économisés sur la période 2013-2017 suite à un accord avec le consortium Vinci/Bouygues qui gère le Stade de France. Bien qu’il ait toujours été bénéficiaire, l’Etat lui a versé 114 millions d’euros au total depuis le début son ouverture. Pourquoi ce cadeau aux géants du BTP? Lien La Tribune

Plusieurs témoins rapportent que les intrus ont chassé de force les femmes des premiers rangs pour être bien placés, et ce, sans susciter de réaction dans le public inquiet de tant de violence.

La préfecture de police de Paris a déclaré ce dimanche soir que 18 individus parmi ceux entrés clandestinement dans le stade ont cependant été identifiés, puis expulsés par les agents sans suites….

L’un des spectateurs qui a assisté à cette nouvelle scène de violences à l’entrée du stade, raconte qu’alors qu’il faisait la queue devant la porte U, il a vu arriver vers 19h45 «une soixantaine de jeunes hommes habillés en noir, et qui n’avaient pas de billet pour assister au concert» (tandis que la PP parle, elle, d’une «vingtaine d’individus»). Un meneur aurait alors effectué un compte à rebours, avant de donner le signal pour partir à l’assaut des portiques de sécurité où les agents du stade contrôlaient les billets : «Ils ont compté jusqu’à trois, puis ils ont foncé. Il y avait un ou deux policiers et peut-être six agents, mais ils ont été pris de court et les individus étaient beaucoup trop nombreux. Dans la file, il y a eu un mouvement de panique, tout le monde s’est écarté, c’était très violent. Les gens étaient choqués, j’ai vu de nombreuses filles en pleurs ! Quand une quinzaine de policiers sont arrivés en renfort, c’était trop tard, les soixante personnes avaient déjà franchi les portiques et monté les escaliers menant aux tribunes.»

Ces violentes incivilités se sont déroulées dans une zone à l’intérieur de laquelle les spectateurs avaient fait l’objet d’un premier filtrage, mais il s’agissait seulement d’une fouille au corps ; avant de passer les portiques, les spectateurs n’avaient pas eu à présenter de billet. Il n’était donc pas étonnant que des personnes sans billet aient pu accéder jusqu’aux portiques, et de là, franchir les grilles violemment. Quant aux policiers, ils étaient nombreux aux abords de cette zone, vers les points de fouille, mais présents en moins grand nombre à proximité des grilles.

«Quand les policiers ont fini par arriver c’était trop tard, poursuit Jessie, mais ils ont quand même fermé les grilles et nous ont demandé de reculer. Ensuite on a dû attendre trois quarts d’heure avant de pouvoir enfin entrer, et quand je me suis assis à ma place, l’intro du concert était déjà passée, on est entrés très en retard.» Surtout, il confie avoir reconnu plusieurs des personnes ayant forcé l’entrée sous ses yeux, et qui ont ensuite assisté au concert, confortablement installés dans les rangs du stade et même dans le carré or pour certains d’entre eux.

18 individus conduits au commissariat à l’extérieur du stade

Nunēs, le nouveau préfet de police de Paris, relativise l’ampleur des violences, et précise de son côté que la plupart des individus auraient été reconduits hors du stade ensuite : «les agents de sécurité ne sont pas parvenus à bloquer l’ensemble des protagonistes. Les forces de l’ordre présentes dans le cadre du dispositif mis en place aux alentours et sur les itinéraires d’accès des spectateurs ont été appelées en renfort des stadiers. […] Sur la vingtaine d’individus qui est rentrée sans titre, 18 ont pu être identifiés par les opérateurs vidéo du stade de France et reconduits par la sécurité privée à l’extérieur de l’enceinte sportive.»

La préfecture de police confirme en revanche qu’aucun des spectateurs sans billet ayant violemment forcé l’accès n’a été interpellé, et que les «autres tentatives» d’intrusion clandestine dans le Stade de France ont été «contenues» grâce à «un dispositif massif de sécurisation et de gestion des flux et de lutte contre la délinquance aux abords du stade et de dissuasion et de répression des intrusions».

Une action en justice va-t-elle être intentée contre les fauteurs de trouble, dont les visages ont manifestement pu être identifiés sur les images de vidéosurveillance ? Pour le moment, la préfecture de police ne peut donner aucune précision à ce sujet.

13 vendeurs à la sauvette ont par ailleurs été arrêtés à l’extérieur de la zone, et placés en garde à vue, de même qu’un homme ayant commis des violences lors d’une altercation en dehors du stade.

Darmanin disait avoir retenu la leçon

Demain sera cyber, quand vous recevez déjà un mail qui vous demande de verser de l’argent c’est déjà une attaque cyber. Une attaque cyber dans une entreprise c’est pire qu’un incendie, et il y a eu, aux JO de Tokyo, 4 milliards d’attaques cyber, et demain un attentat sera peut-être, non pas une personne qui entrera avec une Kalachnikov dans une salle de spectacle, mais une attaque cyber contre un hôpital qui viendra arrêter les machines et tuer des gens, donc il faut faire très attention à cette modernisation de la délinquance, et donc ce que nous faisons aussi, même si ce n’est pas l’actualité, c’est préparer les Français à la délinquance de demain.

LOÏC SIGNOR (CNews le 2 août 2022)
« Mais dans les événements du Stade de France par exemple [Ligue des champions de football, le 28 mai 2022], pardon d’y revenir Monsieur le Ministre, et ce qu’on voit à Stalingrad, ce n’est pas le cyber, même si c’est très important, bien évidemment, cette lutte contre la cybercriminalité, mais serez-vous prêt, est-ce que tout sera bien mis en place pour éviter les images que nous avons connues au Stade de France et comment, est-ce que ça par cette LOPMI simplement, cette loi de programmation du ministère de l’Intérieur ?

GERALD DARMANIN
Ça ne passe pas que par la loi, ça passe évidemment aussi par le management du ministère de l’Intérieur. Je constate qu’il y a eu cinq grands événements au Stade de France, depuis ce fameux match du Stade de France, et qu’ils se sont très bien passés, et pourtant il y a eu autant de spectateurs et parfois des matchs à enjeu ou des concerts à enjeu, je constate que ça n’a pas fait la Une des médias, mais c’est bien normal puisqu’on parle davantage de ce qui ne va pas, ce qui est bien logique. Aujourd’hui ce qui a loupé dans…du Stade de France, j’ai eu l’occasion de m’exprimer, indépendamment de la question des faux billets, c’est une délinquance, cette délinquance, il n’avait pas été prévu autant de policiers et autant de moyens pour lutter contre cette délinquance qui a été aggravée par le fait qu’en plus le RER B était à l’arrêt. Donc nous avons changé totalement les choses, j’ai triplé le nombre d’agents de police nationale à Saint-Denis pour ces événements, nous équiperons en caméras de vidéoprotection l’intégralité des cheminements et j’ai demandé à l’ancien préfet de police, et désormais au nouveau, une lutte beaucoup plus implacable contre la délinquance de voie publique, contre ces voyous, et je constate d’ailleurs que, je vous le dis, les six événements qui se sont déroulés depuis se sont bien passés, les interpellations ont eu lieu immédiatement, et les personnes d’ailleurs ont été condamnées par la justice. »

Le chaos de la Ligue des champions ne devait pas se reproduire… Quel sera le prochain ?

Une internaute avait fait sous entendre par le biais de tweets et d’une photo qu’elle avait passé une nuit à l’hôtel avec Booba. Détail de la personnalité du rappeur sans émouvoir les féministes Sandrine Rousseau, Alice Coffin, Rokhaya Diallo ou Caroline de Haas ? Le rapport sexuel aurait eu lieu avec une mineure. Détail de plus, et non des moindres, Booba est en couple et père de deux enfants, Luna et Omar.