Marges excessives de la grande distribution, selon quatre associations

Pas de sur-marges sur les prix alimentaires, réplique l’ANIA

« La grande distribution matraque toujours les consommateurs ! », titre l’UFC-Que choisir (août 2019)

Quatre associations interpellent Macron sur les « marges excessives». Dans une lettre ouverte publiée mercredi 29 novembre, les associations de défense des consommateurs Foodwatch, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) rappellent à Macron sa promesse d’un « accord sur la modération des marges » dans l’agroalimentaire et la grande distribution, dénonçant les « profits opaques » des entreprises, dans le contexte de forte inflation des prix alimentaires.

Ces associations de « défense des consommateurs », mais aussi de ciblage des supranationales, notamment américaines, ont demandé à Macron de « faire toute la lumière sur la construction des prix alimentaires », appelant en outre à « mettre fin au plus vite aux marges excessives, qui sont dévastatrices tant pour les consommateurs que pour nos producteurs ».

Des marges d’un « niveau historique »

« D’un côté, des millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire en France », expliquent-elles dans un communiqué commun publié mercredi, alors que les prix en grandes surfaces ont augmenté de plus de 20 % en deux ans.

« De l’autre, certains profitent de la crise », accusent-elles, estimant que « la marge de l’industrie agroalimentaire a atteint un niveau historique » tandis que celle de la grande distribution « a elle aussi augmenté sur certains rayons de première nécessité ». Le tout, « dans un climat d’opacité inacceptable sur la construction des prix ».

« Nous sommes le pays où la négociation commerciale est la plus encadrée mais aussi la plus inefficace »

Elles demandent aux autorités de rendre obligatoire une « transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits » que réalisent « les géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution ». Elles « exigent » en outre des « mesures concrètes pour rendre impossibles les marges excessives sur les produits alimentaires essentiels, sains et durables », et la « suppression de la marge minimale garantie de 10 % pour la grande distribution (seuil de revente à perte) ».

Le seuil de revente à perte

Cet encadrement du « seuil de revente à perte » (SRP) a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs. Il oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10 % plus cher que le prix auquel ils les ont achetés. Mais selon des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure « ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif » d’accroître la rémunération des producteurs agricoles.

Macron avait annoncé fin septembre vouloir trouver avec les grands industriels « un accord sur la modération des marges dans le secteur » avec des « contrôleurs qui procéderont à des vérifications ». Son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait précisé quelques jours plus tard que le gouvernement veillerait à ce que les marges des industriels demeurent « raisonnables ».

Mélenchon dénonce une « initiative violente » de Roussel qui appelle à envahir des préfectures

La NUPES vacille dès les premières élections, les Européennes

Jean-Luc Mélenchon se désolidarise de Fabien Roussel et de son appel aux Français qu'il juge « violent ».

Fabien Roussel a appelé les Français à « réveiller les services de l’Etat, les envahir même si nécessaire ». Débordé sur sa gauche, Mélenchon critique une proposition « pas raisonnable ».

L’animateur de La France Insoumise se désolidarise du PCF et de Fabien Roussel, notamment sur son appel aux Français qu’il juge « violent ». 

Au premier jour de la Fête de l’Humanité, l’extrême gauche affiche ses désaccords. Fabien Roussel, le patron des communistes, a appelé jeudi à des rassemblements devant les préfectures pour « aller réveiller les services de l’Etat, les envahir même si nécessaire », invoquant « la légitime défense » face à l’inflation. Sur le réseau social X, anciennement Twitter, Mélenchon a condamné les déclarations de son collègue politicien au journal L’Humanité. Le LFIste s’est trouvé plus anti-républicain que lui. Méluche a expliqué qu’il refuse de s’associer à cette initiative, qualifiée de « violente » et dont il critique le manque de préparation.

« Fabien Roussel appelle à envahir les préfectures. Cette initiative violente est purement personnelle. Elle n’a été discutée nulle part, pas même au PCF. Je crois donc qu’il ne serait pas raisonnable de s’y associer compte tenu de la violence qu’elle supposerait dans cette impréparation totale », a écrit l’ancien candidat à la présidentielle depuis son compte officiel.

D’autres objectifs pour LFI

Alors que la hausse des prix alimentaires atteint plus de 21 % sur deux ans et que les tarifs de l’électricité devraient augmenter de 10 à 20 % au début de l’année 2024, Fabien Roussel défend l’idée d’une « action non violente », mais estime qu’il est temps pour les Français de réagir face à l’inflation.

La France insoumise, de son côté, a un autre agenda en vue d’une « marche unitaire » contre… les « violences policières » et le « racisme systémique » prévue pour le 23 septembre, à laquelle elle ne souhaite pas associer l’appel de Fabien Roussel.

Clémentine Autain fait un caca nerveux pour Appoline de Malherbe: