Guerre en Ukraine : Macron, Scholz et Tusk mettent en scène une unité de façade

Un étalage qui ne fait pas illusion et surtout pas sur Poutine

Après que Macron a soupçonné l’Europe de lâcheté dans le conflit en Ukraine, une petite poignée de main à trois, un diagnostic minimal partagé et une annonce opérationnelle floue : trois petits tours et puis s’en vont. Manque d’ailleurs Biden pour que la farce soit complète. Ce vendredi 15 mars, au lendemain d’un entretien donné à la télévision française sur la guerre en Ukraine, Macron s’est rendu à Berlin pour une réunion avec le chancelier allemand d’une coalition hétéroclite Olaf Scholz et le premier ministre polonais libéral conservateur Donald Tusk.

L’occasion de jouer la comédie de l’unité du « Triangle de Weimar » et de dissiper les dissensions liées à l’évocation par Macron d’éventuel envoi de troupes au sol. « Nous continuerons comme nous l’avons fait depuis le premier jour à ne jamais prendre l’initiative de quelque escalade », a déclaré le chef de l’Etat, tout en promettant « de soutenir aussi longtemps que nécessaire l’Ukraine et son peuple ».

Une priorité de Macron en décalage avec le surendettement, l’inflation et la crise agricole

Le président français joue au fer de lance européen contre Poutine, passant un accord avec Zelensky pour fournir jusqu’à 3 milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine en 2024, tandis qu’il accorde 150 millions d’euros de mesures de soutien aux éleveurs français…

Selon Macron, la Pologne, l’Allemagne et la France seraient plus que jamais « unies, déterminées » et « résolues à ne jamais laisser gagner la Russie ».

« Nous avons acté beaucoup de choses à trois », a poursuivi le chef de l’Etat, annonçant « une politique industrielle et de défense plus forte », pour soutenir Kiev. « Le moment est grave, c’est une époque nouvelle qui s’ouvre, et nous serons au rendez-vous », a-t-il dramatisé, à l’approche des Européennes. Et pour bien matérialiser cet alignement, Olaf Scholz a annoncé « une nouvelle coalition de capacités pour l’artillerie à longue portée ». Soit précisément l’arsenal réclamé par Kiev pour faire face aux contre-attaques russes face aux agressions de la coalition occidentale orchestrée par Biden à Washington qui promet monts et merveilles à Zélensky pour fragiliser la frontière russe avec l’Ukraine.

Cette coalition agira dans le cadre du format Ramstein (le groupe de contact des alliés sur la défense de l’Ukraine) et fait suite à une déclaration faite à la Conférence de soutien à l’Ukraine, à Paris, le 26 février.