Aide alimentaire : le nombre de bénéficiaires a triplé depuis 2012

L’arrivée de Macron auprès de Hollande est-elle une simple coïncidence ?

La fréquentation des banques alimentaires s’est accrue avec l’explosion de l’inflation. A la rentrée de septembre 2022, l’Insee s’attendait en fin d’année à une explosion des prix de l’alimentation. Or, Macron, pourtant ancien ministre de l’Economie de F. Hollande, ne s’est pas attaqué aux racines du mal. Pour en alléger les effets, son gouvernement a mis en place plusieurs mesures, qui ont fait illusion. Officine de Bercy, l’INSEE a pu ainsi répandre l’idée que l’inflation enregistrée en France est restée « parmi les plus faibles des pays de la zone euro »Renforcement de la « remise à la pompe » depuis le 1er septembre, maintien du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année devaient permettre de stabiliser l’inflation à 5,9 % sur un an en septembre et 5,8 % en octobre. Des mesures bonnes à prendre, mais illusoires, car loin de régler quoi que ce fût: l’endettement de la France avait bondi et la note à payer reste salée.

L’Insee s’attendait en fin d’année à une poursuite de la hausse des prix de l’alimentation. « Leur glissement annuel serait de 12 % en décembre, contre 7,5 % au mois d’août, nota Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture de l’Insee. Ils deviendraient de peu le premier contributeur à l’inflation, devant l’énergie » dont les prix seront mécaniquement plus élevés qu’en décembre 2021, période où les cours du pétrole notamment avaient baissé. Le glissement annuel des prix de l’énergie en décembre 2022 devrait ainsi atteindre 20,8%, contre 22,2% en août mais 19,2% en septembre, selon l’Insee.

Le transfert sur les Français des contraintes en consommation d’énergies n’a encore rien réglé à la source.

Il ne fallait pas casser le nucléaire, puis demander aux foyers de se pourrir la vie, en baissant le chauffage et en réduisant sa consommation de produits frais de première nécessité, céréales, fruits et légumes ou oeufs. L’Ukraine était-elle si opprimée par Moscou qu’elle devait entrer en conflit avec la Russie et que l’UE alignée sur les USA et l’OTAN que la France avait obligation de se porter au côté d’un Etat non-membre et de participer au boycottage d’un peuple historiquement ami ? Que croyait Macron lorsqu’il se joignit aux représailles contre la Russie menacée des missiles de Joe Biden sur sa frontière ? Que notre économie n’était pas dépendante et que nos échanges commerciaux pourraient continuer ? L’idéologie ne fait pas bouillir la marmite.

L’exécutif travaille toujours à la création d’un panier anti-inflation fourni par …les industriels

Les politiques de Macron, intérieure comme extérieure, aggravent toutes les situations. Rien d’étonnant que les prix de l’alimentaire ont encore grimpé en flèche en janvier et que, début février, les industriels aient encore été réticents à signer avec lui. On dit qu’il connaît bien ses dossiers, mais il ne sait pas quoi en faire.

Plus de 13% d’inflation en janvier sur l’alimentaire. Faire ses courses coûte de plus en plus cher et rien ne donne à croire que ça puisse s’arranger, alors que les négociations commerciales en cours entre producteurs et distributeurs s’enlisent et que la gauche prépare le blocage du pays à compter du 7 mars. Les négociations risquent d’entraîner une nouvelle hausse des prix dès le mois prochain. Certains analystes parlent même d’un « mars rouge ».

Conséquence, un Français sur quatre pense à réduire ses dépenses alimentaires cette année, selon une étude NielsenIQ publiée ce mercredi.

Selon cette étude, les foyers français ont dû dépenser 280 euros supplémentaires en 2022 pour remplir leur caddie de produits de grande consommation par rapport à 2021. Face à ça, le gouvernement tente de lancer « son » panier anti-inflation. En réalité, si Macron nous y a conduit, ce n’est pas lui qui prend en charge ce panier de la ménagère. Son « travail » consiste à demander aux industriels de marcher sur un fil et aux Français de danser devant le buffet.

On en sait un peu plus sur le contenu du panier-inflation. Une cinquantaine de produits, notamment cinq fruits et légumes, dont trois bio, deux féculents, de la viande rouge ou blanche, dont au moins une labellisée, du poisson, mais aussi des produits d’hygiène dentaire, selon des informations du Parisien.

DE FORTES RÉTICENCES

Mais va-t-il voir le jour? C’est la ministre Olivia Grégoire qui est à la manœuvre et qui tente toujours de convaincre les chaînes de supermarchés de lancer ce panier début mars. Début février, il y avait bien l’Allemand Lidl et la société anonyme coopérative française Système U… et c’était tout. Aucun autre distributeur n’a encore dit oui au panier anti-inflation du gouvernement.

Et pourtant le temps presse, car il doit voir le jour début mars. Alors la ministre Olivia Grégoire multiplie les échanges et tente de convaincre. Concrètement, ce panier, c’est une liste de 50 familles de produits comme les fruits de saison, l’épicerie ou encore les surgelés. Libre ensuite à chaque distributeur de référencer les aliments et marques de leur choix avec la promesse pour le consommateur du meilleur rapport qualité-prix. Les supermarchés doivent aussi s’engager à ne pas ou presque pas les augmenter pendant trois mois.

Or, le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozaille, brandit la menace. Ce diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon porte une proposition de loi pour « adapter le rapport de force » entre les fournisseurs et la grande distribution et elle a été approuvée par l’Assemblée nationale mi-février. Le député dénonce les distributeurs qui « profitent de leur situation » en brandissant la peur de l’inflation. Mais lui-même propose de ne plus obliger les fournisseurs à continuer de livrer les distributeurs en cas d’échec des négociations. Le député plaide aussi pour un « cahier des charges » sur le panier anti-inflation et lonte la barre plus haut, pour avoir uniquement un « panier de produits sains ».

Un bras de fer fondé sur la peur et le chantage, une manière macronienne de débattre et de favoriser le dialogue…

Une méthode peu susceptible de faire tomber les réticences. « Faire ça obligerait à se rattraper en gonflant les marges d’autres produits », assure un distributeur qui, pour l’instant, refuse de signer. Des critiques balayées par l’entourage de la ministre qui assure que d’autres chaînes de supermarchés s’apprêtent bel et bien à rentrer dans le dispositif. Sinon, le panier de la ménagère deviendra trop grand et la malnutrition, l’obésité et les carences répercuteront la menace sur les plus vulnérables et l’Assurance maladie.

Les “conseils de cuisine” de la secrétaire d’Etat à la Jeunesse font vomir la gauche

Sarah El Haïry, critiquée pour ses propos sur le bien manger à petit prix

“On peut très bien manger à petit prix”

« On peut très bien manger à petit prix », selon la secrétaire d’Etat Sarah El Haïry, en charge de la Jeunesse (et de l’Engagement ?) en remplacement de Gabriel Attal, auprès de J.-M. Blanquer, qui ajoute, vendredi 13 novembre, dans l’émission “Politique, à table” sur LCP, qu’“il faut apprendre à cuisiner.” La secrétaire d’Etat Sarah El Haïry défendait ainsi la stratégie du gouvernement d’accompagnement des jeunes précaires, durement touchés par la crise économique liée au coronavirus. 

Après des études de droit, dont on ne sait si elles ont débouché sur un diplôme, l’ancienne députée MoDem de Loire-Atlantique avait intégré une société de chèques déjeuners avant d’entrer en politique, d’abord dans les rangs de l’UMP , puis au Modem. Elle a également évoqué la lutte contre la malbouffe et la malnutrition, estimant notamment qu’on “peut très bien manger à petit prix aujourd’hui.” Et c’est cet extrait qui provoque la colère de nombreux responsables de gauche au lendemain de la diffusion de l’émission. 

Les propriétaires autoproclamés des milieux défavorisés s’étranglent

Pourquoi ne semble-t-elle porter que le pantalon ?

Olivier Faure (PS), Manon Aubry (LFI) ou encore Ian Brossat (PCF) polémiquent, regrettant une forme de déconnexion des “conseils de cuisine” de la secrétaire d’Etat, titulaire du baccalauréat marocain.

“Alors que le pays entre dans une crise sociale sans précédent, on aimerait ne ‘jamais céder à l’idée’ qu’il est impossible à ce gouvernement de penser juste. Malnutrition et pauvreté sont intimement liés. Sans doute le roi du Maroc et François Hollande illustrent-il parfaitement cette assertion… Richesse et santé aussi”, écrit Olivier Faure, le patron du parti socialiste sur Twitter, en ajoutant la célèbre réplique “qu’ils mangent de la brioche”, souvent attribuée (à tort d’ailleurs selon les historiens) à Marie-Antoinette au moment de la Révolution.

Combien coûte un pain au chocolat ? Après NKM, piégée sur le pris d’un ticket de métro à 4 euros, Jean-François Copé s’est laissé surprendre sur Europe 1 par Thomas Sotto sur le prix d’un pain au chocolat que le maire de Meaux a estimé « aux alentours de 10 à 15 centimes », même pas le prix d’un Malabar ! 

Le journaliste Thomas Sotto ravivait en fait une polémique née au moment de la publication d’un livre dans lequel Copé dénonçait le «racisme anti-Blanc», sujet alors tabou que les anti-racistes racialisés du Comité Traoré, notamment, ont confirmé plusieurs années plus tard. L’élu avait lâché une anecdote que les acteurs politiques avaient instrumentalisée, bien qu’elle ait enflé sur sur Twitter, réseau social, parmi d’autres, que, dans d’autres circonstances, à leur convenance, ils accusent de tous les maux. Lors d’un meeting à Draguignan (Var), le secrétaire général du RPR avait évoqué le comportement de musulmans qui font régner leur loi dans certaines zones « sensibles ». «Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes, pères ou mères de famille rentrant du travail le soit et apprenant que leur fils s’est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui expliquent qu’on ne mange pas pendant le ramadan.»

Contrairement aux idées reçues, il semble donc bien que les viennoiseries soient davantage consommées par les électeurs d’Olivier Faure, Manon Aubry ou Ian Brossat que par les intellos-bobos, notamment ceux de la majorité parlementaire, qui débattent de la taille réglementaire de la courgette ou de la différence langagière entre « pain au chocolat et chocolatine ». Au final, Stéphane Travert conclura : Je ne pense pas que cela « doit-z’être inscrit dans la loi » agriculture et alimentation de mai 2018…, le ministre de l’Agriculture se permettant néanmoins de tacler en substance que ce n’était pas du niveau du Parlement. A l’évidence, il était, quant à lui, au niveau du gouvernement.

“Indécent”, ajoute l’eurodéputée insoumise Manon Aubry: “C’est sûr, les étudiants aux frigos vides qui font la queue pour des distributions alimentaires et les 10 millions de pauvres de ce pays ont certainement l’embarras du choix dans leur alimentation ‘pour bien manger.’” 

Le CNOUS, et les donc les CROUS, ne jouent-ils pas leur rôle?
Les représentants des syndicats d’étudiants sont-ils mis en accusation?

“Pour bien manger à petit prix, il faut apprendre à cuisiner”

Il ne faudra jamais céder à l’idée qu’il faut être riche pour bien manger. (…) On peut très bien manger à petit prix, même du bio. Il y a plusieurs chemins, les premiers, c’est d’abord les produits les plus locaux possible car ils sont de qualité et ils sont en réalité moins chers, ce sont des produits de saison, car quand on mange des produits de saison alors il y a la quantité sur les étales”, développait-elle la veille.

Et Sarah El Haïry d’ajouter: “pour bien manger à petit prix, il faut apprendre à cuisiner et donc prendre ce temps. Et c’est là que l’éducation est importante, pour les parents et les enfants. On peut cuisiner très rapidement et en même temps des produits simples et bons.” Voir la réaction d’Aurore Lalucq, soutien de Benoît Hamon, puis militante de Génération.s, avant de se faire élire au Parlement européen avec Place publique, une élue « flexible »:

De quoi faire bondir Ian Brossat, l’adjoint PCF à la mairie de Paris, qui ironise sur les “conseils de cuisine” du gouvernement pour “lutter contre la pauvreté.”

Ian Brossat Dans l’ancien monde, pour lutter contre la pauvreté, on initiait la Sécu, on développait les services publics, on faisait du logement social. Maintenant, on donne des conseils de cuisine.


PCF
Les 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté font leur miel des propos de la ministre macroniste. A défaut de pouvoir en manger.

Si le populisme, c’est s’adresser au peuple en le connaissant, le PS, LFI et le PCF ne sont pas populistes: juste démagogues.