Un soutien d’Hidalgo règle ses comptes avec Hamon pour lancer la campagne socialiste

Le PS a-t-il intérêt à barrer l’union de la gauche ?

Alors que la maire Hidalgo tente de relancer sa candidature à Lille, le président du groupe socialiste au Sénat a taclé le bilan de la candidature de Benoît Hamon en 2017, ce samedi matin, la mettant en parallèle avec celle d’Anne Hidalgo, qui « va remettre les pendules à l’heure ».

« Yannick Jadot [EELV] ne s’est pas départi en 2017 pour un candidat socialiste. » C’est en tout cas le constat fait, ce samedi matin sur BFMTV, par Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat et proche d’Anne Hidalgo et rival régional de la maire Aubry, fossoyeuse de l’economie française avec la loi sur les 35h, décidée par Lionel Jospin et assumée par sa « superministre » du social, aujourd’hui repliée sur Lille.

Nommé ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls et reconduit par Bernard Cazeneuve, le rénovateur Kanner passe le Kärcher, effaçant Benoît Hamon de la photo de famille déchirée socialiste. Il remue le passé, fustigeant la candidature de Benoît Hamon à la dernière présidentielle, qui portait pourtant les couleurs de sa formation, le Parti socialiste, mais aussi du revenu universel et de l’écriture inclusive.

« Toute l’histoire a montré que Benoît Hamon a présenté un programme qui n’était pas social-démocrate mais de gauche, voire d’extrême-gauche, avec des idées qui ne collaient pas à ce que souhaitaient les Français à l’époque », estime l’élu socialiste, citant notamment le « revenu minimum« , mesure-phare du programme de Benoît Hamon en 2017.

Pendant la campagne présidentielle de 2017, Kanner n’avait pas exclu de voter pour Macron, au détriment du candidat Hamon, et surtout du Parti socialiste, en fin de vie.

« A peine 3% des socialistes ont soutenu Benoît Hamon »

Pour Patrick Kanner, cette déconnexion vis-à-vis des attentes des Français a « abouti à des scores assez pitoyables », soit « 6% pour le PS, les Verts, le Mouvement républicain et citoyen et les radicaux de gauche. Donc ça signifie qu’il y avait à peine 3% des socialistes qui ont soutenu Benoît Hamon », tacle-t-il.

« Il nous l’a fait comprendre car il est parti former un parti qui s’appelle Génération.s et qui est maintenant dans l’équipe de campagne de Yannick Jadot. Benoît Hamon était le candidat d’une grande partie des Verts en 2017. Aujourd’hui, la candidate sociale-démocrate Anne Hidalgo va remettre les pendules à l’heure », assure ce fidèle de la maire de Paris.

De facto, les Kanner, Bernard Cazeneuve et Olivier Faure font un blocage sur Jadot et rejettent en bloc l’idée d’un retrait d’Anne Hidalgo au profit de l’écologiste, même s’il n’exclut pas une future alliance. « Yannick Jadot fait partie de cette grande famille avec laquelle nous devons trouver des solutions, un accord de coalition, de gouvernement. Dans quel sens? Nous verrons plus tard« , conclut-il.

Hamon a-t-il bien fait de dégager?