JO de Paris : 15 fichés S écartés de l’organisation, selon Darmanin

800.000 personnes restent encore à contrôler avant le début des JO de Paris.

« Il y a un million de contrôles à faire, nous [en] avons déjà fait 180.000 », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur la chaîne d’information LCI, ce dimanche 31 mars. « Ça veut dire qu’il y a des gens qui ont voulu s’inscrire pour porter la flamme, pour être bénévoles aux Jeux olympiques et qui manifestement n’avaient pas des bonnes intentions », a poursuivi Gérald Darmanin. Parmi ces personnes écartées, « il y a les islamistes radicaux », et « des gens de l’écologie radicale qui veulent faire de la contestation ».

45.000 membres des forces de sécurité intérieure mobilisés

Les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre) mobiliseront près de 45.000 forces de sécurité intérieure. La sécurisation des épreuves sera assurée quotidiennement par quelque 35.000 policiers et gendarmes en moyenne par jour sur la France entière, et 25.000 pour les Jeux paralympiques. 

A cet effectif, s’ajouteront quelque 18.000 militaires et entre 18.000 et 22.000 agents de sécurité privée. Selon Gérald Darmanin, « 102 agents de sécurité privée » fiché S ont été écartés des JO. « On a encore 800.000 personnes à contrôler », a-t-il rappelé.

Alors que la France est en alerte maximale face à la menace d’attentats, Paris proposera en juillet une cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine, lieu particulièrement exposé, pour laquelle 45.000 policiers et gendarmes sont engagés, dont 35 bateaux de sécurisation, 100 plongeurs démineurs, 350 membres du GIGN, 200 du Raid et 100 de la BRI, selon le ministère de l’Intérieur.

Et des membres des polices des Etats participant aux Jeux.

Aya Nakamura divise la France : est-elle son image la plus consensuelle et vraie?

Une majorité de Français ne se reconnaît pas en cette représentante des quartiers

Et pourquoi pas Bilal Hassani pour incarner une autre minorité ? Un sondage Elabe pour BFM montre que Aya Nakamura est encore une mauvaise idée de Macron selon 49 % des Français: tous racistes ? Seulement 21 % l’approuvent. Depuis quinze jours, la chanteuse malienne – française depuis le 30 avril 2021 – est partout: sa représentativité, son inadéquation avec la cérémonie ou sa maltraitance de la langue française sont au cœur du débat politique. Fallait-il nécessairement un artiste de couleur? Les partisans de Aya Nakamura ne voient que racisme et arrogance de la majorité blanche face à ce choix du disruptif Macron, sans conscience que le choix d’une femme sacrifie par ailleurs, à nouveau, au féminisme ambiant et que les chanteurs d’expérience sont ringardisés par sexisme mâtiné de jeunisme et d’universalisme. Jul a été le chanteur le plus écouté en France en 2023, devant Ninho et Gazo.

Macron a-t-il de surcroît sacrifié au mercantilisme ? Benjamin Biolay a d’ailleurs poussé un gros coup de gueule sur RTL. « Je trouve ça dingue, cette jeune femme a un talent monstre, c’est notre artiste la plus vendue à l’étranger. » Un amalgame ! Certes, c’est un produit Warner Music France et son PDG, Alain Veille, est monté au créneau pour défendre son tiroir-caisse. Aya Nakamura est la seule femme dans le top 20 des albums les plus écoutés en 2023 : à la 14e place, en France, sur un titre, avec son album Dnk, faisant référence à son vrai nom de famille, Danioko. Quel rang dans le monde ?

Pour comprendre cette omniprésence, il faut remonter au jeudi 29 février dernier. Le journal L’Express publie alors une enquête fouillée sur « Les exigences secrètes d’Emmanuel Macron pour les JO. » On y apprend que le président de la République s’intéresse de très près à la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet prochain.

Il aurait reçu Aya Nakamura à l’Elysée mi-février pour en discuter avec elle et lui proposer de participer à la fête, pourquoi pas en chantant Edith Piaf. La si perspicace ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, s’y est collée.

« Peu importe comme on vous aime, chère Aya Nakamura, foutez-vous du monde entier [auquel elle est censée s’adresser…]. Avec vous », a-t-elle partagé sur X. Lapidaire, le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, PS, a dénoncé une « attaque ignoble ». Depuis, ni l’entourage du président, ni la chanteuse n’a démenti une éventuelle performance de l’artiste « francophone » la plus écoutée dans le monde.

Née à Bamako, elle utilise dans ses textes un argot ivoirien très parlé dans certains quartiers et elle ne fait donc pas la promotion de la langue française. Le président du Sénat, deuxième personnage de l’Etat, a confié qu’il n’est guère emballé par le projet. « Ça n’aurait pas été mon choix, même pour chanter Edith Piaf, a déclaré Gérard Larcher. Quand je regarde le texte de ses chansons, je trouve qu’on est assez loin de la représentation de notre pays… » Dans « Djadja » – qui signifie menteur –, Aya Nakamura s’adresse à un daron qui la drague et la calomnie : « Oh Djadja / Y a pas moyen, Djadja / J’suis pas ta catin Djadja, genre / En catchana baby, tu dead ça… » Interrogée en 2018 sur Canal+, l’artiste avait confirmé que catchana était un mot d’argot en lien avec le sexe. Et Gérard Larcher de faire valoir que cette « ode à la levrette » par Aya Nakamura ne serait peut-être pas du meilleur goût pour l’ouverture des JO 2024… Mais, en même temps, c’est un homme de droite !

Offensive des réactionnaires ?

C’est là que naît la polémique. L’idée de faire chanter l’interprète de « Djadja » ou « Pookie » hérisse les amateurs de chanson française, brocardés en réactionnaires, d’extrême droite, of course…

Comme elle veut faire respecter ses lois, la droite veut protéger la langue française, y compris dans la chanson, preuve qu’elle est opposée à la torture :

Cette désapprobation, qui a atteint son pic le week-end du 10 mars, indispose les intolérants d’extrême gauche, la qualifiant de raciste puisque la chanteuse est noire. Eric Zemmour ose l’évoquer lors de son premier grand meeting de campagne pour les élections européennes. « Les bébés votent Mozart, pas Aya Nakamura », résume-t-il en substance, après un long développement sur les appétences musicales des fœtus du monde entier.

Réaction du journaliste sportif Fred Hermel :

Qui c’est, ce progressiste, sur Red radio, radio lycéenne de l’Académie de Créteil, constituée de Imane M. – Hajer S. – Assia L. – Amélie M. – Kaïna I. – Maryam E. – Léonie S. – Gebril M., pour qui l’avenir de la musique en France est dans le métissage ?

Autre chose, Mme la ministre de la Culture ?

Chantage de la CGT à la grève pour les JO

Sophie Binet menace de déposer des préavis de grève pendant les Jeux

« Il faut que le gouvernement prenne la mesure du défi social des Jeux et prenne les décisions à la hauteur« , a alerté, jeudi 7 mars, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui maintient la pression sur le gouvernement, demandant une réunion à Matignon pour « que les jeux soient préparés d’un point de vue social« . La cheffe de file de la CGT a confirmé que la menace d’un dépôt début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques était toujours d’actualité. Ces préavis couvriront la période des Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août.

« La CGT Fonction publique déposera des préavis de grève après la réunion qu’on doit avoir le 12 mars au niveau de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) si nous n’avons pas les réponses voulues », indique auprès de l’Agence Radio France Céline Verzeletti, patronne de la fédération CGT des fonctionnaires d’Etat.

« Ça fait des mois qu’on répète la même chose et que tout le monde s’en fiche. Ça commence à être très fatigant« , a-t-elle déploré. « Ce que nous voulons, c’est que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années« , a-t-elle souligné, rappelant que des « centaines de milliers de travailleurs » vont être « percutés » par les JO.

L’extrême gauche syndicale réclame des « mesures immédiates » du gouvernement

« D’abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d’habitude avec des heures sup, des congés payés qu’ils ne pourront pas prendre. Et donc pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu’on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Île-de-France pour les JO ?« , a interrogé Sophie Binet. « Il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d’un point de vue social« , ajoute-t-elle.

La numéro un de la CGT a tiré la sonnette d’alarme par rapport à la situation des hôpitaux d’Île-de-France. « On nous annonce un afflux avec des millions de visiteurs à Paris et il n’y a pas de moyens supplémentaires sur les hôpitaux franciliens« , a-t-elle pointé. « Nous sommes très, très, très inquiets« , a-t-elle indiqué. « Il faut un plan de recrutement dès maintenant très rapide, avec des personnels à la hauteur pour pouvoir assurer ce surcroît d’activité qui va être important« , a demandé la leader syndicale qui appelle à l’organisation d’une réunion à Matignon prochainement.

Dans le viseur notamment, les primes accordées aux policiers et gendarmes pouvant aller jusqu’à 1 900 euros annoncées par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin fin janvier. « Pourquoi est-ce que ce sont les policiers ? Les autres fonctionnaires ne pourraient pas l’avoir ?« , a-t-elle fustigé.

Fin février, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo), Tony Estanguet avait appelé à une « trêve sociale olympique » pour « ne pas gâcher la fête ». De son côté, le ministre des Transports Patrice Vergriete avait assuré qu’il n’était « absolument pas » inquiet quant à la possibilité d’une grève dans les transports en commun pendant les Jeux olympiques de Paris, ce en dépit du préavis déjà déposé par la RATP sur cette période.  

Affiche des JO 2024: Paris ou Disney Land ?

Une image de Paris « cancellisée »


Aussitôt dévoilée, l’affiche des JO de Paris 2024 a fait polémique en raison de l’escamotage de la croix romaine sur l’hôtel des Invalides ou encore des couleurs emblématiques françaises. Son créateur, Ugo Gattoni, a tenté d’expliquer ces effacements, sans jamais évoquer la Charte des JO, mais se réfugiant derrière un processus de création peu convaincant. Le Comité olympique sera-t-il appelé à justifier son choix ?

Une occultation d’autant plus stupéfiante que 2024 est aussi l’année du rétablissement de la flèche de Notre-Dame de Paris et du retrait des échafaudages.

Les couleurs officielles du pays organisateur ont disparu à Paris en 2024 sous la présidence de Macron:

A Paris 2024, les fumigènes censés dessiner le drapeau tricolore ont été effacés…

A Paris, il faut zoomer à mort pour distinguer les anneaux olympiques :

Paris au sens large, inclusif du port de Marseille…

Vision artistique de la Seine: si vous la voyez indigo, n’appelez pas votre ophtalmo, c’est sur instruction de la maire Hidalgo pour qui
la tour Eiffel est rose !

Un sénateur demande au comité des Jeux Olympiques de refaire l’affiche

L’affiche des Jeux Olympiques pour Paris 2024 n’est pas du goût de grand monde et le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier se fait porte-parole des indignés, dénonçant une affiche « aseptisée, vidée des symboles français ». Il appelle le comité d’organisation à revoir sa copie.

« Cela ressemble plus à un mauvais manga, réalisé par une intelligence artificielle, qu’à une affiche des Jeux Olympiques. »  Stéphane Le Rudulier, sénateur des Bouches-du-Rhône, se montre tranchant à l’égard de l’affiche des Jeux Olympiques dévoilée ce lundi. Elle serait vidée, selon l’élu, « de toutes les références, historiques, identitaires et culturelles de la France. »

Si on retrouve sur cette affiche la tour Eiffel, la marina du port de Marseille ou encore le Stade de France, certains symboles ont disparu, dénonce le sénateur : « La croix des Invalides a été supprimée. Sur l’Arc de Triomphe, si vous faites bien attention, les références aux guerres napoléoniennes ou à la Première Guerre mondiale ne sont plus là. »

Une nouvelle affiche ?

Stéphane Le Rudulier appelle le comité d’organisation des Jeux Olympiques à revoir sa copie : « je demande au comité d’organisation des Jeux de réfléchir à une nouvelle affiche qui ferait la promotion de notre patrimoine. [..] Les Jeux sont un moment où l’on peut montrer au monde entier que nous sommes fiers de nos valeurs et de notre culture. On ne doit pas renier nos racines. »

2.000 heures de travail

Le sénateur rappelle néanmoins que ce n’est pas l’auteur de l’œuvre qui est ici visé. L’affiche a été réalisée par l’artiste parisien Ugo Gattoni, sérigraphe de 36 ans, connu pour une exposition intitulée « Ultra copains » et des foulards Hermès à 360 ou 480 euros, et qui a passé plus de 2.000 heures sur son affiche: à quel prix pour le contribuable ?

Cette fresque-fouillis très colorée rappelle le style de la bande dessinée « Où est Charlie ? », des livres-jeux du Britannique Martin Handford où le lecteur doit réussir à retrouver le petit héros. L’affiche, dans les tons pastel évoquant une pâtisserie américaine, est peuplée de 40.000 personnages engagés dans les 29 sports olympiques et les 18 sports paralympiques. Le comité des J0 de Paris évitera-t-il un procès pour plagiat ?

L’honneur de Roger Karoutchi aura été de réagir :

Paris 2024 : Aya Nakamura, choisie par Macron pour chanter à la cérémonie d’ouverture des JO

Macron a imposé la chanteuse franco-malienne née au Mali

Aux Victoires de la musique 2024

Aya Nakamura participera à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 en puisant dans le répertoire d’Edith Piaf, selon L’Express. Il se serait personnellement chargé de l’auditionner, en quelque sorte, le 19 février dernier, en toute discrétion à l’Elysée. Parce qu’il est aussi musicien.

« Quels chanteurs ou quelles chansons du répertoire français comptent pour vous ? », lui a ainsi demandé le chef de l’EtatCe à quoi Aya Nakamura, sacrée artiste féminine de l’année aux dernières Victoires de la musique, a répondu qu’elle aimait « beaucoup Edith Piaf ». « Ravi », indique L’Express, le président lui a alors conseillé de chanter ce qu’elle aimait « le jour J ».

Ambassadrice de la culture française

La cérémonie d’ouverture sera orchestrée par le metteur en scène Thomas Jolly. « La France, c’est à la fois Edith Piaf, mais aussi (le rappeur) Jul, (la cantatrice) Natalie Dessay. C’est tout un tas de genres musicaux. La France, c’est le fromage, mais aussi le bretzel, le couscous. C’est tout un tas de diversité. L’idée est de redire que la France est un récit qui s’enrichit en permanence », expliquait, il y a quelques semaines, le directeur artistique des cérémonies olympiques et paralympiques, Thomas Jolly. Sur France Inter, il avait laissé entendre que les Daft Punk pourraient participer à l’ouverture des Jeux olympiques, vendredi 26 juillet sur la Seine. 

A l’Elysée, on souligne que la cérémonie d’ouverture des JO doit refléter « l’universalisme des valeurs françaises », rapporte L’Express. Et la plus grande star française du RnB dans le monde, qui a conquis la planète avec son tube Djadja, revendique sa double culture. « Je peux comprendre que certains se disent : pour qui elle se prend celle-là, à nous narguer avec notre langue française ? Mais c’est important d’accepter la culture des autres et moi, j’ai une double culture », confiait Aya Nakamura. Triple? Aya s’est choisi le nom de Nakamura en référence au personnage japonais Hiro Nakamura, capable de voyager dans l’espace-temps. Son nom de naissance est Aya Coco Danioko et elle est mère de deux enfants : Aïcha, née il y a sept ans d’une précédente relation, et Ava (5 mois), fruits de ses amours avec son ex-compagnon Vladimir Boudnikoff.

Elle a acquis la nationalité française en 2021

Dans la nuit du 6 au 7 août 2022, une altercation éclate entre Aya Nakamura et son conjoint et producteur Vladimir Boudnikoff. Ils sont placés en garde à vue, puis renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « violences réciproques sur conjoint » avec ITT de moins de 8 jours. Le 23 février 2023, Aya Nakamura est condamnée à 10.000 euros et Vladimir Boudnikoff à 5.000 € d’amende.

Ambassadrice française ou ennemie de la langue française ?

Pour certains, elle est le symbole de notre décadence culturelle et linguisitique. Ils dénoncent un « grand remplacement lexical » dont Nakamura serait coupable en imaginant un cours dans un collège en 2050. « Aujourd’hui, nous allons étudier un monument de la néo-poésie française annonce un professeur fictif. Malgré les nombreux obstacles (misogynie patriarcale, islamophobie d’Etat et racisme systémique), cette jeune racisée, hétéro-cis-genre, non-queer, fléxitérienne et musulmane, réussira à insuffler une âme nouvelle à une langue française moribonde ». A Marianne, l’un des contributeurs s’est épanché avec ironie sur la « langue de la chanteuse », « réservée aux initiés tant son contenu est, lit-on, ‘sibyllin’, voire ‘cryptique' ». Et de trancher, avec vigueur : « Elle fait régner le vide à l’intérieur même de ses textes. Et le monde entier s’extasie ».

Elle déboussole les féministes. « Si l’on se penche sur les textes des chansons d’Aya, sur ses déclarations ou agissements, sur les propos tenus par son entourage, on peut saisir quelques éléments qui tracent les contours d’un système de valeurs, décryptent certains. On perçoit d’abord une définition et une représentation particulière, somme toute assez traditionnelle, du masculin, et du féminin, et des rapports de genre : la femme est sexy, pulpeuse, fortement sexualisée, objet de désir de l’homme, jalouse, tandis que l’homme est viril, puissant, musclé, fort… Toutefois, cette figure de la féminité se combine avec une image plus virile de la femme, de caractère, de poigne, qui peut, dans ses chansons, entrer en conflit avec ses rivales féminines, son homme volage, ou, dans la vie cette fois, des journalistes ou membres de son entourage professionnel ». Elle tabasse les mecs.

A ce « rapport trouble avec la féminité » et la domination masculine, s’ajoute un « narcissisme » souligné, une image de femme travailleuse, visible notamment dans son titre Biff (« Il croit être dans ma trajectoire, oh il est chou/J’fais mon biff et j’me débrouille toute seule/Ce que j’ai, je l’ai gagné toute seule »), « une agressivité assumée dans les rapports sociaux, bien loin de la culture de l’excuse, ou de l’idéologie de la bienveillance, aux antipodes des normes de la culture bourgeoise traditionnelle ». Une rebelle, Aya, « dans son comportement » (Journal Intime, 2017). « Elle s’impose quoi ! », reprend Sarah, jeune fan de l’artiste.

Ce qui déplaît, c’est son français dénaturé. Trop peu français, trop métissé pour certains, vide, pour d’autres. « On attend des choses d’elle qu’on ne devrait pas attendre, s’agace la linguiste Aurore Vincenti, auteure de ‘Les mots du bitume : de Rabelais aux rappeurs, petit dictionnaire de la langue de la rue’. Elle ne prétend pas faire de la littérature, elle fait de la musique, des tubes, elle fait sonner des mots ».

Faut-il pour autant maltraiter la langue. « C’est une œuvre très contemporaine. Ses chansons reflètent une certaine mixité, un multiculturalisme. Elle emprunte des mots à de l’argot, à des dialectes, elle utilise des anglicismes et elle mélange parfois le tout pour en former de nouveaux. » C’est ce qui bouscule certains, légitimement. Macron a opté pour une contre-culture.

Autre polémique concernant un projet de village saoudien… aux Invalides

Interrogée sur le sujet mercredi lors des questions au gouvernement, la secrétaire d'Etat aux Anciens combattants est restée évasive.

L’installation pendant quatre mois d’un village olympique saoudien aux Invalides, lieu emblématique des armées françaises à Paris, est à l’étude et suscite l’opposition de députés de droite qui ont interpellé le gouvernement.

« Il y a des discussions en cours à la demande des Saoudiens. Elles se font moyennant des conditions très strictes que les Saoudiens n’ont pas encore acceptées, qui doivent permettre d’assurer la sécurité du site, la solennité du lieu, la tranquillité des pensionnaires de l’Institut national des Invalides (INI) » qui héberge des blessés de guerre et d’anciens combattants, a déclaré à l’AFP le ministère des Armées, en précisant que « les indemnités de mise à disposition seront reversées au musée de l’Armée et à l’INI ».