Législatives 2024 : Macron ne présente pas de candidat face à certains LR et à quelques PS

Ces LR et PS, à tous les râteliers

Pour tenter de résister, notamment face à la vague RN, lors des législatives, on ouvre du côté de la majorité présidentielle. Sur les 577 circonscriptions, « Ensemble pour la République », la bannière qui rassemble les partis de la « majo », Renaissance, MoDem, Horizons, mais aussi maintenant l’UDI, ne vise pas un candidat partout, mais dans 489 circonscriptions, qui verront se présenter un candidat aux couleurs de la majorité.

Dans une soixantaine de « circo », 65 exactement, selon les chiffres donnés par Renaissance, l’alliance présidentielle a décidé de laisser la place à des candidats qu’ils jugent faire partie de l’arc républicain, en ne présentant pas de candidat en face.

Renaissance « tend la main » dans 65 circonscriptions

« Dans 65 circonscriptions, nous avons considéré que le vote utile pour lutter dès le premier tour contre les extrêmes était ailleurs, et qu’il nous faut tendre la main à d’autres élus. C’est pourquoi nous n’avons pas présenté de candidat », explique le parti dans un communiqué. Ce matin sur RTL, le premier ministre Gabriel Attal a fait le service après-vente de ce choix. « Il y a une soixantaine de circonscriptions où on sait que ce ne sont pas nos candidats qui seraient les mieux placés pour éviter la victoire des extrêmes. Dans ce cas, on soutient un autre candidat », explique celui qui « mène la campagne » des législatives en tant que chef de la majorité.

« Conformément à notre logique de dépassement, nous tendrons par ailleurs la main à ceux qui souhaitent œuvrer pour l’avenir du pays et lutter contre les extrêmes », ajoute encore le parti dans son communiqué.

Les candidats d’abord, le projet après

Autrement dit, pour la question sensible d’un accord sur quelques grands principes de fond, en vue d’une coalition, on verra après. C’était pourtant la condition mise sur la table, dès dimanche dernier, par le numéro 1 de Renaissance, le ministre Stéphane Séjourné, dans le tumulte de l’annonce de la dissolution par Macron. La majorité présidentielle « donnera l’investiture » aux députés sortants « faisant partie du champ républicain » et « qui souhaitent s’investir sur un projet clair pour le pays », avait annoncé ce proche du chef de l’Etat.

Mais dans un contexte qui s’annonce très difficile pour les macroniens, entre le RN et une union de la gauche qu’ils n’avaient peut-être pas prévu au départ, on comprend que pour l’heure, le plus urgent est d’empêcher l’un des deux autres camps d’arriver au pouvoir. « Attendons le résultat. Le pire serait que les extrêmes l’emportent, quels qu’ils soient. Pendant les quinze jours qui viennent, on va faire en sorte de faire prendre conscience aux Français le danger que représente l’arrivée au pouvoir des extrêmes. Il faut voter pour les candidats du bloc central. Après, on verra », confirme François Patriat, qui dirige le groupe des sénateurs macroniens à la Haute assemblée.

« Le critère premier reste de réunir les conditions pour battre le plus possible de candidats, d’extrême droite notamment »

Du côté du parti, on souligne que, Macron avait déjà laissé une certaine souplesse, lors de sa conférence de presse, la semaine dernière. « Le Président a dit que le projet pouvait se construire avant, pendant et après le scrutin. Aujourd’hui, le critère premier reste de réunir les conditions pour battre le plus possible de candidats, d’extrême droite notamment. Et ensuite, c’est comme ça qu’on aura le plus de possibilités de construire des majorités de projet », avance-t-on. « Ce n’est pas un programme fermé », « il y a des discussions possibles, avant et après » les législatives, avait en effet affirmé Macron.

Si on attend encore le détail de ces « circos » où la majorité laisse le champ libre, on sait déjà que la majorité ne présentera pas de candidat face à une série de députés LR sortants : Michèle Tabarot, Marie-Christine Dalloz, Virginie Duby-Muller, Emilie Bonnivard, Nicolas Forissier ou encore Julien Dive.

Des accords au niveau local entre LR et la majorité

Si aucun accord d’appareil n’a été conclu au plan national, on observe que les discussions se sont faites au niveau départemental. « Nous, on encourage des discussions au niveau local, avec LR ou d’autres partis », confirme-t-on à Renaissance.

C’est le cas dans les Hauts-de-Seine, où un communiqué commun a été signé par Gabriel Attal, le président de la fédération LR du département Philippe Juvin, le président de l’UDI et sénateur des Hauts-de-Seine Hervé Marseille, la responsable départementale du MoDem et sénatrice Isabelle Florennes, ainsi que le président du département Georges Siffredi, qui vient de démissionner de LR après l’appel d’Eric Ciotti à s’allier au RN. Seront ainsi soutenus pour les législatives dans le « 92 », Gabriel Attal lui-même, ainsi que le sortant Philippe Juvin, mais aussi Jean-Didier Berger, membre de « Libres ! », mouvement de Valérie Pécresse, ou encore Thomas Lam, adjoint au maire LR d’Asnières sur Seine.

Mais les LR-canal historique, qui ne suivent pas Eric Ciotti, ne l’entendent pas de la sorte. La commission d’investiture, dont fait partie le sénateur LR du département Roger Karoutchi, a investi des candidats LR face à Gabriel Attal, et face aux ministres Prisca Thevenot et Stéphane Séjourné, candidats aussi dans le département. Le très flexible LR Geoggroy Didier sera aussi candidat. Mais… LR soutient officiellement Philippe Juvin, patron de la fédération, tout comme Jean-Didier Berger, au risque de brouiller le message « d’autonomie » défendu nationalement. Un membre de la majorité présidentielle reconnaît que la situation devient peu lisible :

En ce moment, c’est un peu compliqué pour s’y retrouver. Il faut faire de la microchirurgie. Les mecs changent de sexe…

Dans le Nord, ce sont les LR qui laissent le champ libre à la majorité plusieurs fois

Dans le Nord, la situation n’est pas plus claire. Dans ce département où le RN est puissant, la situation est inversée : la commission nationale d’investiture des LR a décidé de ne pas présenter de candidats dans plusieurs endroits. C’est le cas dans la 5e circonscription. Il faut dire que la majorité présidentielle a investi Sébastien Huygues, qui est membre des LR… De quoi là encore prouver qu’il existe quelques exceptions à la règle.

Même chose dans la 7e « circo » du Nord, où LR n’a investi aucun candidat. De quoi laisser le champ libre à la députée sortante Félicie Gérard, membre d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, qui sera bien candidate sous ses couleurs. Intéressant de noter que LR ménage encore un sortant du groupe Horizons, Paul Christophe, en ne présentant pas de candidat dans la 14e circonscription.

L’UDI Valérie Létard candidate dans le Nord

Décision identique dans la 15e du Nord, pas de candidat LR face à Jean-Pierre Bataille, vice-président de Xavier Bertrand à la région, investi par Renaissance. Mais le candidat dit refuser l’investiture du parti présidentiel… Dans la 19e du Nord, la circonscription du vice-président du RN, Sébastien Chenu, les LR n’ont pas non plus investi de candidat face à celui de Renaissance.

Dans la 20e, circonscription du numéro 1 du PCF, Fabien Roussel, le candidat MoDem, soutenu par Renaissance, n’a pas de candidat LR non plus sur son chemin. Pas plus de candidat investi dans la 21e, la circonscription où se présente l’ex-ministre et ex-sénatrice, Valérie Létard, membre de l’UDI. Si le parti centriste reste membre de la majorité sénatoriale du LR Gérard Larcher, l’UDI fait maintenant partie des mouvements alliés à Renaissance.

En Côte d’Or, pas de candidat face à LR dans la 4e circonscription

En Côte d’Or, « dans la 4e circonscription, où il n’y a pas de chance d’espérer gagner, pour éviter qu’elle ne tombe dans les mains du RN, on ne présente pas de candidat face au député sortant LR, Hubert Brigand, qui n’a pas voté la censure », explique François Patriat. A l’inverse, les LR rendent la pareille « en ne présentant pas de candidat face au député Renaissance sortant, Didier Paris », précise ce groupie de Macron, l’un de ceux qui a défendu la dissolution.

Pour le groupe de l’Assemblée Liot, qui a cherché à jouer un rôle de pivot jusqu’ici, la majorité n’a pas présenté de candidat face aux sortants Bertrand Pancher, Charles de Courson, Benjamin Saint-Huile, Christophe Naegelen, Martine Froger ou encore Pierre Morel-A-L’Huissier.

Pas de candidat face au socialiste Jérôme Guedj, opposé à l’accord du Nouveau front populaire

A gauche, la majorité présidentielle a décidé de ne pas présenter de candidat face à Jérôme Guedj. Le socialiste, qui dénonce l’accord du Nouveau front populaire (NFP) pour cause de divergences avec LFI, se présente en Essonne sous l’étiquette socialiste, mais face à un candidat du …NFP.

« Ensemble » ne présente pas non plus de candidat aux couleurs de la majorité dans les circonscriptions des députés PS sortants Dominique Potier ou encore Cécile Untermaier.

Soutien au candidat LR face à François Hollande en Corrèze

Le cas Hollande est particulier. En annonçant son entrée dans la bataille en Corrèze, prenant au passage de court un PS mis devant le fait accompli, François Hollande a réservé sa surprise du chef. Il n’y aura pas de candidat de la majorité face à lui. Mais il ne faut pas y voir de blanc-seing pour l’ancien chef de l’Etat, qui avait pour ministre de l’Economie un certain Macron. Gabriel Attal a écarté un soutien, ce matin sur RTL. « L’ancien Président est candidat dans l’alliance France insoumise », souligne-t-il, préférant soutenir le candidat LR « Francis Dubois » pour « éviter la victoire du RN ».

Une candidature de François Hollande que ne se prive pas d’épingler François Patriat. « L’attitude de François Hollande est pitoyable, pathétique, parce que c’est le reniement de tout son combat politique, au nom d’un faux talisman d’union de la gauche. C’est l’union de la carpe et du lapin », dénonce le sénateur de la Côte d’Or, ancien du PS.

Du côté de Renaissance, on explique que si François Hollande « n’avait pas signé l’accord du Nouveau Front Populaire, on aurait pu reconsidérer les choses éventuellement. Mais à partir du moment où il signe des deux mains, qu’il n’a pas de problème à signer avec LFI, qui étaient ses ennemis jurés, on ne soutiendra pas ».

« On ne met personne face à Jérôme Cahuzac, mais ce n’est pas un soutien ».

Dans le Lot-et-Garonne, la majorité n’a investi aucun candidat dans la 3e circonscription, celle où l’ancien ministre du Budget socialiste, Jérôme Cahuzac, condamné pour fraude fiscale, tente de revenir sur les bancs de l’Assemblée en se présentant. « On ne met personne, mais ce n’est pas un soutien à Jérôme Cahuzac. Il y a une sortante RN qui pourrait être réélue, donc on soutient le candidat LR », explique-t-on à Renaissance.

Dans le camp macronien, François Patriat, qui a gardé le contact avec l’ancien ministre PS depuis plusieurs années, assume en revanche de le soutenir : « Jérôme est mon ami, je pense que l’audience qu’il a retrouvée au sein du Lot-et-Garonne lui donne des chances de l’emporter », affirme le président du groupe RDPI du Sénat. Pas sûr qu’une chatte y retrouverait ses petits.

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Le ministre qui vous ment « les yeux dans les yeux » fait l’affaire du PS

Le candidat masqué
de Macron
aux législatives anticipées

L’ancien ministre Jérôme Cahuzac s’est déclaré candidat aux législatives anticipées provoquées par le narcissique Macron, blessé à coeur par son échec aux Européennes.

Dès la crise névrotique de Macron et sa décision de dissolution, Jérôme Cahuzac, 73 ans, n’a pas tardé à sortir du bois. L’ancien ministre socialiste déchu, condamné pour fraude fiscale et qui opérait un retour depuis quelques mois sur ses terres électorales de la vallée du Lot, est le premier à se déclarer candidat à la députation sur la 3e circonscription de Lot-et-Garonne.

L’ancien député-maire de Villeneuve avait organisé plusieurs réunions ces derniers mois, autour des adhérents de l’association des Amis de Jérôme Cahuzac, rassemblant à chaque fois 200 fidèles et curieux.

L’ancien ministre du budget sous François Hollande s’était retiré de la vie politique après sa condamnation pour fraude fiscale. Aujourd’hui, il se présente hors parti dans le Lot-et-Garonne.

Candidat inavouable de Macron

« Si je suis élu, je soutiendrai la loi mise en suspens par la dissolution de l’Assemblée nationale, qui devait apporter de la dignité, de la souveraineté et de la simplification administrative à nos agriculteurs. Et je compte bien peser pour en améliorer quelques points. »

Jérôme Cahuzac n’a pas manqué, également, d’évoquer son grand projet abouti, le Pôle santé, qu’il souhaite encore pousser en avant pour résoudre le problème des déserts médicaux : « Je souhaite en faire un pôle de résistance qui, pourquoi pas, aurait des antennes pour raccourcir les délais de prise en charge des patients. » Parmi les projets suspendus par la dissolution (loi sur la fin de vie, audiovisuel public, orientation agricole, Airbnb…), il fait allusion à la réforme de l’assurance-chômage.

Quant à ses adversaires politiques pour l’instant déclarés, il n’a pas mâché ses mots, notamment à l’encontre de la députée sortante RN Annick Cousin, dont il a qualifié le bilan « de vide sidéral ». Et souhaité « une bonne campagne à Guillaume Lepers, maire LR de Villeneuve-sur-Lot, même si je ne comprends pas, lui qui ne cessait de dire qu’il était bien dans sa ville, pourquoi il est soudain décidé à quitter la mairie au bout de seulement trois ans de mandat. »

Si le conseiller municipal de Villeneuve-sur-Lot, conseiller départemental et également président du bailleur social Habitalys, Me Thomas Bouyssonnie, se représente effectivement dans le Lot-et-Garonne, ce sera pour le Nouveau Front populaire (NFP) et Cahuzac sera donc le candidat inavoué de Macron.

 « Si la gauche s’unit, elle peut l’emporter, » se convainc Thomas Bouyssonnie. Mais ce ne sera pas derrière l’ancien ministre socialiste Jérôme Cahuzac, qui a été le premier à se déclarer. « Dans notre circonscription, les électeurs de gauche ne veulent pas être sommés de choisir entre la députée sortante RN et M. Cahuzac. Il existe une autre voie, celle d’une candidature unique à gauche sur laquelle se retrouveraient l’ensemble des sensibilités de notre camp, » explique le conseiller de la majorité départementale. En 2022, Thomas Bouyssonnie s’était déjà porté candidat à la candidature pour la députation, mais le billet de la Nupes avait été donné à Xavier Czapla, encarté à La France Insoumise.

En 2018, Cahuzac, le candidat de Macron, fut condamné en appel pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale à deux ans de prison ferme (peine aménagée en port d’un bracelet électronique) et deux ans avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 300.000 euros d’amende. A partir de 2019, autorisé par l’ordre des médecins à pratiquer de nouveau la médecine, il travaille au centre hospitalier de Bonifacio.

Aurélie Filippetti était-elle « violente » avec les filles de son ex ?

Condamnation de Thomas Piketty, un ancien compagnon

Ancienne ministre socialiste de la Culture de Hollande, puis Génération.s, adepte de l’écriture inclusive – comme Benoît Hamon, ex-ministre de l’Education ! -, Aurélie Filippetti, 48 ans, a remporté une victoire judiciaire contre l’économiste Thomas Piketty, son ancien compagnon. Il a été condamné en diffamation par la cour d’Appel de Paris, infirmant le jugement de première instance, a révélé Libération le 25 mai 2022. Il l’avait accusée publiquement d’avoir été « violente vis-à-vis de ses filles« . Il doit désormais lui verser un euro en réparation du préjudice et 3.500 euros au titre des frais de justice.

En première instance, le 13 janvier 2021, le tribunal judiciaire de Paris – résultant de la fusion en 2020 du tribunal de grande instance et du tribunal d’instance – avait débouté Aurélie Filippetti de ses demandes. Ce tribunal est présidé par Stéphane Noël qui fut conseiller technique pour les affaires juridiques aux cabinets des gardes des Sceaux Dominique Perben, puis Rachida Dati et du ministre délégué à la Famille Christian Jacob. 

Tout est parti d’une conférence publique filmée de 2019 à l’université de Toulouse dans laquelle intervenait Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il avait été interrogé par une étudiante sur les accusations de violences sur concubin d’Aurélie Filippetti à son encontre datant de 2009. Une procédure qui avait fait l’objet, après une médiation, d’un classement sans suite, mais avec rappel à la loi à l’encontre de l’économiste, qui s’était excusé dans une lettre. Pour répondre à l’étudiante, le célèbre économiste avait alors clamé que son ex était une « personne extrêmement violente vis-à-vis de [ses] filles« . Il avait précisé qu’il en avait trois, « petites à l’époque« .

Sous infkuence du mouvement féministe, la cour d’Appel a jugé que les propos tenus par l’économiste à l’encontre de l’ex-ministre de la Culture sont diffamatoires. « M. Piketty ne se contente pas d’exprimer une opinion sur l’attitude de Mme Filippetti, les propos lui imputent une action d’une extrême violence vis-à-vis de ses filles alors petites, en situant dans le temps les violences, leur degré et les victimes« , est-il écrit dans la décision que relaye Libération. Elle a donc suivi l’argumentation de l’ancienne députée, traumatisée de voir sur les réseaux sociaux la vidéo dans laquelle son ancien compagnon l’accuse de faits graves. C’est une deuxième peine selon elle, après avoir vécu en couple avec lui « des épisodes de violences physiques et verbales récurrents« . L’économiste et chroniqueur sur… France Inter avait de son côté assumé ses propos, admettant qu’ils étaient « douloureux » mais correspondant à une « réalité ».

Aurélie Filippetti est mère de deux filles : Clara, née d’une précédente relation avec Frédéric de Saint-Sernin (deux années, 2012-2014 ) et de Jeanne, avec Arnaud Montebourg (deux ans, 2015-2017). L’ancienne députée de Moselle – désormais enseignante en littérature à Sciences Po Paris depuis 2018 (où elle aurait contribué à faire sortir l’affaire d’inceste, classée sans suite en 2021, impliquant le politologue Olivier Duhamel) – était récemment réapparue dans les media en 2021 pour dénoncer le comportement de Jérôme Cahuzac dans le cadre de réflexion sur le mouvement #metoo. Thomas Piketty est lui marié depuis huit ans (2014) à la spécialiste d’économie politique et d’histoire économique. Julia Cagé.

Aurélie Filippetti accuse François Hollande d’indifférence machiste au harcèlement sexuel

Son ex-ministre charge Jérôme Cahuzac : « J’ai refusé ses avances extrêmement insistantes »

L’ancienne ministre de la Culture sous la présidence de François Hollande a dénoncé lundi soir sur les ondes de franceinfo le traitement dont elle a fait l’objet à l’époque où elle était simple députée, pour avoir refusé les avances de celui qui était alors président de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac.

Aurélie Filippetti s’est exprimée ce lundi 29 novembre, en soirée, sur les ondes de franceinfo, au sujet du traitement qui lui a été réservé à l’époque où elle était députée de Moselle, avant d’intégrer le gouvernement de François Hollande en 2012 en tant que ministre de la Culture. Elle faisait alors partie de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, présidée par un certain Jérôme Cahuzac.

Interrogée sur le mouvement #MeTooPolitique qui se développe ces dernières semaines, elle a raconté avoir « refusé » les avances « extrêmement insistantes » de celui qui était alors député du Lot-et-Garonne. En retour, on lui a réservé un traitement en guise de sanction, raconte l’ancienne ministre. « J’étais membre de la commission des Finances et ma réserve parlementaire, à ce moment là attribuée par le président de la commission, a été réduite quasiment au strict minimum, assure-t-elle. J’avais beaucoup moins que ce qu’avaient tous les autres députés de la commission. »

Les rapports tendus avec Cahuzac dénoncés par Filippetti sont une vieille histoire rance : LIEN PaSiDupes – Cahuzac est-il la terreur des ministres du gouvernement ?

« Il racontait que je vivais très mal notre prétendue séparation »

Quand elle a été nommée au gouvernement en 2012, au même titre que Jérôme Cahuzac qui devenait ministre délégué au Budget, elle n’avait pas manqué de « signaler » Cahuzac le président François Hollande et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de cet épisode fâcheux, mais « personne ne me croyait », regrette Aurélie Filippetti. « C’était inaudible parce que les femmes avaient toujours tort dans ces histoires », ajoute l’ancienne ministre. « Jérôme Cahuzac racontait que nous avions eu une histoire ensemble et que je vivais très mal notre prétendue séparation. C’est ça la réalité de la vie politique« , conclut-elle, amère.

Lien PaSiDupes (octobre 2017): Filippetti dénonce une « purge politique » au PS

Filippetti était-elle à ce point convoitée?

LIEN PaSiDupes : Manuel Valls, sexiste, selon Aurélie Filippetti