Ce père prétend protéger la liberté d’expression des enseignants inclusifs et permettre la libre expression de sa fille
Enseignant anonymé, ce papa veut protéger la liberté d’expression de sa fille et « rendre visibles les problèmes d’égalité qui viennent du langage, pour que l’Etat s’en occupe vraiment ».
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Il s’attaque en particulier à la circulaire du 5 mai 2021, qui proscrit le recours à l’écriture inclusive.
« Il n’y a pas que des hommes et des femmes sur la terre. J’ai déjà vu des personnes intersexes, et je comprends très bien ce que ça leur fait si on dit quelque chose qui leur déplaît », affirme la jeune fille de 11 ans, associée à ce recours en justice, et qui veut « aider »
«L’écriture classique exclut les personnes qui ne sont ni « ils », ni « elles », restriction nouvelle créée par le wokisme et impactant les esprits progressistes pour qui ce qui est simple et naturel est malaisant. L’écriture inclusive est un artifice destiné aux personnes en phase douloureuse de leur développement qui s’accrochent à la nouveauté, criminelle, comme le malade du cancer à la médecine alternative.
« Du coup elles sont mieux dans leur peau, » assure Alexia* [et pourquoi pas Morgan ou Dominique], 11 ans (!), résumant l’enjeu principal de la bataille judiciaire qui l’instrumentalise. Son père, Bernard*, enseignant, a décidé d’attaquer l’Etat en justice, tout seul, semble-t-il, sans syndicat ni cabinet spécialisé d’avocats, estimant la grammaire française telle que préconisée par le ministère de l’Education nationale préjudiciable à sa fille, et notamment cette règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin », ou du « masculin générique ». Juriste supposé, il a adressé un recours pour excès de pouvoir contre la circulaire du 5 mai 2021, qui proscrit le recours à l’écriture inclusive. Il peut compter sur le Conseil d’Etat…
Cette circulaire de l’ex-ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, un fieffé facho pour tout ce qui est à la droite des Sandrine Rousseau et Alice Coffin, jugeait que « la complexité et l’instabilité » de l’écriture inclusive, phénomène de mode parmi les sexistes bobo-féministes, risquaient de créer des « obstacles à l’acquisition de la langue comme de la lecture » et d’« entraver les efforts des élèves présentant des troubles d’apprentissage ». « Dans le cadre de l’enseignement, […] il convient de proscrire le recours à l’écriture dite « inclusive », qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d’un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique », conclut la circulaire.
Les hyper-minorités en souffrance mentale en appelle au juge
Tant que la république des juges et les juges du désordre mental s’en laisseront imposer par les par influenceurs wokistes, les familles désorientées fabriqueront des élèves qui auront le sentiment de ne plus pas « se penser et se dire ». L’école des parents, qu’ils soient asociaux ou se piquent de professer toutes sortes d’originalités qui les distinguent du vulgum pecus, reste donc à créer dans l’urgence, comme les centres de rétention et les prisons ou les centres de soins et, désormais, de désintox post-moderne.
Dans son texte envoyé au Conseil d’Etat, le papa macho, qui se substitue à la maman invisibilisée et dominée et se cache derrière Bernard, entreprend de démonter un par un les arguments du ministère : « La présente circulaire […] crée des conditions de travail défavorables aux femmes et aux minorités de genre, dès lors qu’elles seront régies par des textes maintenant des stéréotypes de genre dans la langue, tout comme elle prive […] les élèves appartenant aux minorités de genre de la possibilité de recevoir des outils langagiers pour se penser et se dire. »
Le cas particulier des minorités doit-il devenir la règle pour tous?
Au goulag, les droitiers qui ont contraint les gauchers contrariés ? Vive les micro-pénis opprimés par les plus de 16cm? « Il n’y a pas que des hommes et des femmes sur la terre. J’ai déjà vu des personnes intersexes [individus qui commence leur développement avec un sexe génétique mais l’achève avec le choix du sexe « opposé » et pourtant adopté], et je comprends très bien ce que ça leur fait si on dit quelque chose qui leur déplaît », affirme Alexia, qui s’avoue aussi « mal à l’aise » avec la formule du « masculin qui l’emporte ». Elle a, selon son père, été sensibilisée à cette lutte politique en rencontrant des personnes intersexes, notamment, par l’intermédiaire de ses parents. Des parents qui exercent un transfert abusif sur leur enfant ?
« Protéger la liberté d’expression »
Le but de Bernard – dont il n’existe pas de photo – n’est ni d’achever son parcours intersexe, ni de rendre obligatoire l’écriture inclusive à l’école mais, à tout le moins, de protéger la liberté d’expression des enseignants et enseignantes qui voudraient la transmettre, et de permettre la libre expression de sa fille, qui s’est déjà fait rabrouer parce qu’elle l’employait devant ses profs. « Mon prof de sport avait dit « tous », j’avais répondu « touz » et il m’a engueulée », se plaint Alexia. L’enseignant ne peut plus être le prof de tous, pas plus que le ministre ne l’être. Le premier d’entre eux doit-il être à la fois L, G, B, T, Q, I et même + ?
« Désormais, cela devient une faute de ne pas utiliser du masculin générique dans une copie. Ce qui n’était qu’un usage parmi d’autres [depuis peu] devient le seul accord valable [sans risque de perturber l’apprentissage des enfants dysorthographiques ou lents qui doivent aussi voir leurs droits préservés]. L’enfant [élevé dans la différence] va voir du point médian dans les usages [de certaines mairies ou MJC, mais aussi dans les pubs (qui donnent de la France une image multiculturelle, féministe et LGBT) d’annonceurs sans convictions (ceux qui mettent leurs gosses dans les écoles privées, mais vendent l’école laïque, nivelante et dangereuse] et différentes graphies dans le monde, mais l’école fait un tri dedans et décide qu’il y en a un qui est une faute [parce l’école de la République est démocratique, donc adaptée à la majorité des siens]. Le message que je porte, c’est que la liberté d’expression doit être protégée. Et qu’il faut éviter la loi du far-west, la loi du plus fort [mais aussi – et avant tout – son archipelisation et la dictature des minorités]. Et le deuxième objectif avec ce recours est d’essayer de rendre visible les problèmes d’égalité qui viennent du langage, pour que l’Etat s’en occupe vraiment », explique Bernard. Un Bernard qui est libre de créer son ghetto intersexué parallèle et d’y enseigner, dans les limites du sectarisme, voire du totalitarisme, qui semblent diriger son action comme sa réflexion.
Car les effets du masculin générique sont concrets, selon Nanard, qui n’observe pas que l’accord pluriséculaire au masculin n’a jamais empêché les exceptions sexuelles qu’il encourage par ailleurs, et bien documentés, sur les inégalités. « La sociolinguistique américaine [!] et européenne [dominée] a mené un certain nombre d’expériences [il faudrait les citer…] depuis la fin des années 1970 sur des enfants et des adultes [ce qui ferait peur depuis le Dr Mengele, ou depuis qu’a été révélée la pratique persistante de l’excision en Russie, selon le rapport d’une ONG publié le 15 août 2016 a : ce rite est encore inscrit dans certaines communautés du Daghestan, une république russe musulmane du Nord-Caucase]. Ces expériences ont démontré la validité de l’influence de la langue sur les représentations mentales. On peut ainsi citer des études [citer sans les nommer et référencer…] démontrant [rien !] que le recours à un pronom masculin censément neutre génère des représentations plus largement masculines », argumente le recours en justice, en citant une étude parue dans la revue American Psychologist [Sex bias in language use: « Neutral » pronouns that aren’t…]. C’est toute la thèse également du livre Le cerveau pense-t-il au masculin ?, de Pascal Gygax [psycholinguiste suisse, spécialisé dans l’étude du langage inclusif], Sandrine Zufferey et Ute Gabriel, qui accumule les idées préconçues en ce sens.
Règle commune
Un discours que, bizarrement, ne partage pas Cédric Vial, ancien conseiller technique aux cabinet des ministres de l’Education nationale Gilles de Robien et Xavier Darcos, sénateur (LR) de Savoie et rapporteur d’une proposition de loi pour interdire certaines formes d’écriture inclusive. « Il peut y avoir toutes sortes d’opinions mais pour faire société il faut une règle commune. A l’école on apprend le français, pas l’afrikaner, pas l’esperanto, et le français a des règles. »
C’est aussi l’avis du Conseil d’Etat, qui, rebondissant sur la demande d’une association pour annuler une circulaire de l’ex-premier ministre Edouard Philippe s’attaquant de manière alambiquée au point médian, selon Slate, site d’extrême gauche, a jugé en 2019 que cette circulaire « ne saurait en tout état de cause être regardée comme ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à l’égalité entre les femmes et les hommes ».
« Poissons volants »
« Et quand on dit « iel » ou « al » [des pronoms neutres sans reconnaissance populaire], 99 % des gens ne le comprennent pas. Déjà qu’on a des résultats pas satisfaisants actuellement à l’école… Les associations de personnes analphabètes ou qui ont des troubles dys sont unanimes contre l’écriture inclusive. Discriminer de fait des millions de personnes, ce n’est pas être inclusif », poursuit Cédric Vial. Le sénateur illustre la situation : « Il y a aussi des poissons volants, mais ce n’est pas la majorité du genre. Il y a des gens qui pensent différemment mais ils ne doivent pas l’imposer aux autres. »
Alexia, quant à elle, n’aurait nullement l’intention d’imposer quoi que ce soit, selon papa et ses soutiens masqués, mais aimerait juste trouver un peu plus d’écoute, lorsqu’elle utilise ces formes, qui pour certaines [lesquelles ? désuètes ou archaïques ?] sont inscrites dans la langue depuis des siècles, comme l’accord de proximité, une facilité, un apauvrissement de la langue: un « galimatias », selon Macron, « pique-bœuf sur l’hippopotame » François Hollande. « Les gens ne comprennent pas » , dit-elle avec un brin de supériorité. Alors la jeune fille se dit « contente », bien qu’« impressionnée », d’aller en justice. « C’est pour les autres que je fais ça parce que j’aime bien aider. » Une bisounours.e?…
* les prénoms ont été modifiés à la demande des interviewé.es (!)
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