«Vague submersion en Italie: 6.000 migrants ont débarqué sur l’île de Lampedusa en 48 heures

Les ONG cherchent-elles à créer des difficultés politiques à Meloni ?

Mardi 7 et mercredi 8 novembre, plus 6.000 migrants ont été débarqués à Lampedusa. Jamais autant d’embarcations n’étaient arrivées en même temps. L’état d’urgence a été déclaré sur place, où le maire de l’île et les habitants se sentent abandonnés de l’Union européenne.

La situation est intenable aux portes de l’Europe. L’île de Lampedusa fait face à une vague migratoire sans précédent : c’est autant que le nombre d’habitants de cette île italienne au sud de la Sicile.

Etat d’urgence

La Grèce prolonge le mur
à la frontière turque
pour bloquer les migrants

Tandis que la Grèce semble  vivre un temps de répit, l’Italie de Meloni est clairement la cible des ONG. Parties de Tunisie et de Libye, des dizaines d’embarcations sont arrivées quasiment en même temps sur les plages : plus de 5.000 personnes ont débarqué mardi, 1.000 autres mercredi.

Le centre d’accueil est débordé, tout comme les forces de l’ordre. « C’est l’apocalypse », voilà comment le prêtre de l’île résume la situation. Cette fois la situation semble plus grave que jamais. Le maire de l’île italienne vient de déclarer l’état d’urgence.

Pour l’instant, la première ministre Giorgia Meloni, élue notamment sur la promesse de résoudre le problème de l’immigration clandestine, est seule pour tenter de faire face. Mais elle affirme « maintenir le cap », comme elle l’a rappelé le mois dernier : selon Giorgia Meloni, « la solution se trouve sur le continent africain », où elle veut aider les pays de départ et de transit à travers des accords politiques et financiers.

Ce qui est sûr, c’est que ces migrants ne seront plus acceptés en Allemagne. Berlin, qui accuse le gouvernement Meloni de ne pas respecter les accords européens en matière d’immigration, a suspendu l’accueil des demandeurs d’asile en provenance d’Italie jusqu’à nouvel ordre. L’Etat fédéral et les Länder ont en effet adopté une série de mesures destinées à endiguer les flux migratoires irréguliers et à durcir la politique d’asile. Berlin a reçu plus de 250.000 demandes d’asile depuis le début de l’année.

Une majorité de clandestins du navire passeur Ocean Viking ne sont pas éligibles à l’entrée sur le territoire français

Des activistes internationalistes manifestent à Toulon, alors que la plupart se sont dispersés dans la nature

Des personnes manifestent leur soutien aux migrants, sur le port de Toulon, où l’« Ocean-Viking » est arrivé le 11 novembre.

Une semaine après l’accueil forcé du navire norvégien Ocean-Viking à Toulon, plus de la moitié des passagers du navire de passeurs, soit cent vingt-trois migrants, ont fait « l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire » français, a annoncé le ministère de l’Intérieur devant le Conseil d’Etat, vendredi 18 novembre.

Le bateau de sauvetage de SOS Méditerranée avait accosté le 11 novembre dans le port militaire de Toulon, choix de Macron, contre l’avis de Darmanin, après trois semaines de maraudage en vue de la Libye et de navigation en quête d’un port d’accueil en Europe, plutôt qu’en Egypte ou en Tunisie plus proches et d’accès plus facile. Macron n’avait pas hésité à accabler l’Italie, pays ami et pourtant en première ligne depuis des années, déclenchant un conflit avec l’Italie, qu’il accusa de tous les mauvais sentiments, en pensant améliorer sa propre image.

Sur les deux cent trente-quatre personnes secourues par le bateau ambulance en Méditerranée, une quarantaine (!) de mineurs isolés ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. Les cent quatre-vingt-neuf autres rescapés, tous adultes, ont été placés dans une « zone d’attente internationale» « , censée être fermée », où ils ont été auditionnés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), organisme public réputé peu regardant et donc très accueillant.

Foutage de gueule au pays des bras cassés

L’Ofpra devait statuer sur le bien-fondé de leur demande d’asile pour qu’ils soient officiellement admis sur le territoire. Ce qui est automatique, dès lors que le pouvoir avait commis l’erreur d’autoriser l’accostage.

L’Ofpra a émis « cent vingt-trois avis défavorables » – des avis pour la forme –  et les personnes concernées « font l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire », a déclaré Charles-Edouard Minet, sous-directeur du conseil juridique et du contentieux du ministère de l’Intérieur, lors d’une audience de la haute juridiction administrative consacrée à la pertinence de la zone d’enfermement créée par les autorités. Après coup, cette audience servira-t-elle lors de l’arrivée de nouveaux navires de clandestins par les « taxis » humanitaires, les Über de SOS Méditerranée qui, en France dispose de quatre centres pour recevoir des dons privés mais aussi publics.

Fin 2020, l’association emploie 30 permanents en France, et reçoit environ 6 millions d’euros de subventions sur l’exercice 2020 à utiliser dans ses dépenses opérationnelles. En 2020, l’association française compterait sur 650 bénévoles actifs dans 18 antennes en France, à travers des actions de sensibilisation et de collecte.

L’association a reçu des subventions de nombreuses collectivités locales : les départements du Finistère, des Pyrénées orientales, d’Ille-et-Vilaine, les municipalités de Nantes, Saint-Nazaire, Paris, Marseille, etc. Le 21 janvier 2021, 28 collectivités publient une tribune sur France Info pour apporter un soutien moral et financier à SOS Méditerranée. Début 2022, ce sont 79 collectivités territoriales qui ont soutenu SOS Méditerranée depuis le lancement de la plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée.

Les signataires :

Anne Hidalgo, maire NUPES de Paris, Philippe Grosvalet, président du département de Loire-Atlantique, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Georges Meric, président du département de Haute-Garonne, Michael Delafosse, maire de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole, Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin, président de la communauté d’agglomération de Longwy, Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, Nathalie Sarrabezolles, présidente du département du Finistère, Bertrand Affile, maire de Saint-Herblain, Jean-Luc Chenut, président du département d’Ille-et-Vilaine, Pierrick Spizak, maire de Villerupt, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, Thomas Dupont-Federici, maire de Bernières-sur-Mer, Martine Aubry, maire NUPES de Lille, Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales, Bertrand Kern, maire de Pantin, Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux
Benoît Payan, maire NUPES de Marseille, Hélène Sandragne, présidente du département de l’Aude, Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, Nathalie Appéré, maire NUPES de Rennes, présidente de Rennes Métropole, Hervé Neau, maire de Rezé, Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault, Alain Lassus, président du département de la Nièvre, Johanna Rolland, maire NUPES de Nantes, Pierre Laulagnet, maire d’Alba-la-Romaine.

Soixante-six avis favorables

L’agence française de l’asile (OFPRA) a « émis soixante-six avis favorables à une admission sur le territoire », a précisé ce représentant du ministère. « Tous ceux avec avis favorable et ceux dont le juge judiciaire a décidé la libération sont orientés vers les dispositifs de l’asile », a-t-on souligné Place Beauvau.

Ces personnes seront réparties dans les onze pays européens (neuf seulement se sont portés volontaires, dont l’Allemagne, la Finlande et le Portugal) auraient dû les accueillir après leur débarquement en France, mais ils se sont évaporés dans la nature.

L’OFPRA encaisse merveilleusement les affronts. Le ministère de l’Intérieur n’est pas en mesure de préciser si les cent vingt-trois fuyards vont faire l’objet d’une procédure d’expulsion. La question est théorique: une fois qu’un clandestin a mis le pied en France, il ne peut plus être expulsé. Pour eux, l’accueil selon Macron, c’est un campement ici ou là, à la porte de La Chapelle ou de La Villette, avec hébergement digne en tente Decathlon …

En début de semaine, alors que toutes les auditions par l’Ofpra n’étaient pas encore terminées, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait affirmé devant l’Assemblée nationale qu’au moins quarante-quatre personnes qui avaient reçu un avis défavorable seraient « reconduites » dans leur pays d’origine « dès que leur état de santé » le permettrait.

A suivre !

Ocean Viking: 324 clandestins en liberté, 44 mineurs isolés et 280 adultes

Macron -le protecteur- accueille, mais ne sait pas gérer les clandestins

Giorgia Meloni aurait-elle été plus responsable ? L’Italie a su recevoir trois navires en novembre et «a accueilli 600 migrants sur ses côtes», mais en raison d’un trop grand nombre de dossiers à traiter et trop peu de magistrats, la justice française n’a pas pu examiner les cas de clandestins accueillis sous la contrainte de l’Ocean Viking à Toulon, choix de Macron – contre l’avis de Darmanin – bien que la commune n’ait qu’une expérience limitée du droit international, à la différence de Marseille ou Nice, villes aéro-portuaires.

L’Office français de protection des réfugiés et apatrides, OFPRA, spécialisé, est-il incompétent ou complice ? En raison d’un trop grand nombre de dossiers à traiter et trop peu de magistrats, la justice n’a pas pu examiner les cas de plusieurs dizaines de migrants accueillis à Toulon après l’accostage de l’Ocean Viking.

Une nouvelle polémique dans le dossier Ocean Viking. Plusieurs dizaines de migrants accueillis à Toulon après le bras de fer entre la France et l’Italie vont pouvoir quitter librement la zone d’attente fermée sur la presqu’île de Giens, sans que leur cas n’ait pu être examiné par la justice dans les temps.

Dès leur placement, la justice avait quatre jours pour examiner leur situation et déterminer si ces 190 majeurs et mineurs accompagnés étaient accessibles à une demande de droit d’asile ou devaient faire l’objet d’une expulsion du territoire.

24 heures pour statuer

Le délai des quatre jours arrivant à sa fin sans que le cas de 177 migrants ait pu être examiné par l’OFPRA, la police aux frontières a demandé à la justice de prolonger leur maintien en zone d’attente fermée le temps de statuer sur le fond, a indiqué une source proche du dossier. Un maintien en zone d’attente réclamé par la PAF à la fois pour poursuivre l’examen des demandes de droit d’asile mais aussi procéder à des relocalisations vers d’autres pays européens qui auraient pu accueillir ces migrants venus du Mali, de Syrie, du Maroc, d’Egyste, du Pakistan ou encore du Bangladesh.

La justice s’était préparée à examiner cette masse de demandes. Deux jours d’audience étaient prévus, cinq juges avaient été désignés pour statuer sur les 177 demandes de maintien en zone d’attente. Ces magistrats avaient alors 24 heures pour statuer, à partir de leur saisine. Problème, la police aux frontières a déposé massivement toutes les demandes le lundi. Il ne restait alors à la justice que quelques heures mardi matin pour statuer.

« La justice a pu mobiliser des forces importantes mais le volume de dossiers était inédit et inattendu sur une si courte période », glisse à BFMTV une source du tribunal de Toulon.

Les audiences ont alors débuté mardi à 9 heures du matin et se sont achevées tard dans la nuit, à 1 heure du matin. Une vingtaine de dossiers a pu être traitée par les juges dans le temps qui leur était imparti. Au terme d’une audience hallucinante, avec trop de dossiers à traiter pour ces cinq juges, avec des traducteurs en retard ou absents, 17 migrants ont donc été remis en liberté dès mardi soir.

Fugue de 26 mineurs

Le parquet de Toulon n’a en effet pas fait appel de certaines décisions de remises en liberté, les motifs invoqués par les juges étant pertinents. À savoir que les procédures étant mal respectées, et étaient donc nulles. Le parquet a toutefois fait appel pour 107 décisions, notamment celles qui n’avaient pas été rendues dans le délai imparti. Une nouvelle audience s’est tenue jeudi.https://players.brightcove.net/876450610001/aLR6fKKNiy_default/index.html?amp=1&videoId=6315772798112&playsinline=true

Cette fois-ci, c’était la Cour d’appel d’Aix-en-Provence qui devait trancher sur une prolongation ou non du maintien de ces migrants en zone d’attente fermée. La juridiction a donné raison aux juges toulonnais puisqu’elle a ordonné la remise en liberté de plusieurs dizaines de réfugiés.

« Vous savez qu’il n’est pas de coutume de commenter les décisions de justice, a réagi la Première ministre Elizabeth Borne. On souhaite que ces migrants aient un statut de demandeurs d’asile, c’est ce qu’on a proposé, et je pense que ce qui est accepté par une partie de ces migrants y compris pour pouvoir les relocaliser dans les 11 pays qui ont apporté leur solidarité à la France. »

L’annonce de la remise en liberté de plusieurs dizaines de migrants arrive au lendemain de la fugue de 26 migrants mineurs accueillis en France depuis vendredi après l’accostage du bateau Ocean Viking. 44 personnes, identifiées comme mineures, ont en effet été prises en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Ocean Viking: la volte-face de Macron est-elle aussi « incompréhensible » que le dit Rome?

Macron qui ne rompt pas face à Rome en 2018, obligeant l’Espagne à accueillir l’Aquarius, plie en 2022.

Macron a-t-il changé de doctrine ou interpelle-t-il au faciès ? Face au double refus franco-italien de laisser le navire Aquarius accoster sur leurs côtes, c’est finalement l’Espagne qui avait relevé le défi en pays hôte. Avant que le mécanisme dit de solidarité européenne ne se mette en place, et que chaque pays prenne sa part à l’effort imposé par les passeurs d’êtres humains, en fonction de ses capacités. Avec l’Ocean Viking, Macron a d’abord continué à opposer son veto au débarquement sur le sol français. En dénonçant le refus italien, sachant que l’effort de nos voisins est immensément lourd, notamment à Porto Empedocle et à Lampedusa, et cela depuis 2007… C’est l’année de l’affaire Zenzeri et Bayoudh, dans laquelle deux capitaines de pêche ayant secouru des « boat people » en détresse et qui s’étaient vus accusés d’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire…

Macron s’est montŕé indigne, manquant de compassion et de reconnaissance. Puis il a cédé, pour des raisons de politique intérieure. En stigmatisant le gouvernement Meloni, il s’attaque à sa rivale française Marine Le Pen, dobt il craint l’artivée au pouvoir en 2027 comme une conséquence, outre son arrogance, de son indécision, de ses revirements et de son manque de fermeté en tout.

Macron joue donc aujourd’hui le rôle qu’il s’était refusé à assumer hier, sans qu’un contexte particulièrement nouveau ne justifie ce changement de pied. Signe aussi que quatre années ont passé sans que soient réglées les défaillances de l’Europe en matière migratoire et que soit renforcé une politique étrangère commune et la solidarité européenne.

Macron s’est vu contraint d’autoriser l’Ocean Viking à accoster dès vendredi 11 à Toulon (Var).

La France s’est dès lors montrée agressive, dénonçant le « comportement inacceptable » de l’Italie qui refuse le débarquement des 234 migrants présents à bord du bateau, bien que ce  » comportement inacceptable  » ait été le sien en 2018 !

Rien ne va donc plus entre Rome et Paris et l’agresseur est clairement Macron, en froid avec Scholz, en mauvais termes avec Meloni et en guerre avec Poutine, pour ne citer qu’eux… Les raisons de la discorde diplomatique ? Des centaines de personae non gratae restaient à la charge de leurs passeurs mardi soir au large de l’Italie, notamment celui de l’ONG illégitime SOS Méditerranée, qui ne se préoccupe jamais de savoir quel pays va céder le premier. Mais ce n’est jamais la Tunisie…

Le gouvernement français a ainsi dénoncé mardi soir l’attitude des autorités italiennes qui serait « contraire au droit de la mer et à l’esprit de solidarité européenne », sic, a déclaré une source gouvernementale française qui préfère garder l’anonymat. Car elle fait la morale qu’elle ne s’appliquait pas en 2018: « Nous attendons autre chose d’un pays qui est aujourd’hui le premier bénéficiaire du mécanisme de solidarité européen ». Macron veut-il donc des sous ?

Un accord entre Meloni et Macron ?

Plus tôt dans la soirée, la nouvelle première ministre italienne Giorgia Meloni avait remercié – très courtoisement – la France qui, selon elle, acceptait d’accueillir l’Ocean Viking dans un de ses ports. « Nous voulons dire à quel point nous apprécions la décision de la France de prendre sa part de responsabilité face à l’urgence migratoire, qui jusqu’à présent reposait sur les épaules de l’Italie et de quelques autres pays méditerranéens, en ouvrant ses ports [Marseille et Corse] au navire Ocean Viking », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Selon AGI, une agence de presse italienne, la question a été réglée entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron lors la COP27 en Egypte. Rien d’étonnant que cette COP déborde sur le weekend…

A Paris, le ministère français de l’Intérieur a précisé que le navire se trouve « pour l’instant » dans les « eaux italiennes », « jusqu’à demain (mercredi) midi au moins ». Plus tôt dans la journée mardi, SOS Méditerranée avait demandé à la France d’assigner un port sûr pour le débarquement des 234 migrants, dont les passeurs ne savaient que faire à bord du bateau depuis 18 jours. « On est dans une impasse totale face au silence de l’Italie », a notamment regretté la directrice de l’ONG, Sophie Beau, dont la spécialité consiste à envenimer les situations qu’elle crée au faciès. SOS Méditerranée avait-elle pointé Macron lors de sa phase de refus de l’Ocean Viking ?

Le schizophrène Macron, bad et good cops, tout en un

L’atmosphère est irrespirable à l’Elysée: Emmanuel passe sans cesse de la colère à la dépression, alors Brigitte Macron a séché les cérémonies du 11-Novembre, préférant aller prendre l’air au Touquet. Après avoir refusé de nouveaux migrants non désirés, Macron a viré de bord et accepté, pour des raisons non pas humanitaires, mais de malveillance politique. Ce qu’il appelle « stratégie »… Pour diaboliser le nouveau pouvoir italien sorti démocratiquement des urnes, il a décidé d’imposer de nouveaux efforts et de possibles risques aux Français. Les passeurs animés par l’appât du gain, SOS Méditerranée par la volonté de déstabilisation de l’UE, et Macron qui devra, comme chacun sait, faire face à une poussée forte de l’inflation après Noël et qui feint d’être en capacité d’accueil décent, tandis que le campement de La Chapelle s’est reconstitué dans des conditions déplorables d’hygiène (gale et tuberculose), tous instrumentalisent la misère du monde à des fins inavouables. Les Français et les clandestins sont ainsi menacés dans leurs équilibres, mais aussi bien dans leurs vies: les services improvisés doivent tenter de détecter, parmi 324 individus, les potentiels violeurs et égorgeurs…

Avec cet « accueil » improvisé, Macron mêle « en même temps » l’apparence politico-médiatique des bons sentiments à la réalité des mauvais sentiments: en accueillant, sans crier gare, le bateau de clandestins, la France Macron a brandi des conséquences sur ses relations avec l’Italie. L’arrogance et l’instabilité de Macron font s’abattre sur la France un froid diplomatique inquiétant retourné par un nombre sans cesse grandissant de pays, dont des proches et des amis, comme l’Italie.

Les envahisseurs Viking sont dans Toulon.

Coke en stock

Essentiellement des mâles noirs possiblement hétéros, ce qui comble d’aise la composante féministe de la Nupès. « La réaction de la France face à la requête d’accueillir 234 migrants, quand l’Italie en a accueilli 90.000 seulement cette année, est totalement incompréhensible », a assené le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, dans un communiqué jeudi 10 novembre. Quelques heures plus tôt, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, annonçait la décision du gouvernement de permettre aux 234 migrants clandestins à bord de l’Ocean Viking de rejoindre la France, tout en promettant des conséquences sur les relations entre les deux pays. La bande à Macron menace quiconque ne partage pas son avis…

Les passeurs du SOS Méditerranée ont imposé à Macron l’entrée du navire Ocean Viking dans le port militaire de Toulon, ville du sud du pays administrée par Hubert Falco, 75 ans, un centriste, qui avait jusqu’ici le soutien des militaires, des personnes âgées et des pieds-noirs.

« Un tiers » des indésirables seront « relocalisés » en France, a annoncé Paris. Cette humanisme du bout des lèvres n’empêche pas Macron de critiquer le « choix incompréhensible » de l’Italie de ne pas accepter le navire humanitaire. Imprévisible et incohérent dans chacune de ses décisions, le biface joue la compassion à bas-coût : « C’est à titre exceptionnel que nous accueillons ce bateau, au vu des quinze jours d’attente en mer que les autorités italiennes ont fait subir aux passagers », a polémiqué jeudi le nauséabond Gérald Darmanin, qui devra peut-être assumer, outre la gale et la tuberculose, aussi la peste désormais, dont il ne connaît rien (né en 82), mais dont il évoque avec constance la variante brune.

« Cette année, presque 90.000 personnes ont débarqué en Italie »

Macron n’est pas reconnaissant aux Italiens. En guise de protestation morale contre le vote démocratique de la population italienne, le président à légitimité faible – puisqu’élu par une minorité du corps électorala décidé de suspendre « à effet immédiat » l’accueil prévu cet été de 3.500 « migrants » actuellement en Italie. Ce qui explique que les électeurs transalpins ont dit Basta ! Macron veut-il les sanctionner ?

La France « tirera aussi les conséquences » de l’attitude italienne sur les autres aspects de sa « relation bilatérale », a encore dit le ministre français. Tandis que Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, se tient en retrait: son autorité, proche de zéro, passe dans le rouge.

« Ce que nous ne comprenons pas est la raison pour laquelle l’Italie devrait accepter de bon gré ce que les autres ne sont pas disposés à accepter », a grondé Matteo Piantedosi dans son communiqué. « Cette année, presque 90.000 personnes ont débarqué en Italie. Treize pays européens se sont engagés à reprendre au total huit mille personnes, moins d’un dixième. Jusqu’à présent, au total, 117 personnes ont été prises en charge (0,13 % des arrivées), dont 38 par la France (0,04 %) », s’indigne le ministre italien.

Il a dénoncé la volonté de Macron d’« imposer le principe que l’Italie est l’unique arrivée européenne possible pour les immigrés illégaux » et le fait que, en dépit des affirmations de solidarité européenne, la péninsule « a affronté jusqu’à présent seule ce problème ». « Les pays d’arrivée ne peuvent pas porter seuls la responsabilité exclusive de la gestion des flux » d’étrangers, a conclu Mattéo Piantedosi. En 2019, à la suite d’accusations d’abus de pouvoir pour avoir refusé de laisser débarquer en Italie les passagers du bateau de clandestins Alan Kurdi, du nom de l’enfant kurde syrien retrouvé noyé sur une plage turque, utilisé depuis 2018 par l’organisation Sea-Eye – sous pavillon allemand en novembre de la même année, l’affaire avait été classée, le tribunal ayant estimé qu’aucun crime n’avait été commis et que l’Italie n’était pas le « pays de premier contact » requis pour accueillir les passagers, car le navire battait pavillon allemand. L’Ocean Viking est norvégien…