Covid : l’Oise passe en « alerte rouge renforcée »

Creil (Oise) avait été l’un des tout-premiers foyers de contamination en France

Les nuances de contamination sont passées au bleu, pour plus de transparence ?

Le conseil de défense du mardi 13 octobre 2020 devrait annoncer le passage du département de l’Oise «en alerte rouge renforcée», apprend-on des services de l’Etat dans l’Oise. Le taux d’incidence dépasse désormais 150 pour 100.000 habitants. Il était «seulement» à 109,1 au 4 octobre. Le taux chez les personnes âgées de plus de 65 ans a progressé de presque 40 points en quelques jours.

La préfète devrait s’adresser aux principaux maires de l’Oise par le biais d’une audio-conférence, mercredi 14 octobre, à 14 heures. Corine Orzechowski les informera des nouvelles mesures qui s’imposent dans le cadre de cette «alerte renforcée».

Jusqu’ici l’Oise était en «zone d’alerte» simple. Le premier échelon d’alerte. L’alerte «renforcée» est le second sur une échelle qui en compte trois. Les zones d’alerte renforcée concernent les lieux où le taux d’incidence est de plus de : 150 cas pour 100.000 habitants sur une période de 7 jours, (150,6 pour l’Oise) ; 50 cas pour 100.000 chez les personnes âgées sur une période de 7 jours (89 pour l’Oise).

Les restrictions seront les suivantes:

  • jauge des rassemblements fixée à 1 000 personnes ;
  • interdiction au cas par cas d’événements de moins de 1000 personnes dans des établissements recevant du public ;
  • interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public à l’exception des rassemblements à caractère professionnel, des services de transport de voyageurs, des établissements recevant du public, des cérémonies funéraires, des visites guidées organisées par des personnes titulaires d’une carte professionnelle et des marchés ;
  • fermeture des salles des fêtes et des salles polyvalentes pour toute activité festive et associative ;
  • fermeture des salles de sport et des gymnases (sauf activités des groupes scolaires, parascolaires ou de mineurs, sportifs professionnels et de haut niveau, formations continues, et activités de plein air) ;
  • fermeture anticipée des bars, au plus tard 22h ;
  • depuis le 5 octobre, les salles de classe ou amphithéâtres des universités ne peuvent être remplis qu’à 50 % de leur capacité au maximum.

Le préfet peut prendre des mesures complémentaires :

  • fermer des piscines en milieu clos, après concertation avec les élus locaux ;
  • interdire la musique amplifiée sur la voie publique et/ou dans les bars et restaurants ;
  • interdire les brocantes, vides-greniers et fêtes foraines ;
  • inciter au télétravail ;
  • renforcer les contrôles par l’inspection du travail ;
  • renforcer le protocole en EHPAD et les mesures d’hygiène et de protection des personnes âgées en EHPAD et à domicile ;
  • renforcer le cadencement des transports en commun aux heures de pointe.

Les mesures qui seront prises, le seront en concertation avec les maires et les services de l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France.

En mars dernier, les militaires de la base de Creil qui ont organisé le rapatriement des Français de Chine n’auraient pas été placés en isolement.

Le ministère des Solidarités et de la Santé déclara alors que l’Oise est un « cluster », un endroit où se trouvent réunis plusieurs cas de contamination de coronavirus. En effet, au moins 18 personnes avaient été testées positivement à la nouvelle souche de Covid-19, selon les chiffres publiés vendredi 28 février. Plus spécifiquement, c’est la base aérienne de Creil qui interroge, où six cas ont été répertoriés, trois civils et trois militaires.

Selon les informations de la presse, il y a sept mois, le « patient zéro » de l’Oise ait été identifié : il s’agirait d’un membre de la mission militaire qui s’est rendue à Wuhan, en Chine (le foyer de l’épidémie au Covid-19), pour rapatrier des citoyens français et européens. Cette personne aurait ensuite contaminé un patient hospitalisé à Amiens, ainsi qu’un proche qui a contaminé à son tour un enseignant de 61 ans, décédé le 24 février.

Une enquête épidémiologique était en cours. Il semble que, sans attendre, les résultats sont connus.

LIENS PaSiDupes

Encore une rave-party illégale: Macron ne maîtrise plus la situation

Plusieurs centaines de fêtards défient le virus et Macron dans la Creuse

Un arrêté préfectoral interdisait cette fête sauvage samedi, du fait du risque de création d’un foyer de contamination au coronavirus. La recrudescence de covid-19 n’a pas empêché plusieurs centaines de teufeurs de s’agglutiner et Macron a laissé faire.

Un double défi. A Feniers, commune où la rivière Creuse, affluent de la Vienne, prend sa source en région Nouvelle Aquitaine, la préfecture a compté entre 400 et 500 festivaliers en fin de journée, pour la plupart arrivés sur un terrain militaire. La fête sauvage remplaçait celle, traditionnelle, avec Championnat National de Lancer de Passoires.

Redoutant une affluence massive, avec la venue de 2.000 fêtards jusqu’à lundi, Dans la matinée, la préfecture avait pourtant pris deux arrêtés, dans la matinée, pour interdire ce week-end, au vu du «contexte sanitaire actuel», les «rassemblements festifs à caractère musical».

200 gendarmes, appuyés par un hélicoptère, ont été envoyés en catastrophe pour sécuriser le rassemblement interdit dans un rayon de 10 km autour du site et empêcher l’arrivée d’autres fêtards et de camions transportant du matériel de sonorisation.

«Il n’y aura pas d’évacuation, mais les forces de l’ordre font de la dissuasion», raconte Albert Holl, directeur de cabinet de la préfecture de la Creuse. «Les gendarmes procèdent à des verbalisations et des interpellations pour que cette manifestation illégale s’arrête le plus rapidement possible», précise-t-il. «Nous sommes en période épidémique et il y a un risque de progression du virus. Il y a risque de former un cluster [foyer de contamination] et il faut l’empêcher».

Selon la préfecture, la Croix-Rouge et les sapeurs pompiers sont sur place pour «encourager les festivaliers à respecter les gestes barrières et la distanciation». 

Plusieurs préfectures ont pris cet été des arrêtés pour empêcher les rave-party et autres fêtes sauvages en plein air en raison de la crise sanitaire : la tenue d’un éventuel teknival géant – à partir de samedi et jusqu’à mardi ou mercredi, selon les arrêtés  – a provoqué des interdictions par sept préfectures du Centre (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret) et de Nouvelle Aquitaibe (Vienne), en raison du coronavirus. En 2017 en Indre-et-Loire, un teknival s’était soldé par 6 décès, sur la commune de Pernay, a rappelé la préfète Corinne Orzechowski.

Dans les Cévennes, dix mille fêtards se sont installés illégalement dans le Parc national des Cévennes, alors que les rassemblements étaient limités à 5.000 ‘ravers’, sur la commune d’Hures-la-Parade. Les éleveurs locaux, déjà éprouvés par la sécheresse, ne décolèrent pas: ils s’insurgent contre le ravage des sols, ainsi que la saleté laissée par les jeunes, et par l’obligation d’évacuer des brebis en catastrophe pour céder la place à des fêtards.