Ile de Ré : une statue de la Vierge menacée de déboulonnage

La laïcité sous emprise de la Libre Pensée en France

Référence à l’Histoire de l’île, ka statue de la Vierge à La Flotte-en-Ré, est un ex voto datant de la fin de la Seconde guerre mondiale. Elle marquait la reconnaissance de ce que l’Ile de Ré avait été épargnée des bombardements des Alliès, en 1945, lors de la libération des « poches de l’Atlantique », dont celle de La Rochelle. Bien savoir que l’Ile de Ré était une véritable forteresse allemande (2.500 militaires pour 8.000 habitants à cette époque); et que l’Ile de Ré n’a été libérée que le 9 mai 1945, lendemain de la capitulation allemande. On peut comprendre, dans ce cas, l’attachement des Rhétais à leur Vierge de la Flotte-en-Ré et, par là-même, à l’action pour le moins sectaire de la Libre Pensée du cru qui nie Histoire, culture et patrimoine locaux.

Sur l’île de Ré, le déplacement d’une statue de la Vierge devient un débat national

Statue de la Vierge à la Flotte-en-Ré. Reproduite en 2020 après avoir été détruite par un automobiliste, elle n'a plus sa place dans l'espace public selon la Libre pensée 17.

Une statue de la Vierge veille depuis plusieurs décennies sur l’entrée sud de La Flotte-en-Ré. Mais, en mai 2020, un automobiliste fonce sur la statue et la détruit. Avec l’argent des assurances, l’ancien maire Léon Gendre la fait reproduire et son successeur, Jean-Paul Héraudeau, la réinstalle à sa place, un petit carrefour.

Alors, la Libre pensée, qui se réclame de la raison et de la science en a profité pour demander en justice son déplacement. Le jugement est attendu pour le 3 mars. Emoi dans le village, scandale national, l’affaire divise les politiques.

Faut-il déplacer la Vierge de La Flotte-en-Ré en dehors de l’espace public ? Le débat a pris une tournure nationale. Cette statue de la Vierge surveille l’entrée sud de la commune depuis 1955. Mais désormais, la Libre pensée 17 souhaite qu’elle soit déplacée: son slogan est « ni dieu, ni maître, à bas la calotte et vive la Sociale!  « . L’association a saisi la justice, contre ce qu’elle considère comme une atteinte à la laïcité.

A l’audience du tribunal administratif, au début du mois de février, le rapporteur public a conclu lui aussi à une obligation de déplacement.

Défense de la majorité opprimée

L'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy (au centre) vient défendre la statue de la Vierge de La Flotte-en-Ré, menacée de déplacement.

L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy (au centre) vient défendre la statue de la Vierge de La Flotte-en-Ré, menacée de déplacement, par une minorité, au détriment de la majorité de la population et contre la volonté du maire démocratiquement élu.

Depuis, la mobilisation s’organise pour sauver la statue. De passage en Charente-Maritime, le député européen LR, François-Xavier Bellamy, fait un crochet par l’Ile de Ré. « Qui cette statue de la Vierge a-t-elle blessé ? » interroge François-Xavier Bellamy, membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, et réputé catholique pratiquant.

Réclamant la suppression de cette sculpture, l’association de défense de la laïcité la «Libre Pensée» a invoqué la loi de 1905, qui interdit l’installation d’un monument à caractère religieux dans un lieu public.

Depuis la décision de déboulonnage de la statue de l’archange Saint-Michel aux Sables-d’Olonne, en Vendée, un précédent du tribunal administratif de Nantes, la chasse aux monuments publics religieux semble ouverte, bien que la statue originelle ait été érigée sur un terrain privé.

Les déboulonneurs n’appartiennent mas au tissu local. A l’instar des Libres Penseurs de Vendée, ceux de Charente-Maritime réclament aujourd’hui, au nom de la laïcité, le retrait d’une statue de la Vierge, qui fait pourtant partie de l’île depuis 1945. Le tribunal administratif de Poitiers devrait se prononcer à ce sujet le 3 mars prochain.

«Cette statue fait partie du patrimoine»

Bordeaux rend hommage à
Martin Luther King,
pasteur baptiste noir américain
Délit de faciès inversé

Située à quelques mètres de l’arrêt de bus «La Vierge» et de l’impasse de la Vierge, la statue a profondément modelé le paysage urbain de La-Flotte-en-Ré. «La supprimer serait donc totalement absurde, ça gommerait toute une cohérence et surtout, toute une histoire», s’indigne le maire de la ville, Jean-Paul Heraudeau. Edifiée en 1945 après le retour sur l’île de jeunes soldats flottais, la sculpture se trouvait initialement sur un terrain privé. «A l’époque, on a préféré ériger une statue en mémoire de ceux qui sont revenus de la guerre plutôt que de voir des noms sur un monument aux morts», rapporte l’élu. Puis, dans les années 80, le département de la Charente-Maritime exproprie certains terrains, dont celui où se trouve la statue de la Vierge. Situé à l’entrée sud de la commune, ce dernier est alors transformé en rond-point. La statue a alors été déplacée de 300 mètres, sur une parcelle aujourd’hui publique.

Pour les habitants rhétais, elle a toujours fait partie du décor. «Tous les Rhétais, qu’ils soient catholiques, athées ou protestants, considèrent que cette statue fait partie non seulement de leur patrimoine historique, mais aussi de leur vie, au-delà du symbole cultuel», martèle le maire de la commune.

Comme pour la statue de Saint-Michel en Vendée, ces christianophobes prétendûment laïcs, comme les antisionistes sont des antisémites, ont brandi la loi de 1905, texte qui interdit l’installation d’un monument à caractère religieux dans un espace public: il est exclu que le religieux soit historique… Au grand désarroi des locaux, qui se disent très attachés à cette statue, n’en déplaise aux intolérants venus de La Rochelle, sur le continent. «Il y a des statues de la Vierge partout en France, nous en avons même une seconde sur l’île, à Saint-Martin. Si la Fédération de la Libre Pensée [FNLP, présidée par Jean-Sébastien Pierre depuis… 2014 [après Marc Blondel, président de la CGT-FO de 1989 à 2004], à Paris Ve] s’est concentrée sur la statue de la Vierge à La Flotte, c’est simplement parce que nous avons souhaité la remplacer suite à l’accident», estime Jean-Paul Heraudeau.

Remplacement de 2020

De leur côté, les habitants se sont mobilisés pour faire barrage. L’un d’eux, dénonçant un «acte de sectarisme stérile», a appelé à sauver la statue en signant une pétition. Pour l’instant, environ 6.600 personnes – partout en France – ont laissé leur signature.

Contacté par Le Figaro, le président de la Libre Pensée de Charente-Maritime Claude Biardeau – un proche d’Olivier Falorni, député du… Parti radical de gauche, a indiqué «ne pas souhaiter faire de déclaration à ce sujet avant le délibéré du 3 mars». Mais pour le maire, il n’y a pas d’ambiguïté : «cette statue de la Vierge était là avant moi et elle sera là après moi», a-t-il assuré.