Des anti-vaccins s’invitent « chez » le président de l’Assemblée

La permanence parlementaire de Richard Ferrand envahie par des rebelles

La permanence parlementaire de Richard Ferrand a été brièvement envahie, ce vendredi, par des anti-vaccins. LP/Olivier Lejeune
La permanence parlementaire de Richard Ferrand a été brièvement envahie, ce vendredi, par des anti-vaccins.

Richard Ferrand avait annoncé jeudi son dépôt de plainte après que plusieurs députés ont reçu des menaces de mort.

Une quinzaine de manifestants antivaccins a envahi ce vendredi la permanence du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) à Châteaulin (Finistère), avant d’être mise en fuite par une patrouille de gendarmerie, a indiqué cette dernière. Faisant preuve d’une « certaine hostilité », les manifestants ont eu « des comportements ou des gestes qui peuvent s’apparenter à des menaces de mort », selon la même source qui a précisé qu’il n’y a eu ni dégradation, ni violence, ni cri.

Les manifestants ont pris la fuite « précipitamment » à l’arrivée d’une patrouille de gendarmes, a indiqué la gendarmerie.

Richard Ferrand était en déplacement à Quimper (Finistère) au moment des faits, selon son entourage. Il n’a pas donné suite dans l’immédiat.

Le député du Finistère a annoncé le dépôt d’une plainte à la radio France Bleu Breizh Izel. « Il est inadmissible que des manœuvres violentes d’intimidation soient menées à l’égard d’un parlementaire quel qu’il soit », a-t-il déclaré.

Des députés menacés de mort

L’envahissement de la permanence de Richard Ferrand n’est pas la première manifestation des antivaccins contre des députés de la majorité, depuis les annonces lundi soir de Macron sur l’obligation vaccinale des soignants et la mise en place d’un passe sanitaire pour accéder à des lieux publics. Le député LREM des Yvelines Didier Baichère, qui a vu sa permanence vandalisée à Versailles, a pointé du doigt les anti-vaccins.

Plusieurs députés disent aussi avoir reçu des menaces de mort pour leur position sur le vaccin contre la Covid-19. Jeudi, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, avait annoncé avoir porté plainte après que plusieurs députés ont « fait l’objet de menaces de mort en raison de leur soutien à la stratégie vaccinale présentée ce lundi par le Président de la République ». « Il ne saurait être toléré qu’un représentant de la Nation puisse faire l’objet de tentatives d’intimidations », poursuivait-il dans son communiqué.

Une député LREM a incité les antivax à envahir les permanences parlementaires des élus qui font du prosélytisme en faveur de la vaccination obligatoire:

Des membres du groupe parlementaire Libertés et Territoires (Charles de Courson, Frédérique Dumas, Olivier Falorni, Sébastien Nalot) ont demandé dimanche le départ de la députée Martine Wonner de leurs rangs après qu’elle a exhorté samedi les manifestants contre le pass sanitaire à « faire le siège des parlementaires » et « envahir leurs permanences ».

Echec de Richard Ferrand (LREM) aux régionales

Sanction populaire contre le président de l’Assemblée.

Richard Ferrand n’est pas réussi à sauver son fauteuil de conseiller régional. La liste de la majorité présidentielle, dont il est l’une des figures, fondatrices et arrogantes, a impérialement capitalisé 14,8 %, selon les premières estimations, ce qui constituerait un record, quand les autres listes de la majorité plafonnent entre 10% et 12%, voire sous la barre des 10% dans les Hauts-de-France, la liste LREM emmenée par le secrétaire d’Etat chargé des retraites (en suspens), Laurent Pietraszewski, alignait quatre autres ministres, dont l’agressif Eric Dupond-Moretti. Elle n’est même pas parvenue à se qualifier dans les Hauts-de-France.

La liste LREM-MoDem-UDI de Ferrand, menée par Thierry Burlot, ne pouvait espérer qu’entre huit et neuf sièges dans l’hémicycle régional.

Ferrand devient le symbole de la défaite cuisante de la macronie en régions.

Le député Ferrand occupait la troisième position sur la liste du candidat dans le département du Finistère. Avec son score de 14,75%, la liste présidentielle n’a obtenu que neuf sièges au Conseil régional.

Thierry Burlot en quatrième position

Thierry Burlot n’arrive qu’en quatrième position au plan régional et Richard Ferrand, élu conseiller régional en 2010, ne pourrait conserver son siège qu’en cas de désistement du numéro un ou du numéro deux de la liste dans le Finistère.

En occupant la troisième place sur la liste de la majorité présidentielle dans le Finistère, Richard Ferrand a été présomptueux. A l’arrivée, il ne parvient pas à conserver ce poste qu’il occupait depuis 2010. Pour sauver sa peau, il devrait circonvenir l’un de ses prédécessurs sur la liste et arracher un désistement. 

Un revers lourd de sens pour ce fidèle d’entre les fidèles de Macron, régulièrement cité pour remplacer le premier ministre Jean Castex en cas de remaniement.

La Macronie, comme peau de chagrin

Avec la liste Macron qui se vautre dans les Hauts-de-France, le pari politique manqué pour le numéro 4 de la République douche les espoirs d’ancrage populaire de Macron. Les tensions entre Richard Ferrand, un ancien socialiste du PS et le président de région sortant, PS, Loïg Chesnais-Girard, héritier de Jean-Yves Le Drian, membre éminent des gouvernements de Macron, avaient atteint leur paroxysme et, des mois durant, il a tenté de laisser croire à une candidature du ministre des Affaires étrangères, en vain. Finalement, c’est un autre héritier, Thierry Burlot, qu’il parvint à convaincre pour mener une liste d’union LREM-MoDem-UDI. Ce candidat, pourtant vendu en bonne forme par les entreprises commerciales de sondages, qui se donnent au plus offrant, n’aura jamais réussi à convaincre les Bretons ni à sauver le soldat Ferrand.

La circulation du coronavirus augmente en France

207 clusters actifs à ce jour

Depuis le début de l’épidémie, 30.177 sont décédés du nouveau coronavirus en France, a indiqué la Direction générale de la santé dans son communiqué du lundi 20 juillet.

Depuis vendredi, le Covid-19 a fait 25 nouvelles victimes parmi les malades hospitalisés. Le solde du nombre de patients en réanimation a lui chuté de 10 au cours du week-end. La DGS s’inquiète cependant de l’augmentation de la circulation du virus sur le territoire et évoque «une hausse du nombre de recours à SOS médecins, des passages aux urgences, du nombre de clusters et des hospitalisations».

Selon les chiffres officiels, le pays compte 207 cas groupés toujours actifs, dont 9 nouveaux détectés au cours des dernières 24 heures. «SOS médecins a réalisé 428 interventions pour suspicion de COVID-19, soit 5% de l’activité totale. Les services d’urgence ont noté 198 passages pour ce même motif, soit 0,6 % de l’activité totale», est-il précisé dans le communiqué.

La DGS souligne également que, instauré seulement ce lundi, le port obligatoire du masque dans les lieux publics clos «ne doit pas être [considéré] indépendamment des autres gestes barrières qui restent plus que jamais de mise» en cette période estivale.

«Très loin d’une deuxième vague»

La Mayenne, l’un des principaux foyers de coronavirus en France, est toujours en «vulnérabilité élevée», alors que le Grand-Est signale un rebond malgré les épreuves traversées en tout début de crise sanitaire. « La situation épidémiologique évolue avec une incidence et un taux de positivité des tests élevés. Cette situation témoigne du fort potentiel évolutif qui demeure quand le virus continue de circuler et que les conditions de transmission sont favorables» précise la DGS à propos du département. En déplacement à Laval, Olivier Véran, le ministre de la Santé, s’est fait plus rassurant sur la situation: «on a plutôt une bonne nouvelle en Mayenne avec la réduction de la positivité du nombre de tests, c’est-à-dire que sur 100 tests on avait jusqu’à 8 à 9 positifs au début, ensuite 5, maintenant c’est 3», a-t-il affirmé au cours de ce énième déplacement, le mot d’ordre au gouvernement etant pour ses membres de se montrer, le premier ministre Jean Castex et Gérald Darmanin rivalisant dans l’exercice de proximité et dans l’absentéisme à Matignon et Place Beauvau.

Même type de discours de la part du ministre au niveau national. Ce dernier a précisé qu’en dépit de l’augmentation de cas groupés, il n’y a «pas de chiffres inquiétants» en termes d’hospitalisation, et qu’«à ce stade, nous sommes très loin de la deuxième vague».

Situation «inquiétante» mais «sous contrôle» dansa le Finistère


Malgré une augmentation rapide des cas, le préfet du Finistère a indiqué ce lundi que la situation était «sous-contrôle» dans son département, même s’il a mentionné une «évolution assez rapide» du virus en la qualifiant de «source de préoccupation». Encore un « en même temps » difficile à intégrer. «Le principal vecteur actuellement de diffusion du virus c’est quand même le brassage de population lié aux vacances», a-t-il noté, faisant état d’une forte «pression touristique». Cette évolution est le fait «de l’émergence de cas sporadiques, pas à grande échelle», a-t-il ajouté.

«La situation est inquiétante parce qu’on assiste à une recrudescence du nombre de cas confirmés», a déclaré le délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne Jean-Paul Mongeat. Le taux de reproduction effectif du virus (ou «R effectif», basé sur les tests virologiques positifs) est actuellement de 3,1% dans le Finistère, a-t-il indiqué. Au niveau national, il est d’environ 1,2%, selon Santé publique France. Quant au taux d’incidence pour 100.000 habitants, il est de 15,3 (contre 4,3 pour l’ensemble du territoire en fin de semaine dernière).

«Arrêtez de vous embrasser»

Inquiétudes aussi dans le Grand-Est, où le R0 est passé de 0,72 à 0,84, puis à 0,98 au cours des trois dernières semaines. «Du 13 au 19 juillet, nous avons observé dans la région 298 nouveaux cas diagnostiqués, alors que la semaine précédente nous n’en avions eu que 156. Très clairement, on a un doublement la semaine dernière», a affirmé Michel Vernay, épidémiologiste et responsable de Santé publique France dans le Grand Est, notant cependant qu’il n’y avait pas pour l’heure d’activité anormale au niveau des services de réanimation.

«Il y a une chose que je vois réapparaître et qui est à bannir, ce sont les bises: arrêtez de vous embrasser, c’est comme ça que le virus est transmis», a insisté la directrice de l’ARS Marie-Ange Desailly-Chanson. Et celle-ci aimerait que les jeunes fassent davantage attention: «Ne jouez pas à la roulette russe, cette maladie est dangereuse, vous pouvez vous retrouver en réanimation ou mourir même si vous êtes jeune». Au total, 31 clusters sont en cours d’investigation ou de suivi dans le Grand Est, les deux plus importants se situant dans les Vosges, l’un issu d’un rassemblement familial et l’autre dans un établissement médico-social.