L’Assurance-maladie suspecte de fraude plusieurs centres ophtalmologiques

Les plaintes portent sur plus de 3 millions d’euros d’escroquerie

Le siège de la Caisse nationale d'Assurance-maladie, à Paris, en septembre 2020. (VOISIN / PHANIE / AFP)

Seize plaintes pour « escroquerie, faux et usage de faux et fausses déclarations » ont été déposées contre des centres de santé en ophtalmologie. Le préjudice total est estimé à 3,6 millions d’euros depuis octobre 2020, selon la Sécurité sociale.

L’Assurance-maladie vient de clore une série de contrôles sur certains de ces établissements, suspectés de fraude dans la facturation des actes médicaux. L’organisme s’apprête à déposer 4 nouvelles plaintes pénales, a-t-il annoncé à France 2. Ces procédures s’ajoutent à 12 autres plaintes déjà enregistrées cet été, comme l’annonçait Le Figaro. Une cinquantaine d’autres centres sont étroitement surveillés.

Ces établissements spécialisés en ophtalmologie, qui proposent des rendez-vous rapides, généralement en tiers payant (sans aucune avance de frais pour le patient), se sont multipliés ces trois dernières années, à la faveur notamment d’une réglementation assouplie sur les conditions de création des centres de santé. Ils sont environ 150 en France aujourd’hui, selon l’Assurance maladie, qui a relevé une forte évolution des coûts liés à ces établissements.

En 2020, ces centres facturaient en moyenne 96,50 euros par patient, certains encaissant même un panier moyen de plus de 150 euros, quand un cabinet libéral d’ophtalmologie et d’orthoptie facturait en moyenne 63,50 euros par patient. « Ce sont des soins courants de premier niveau, rien n’explique ces écarts de coûts »,  explique la médecin Catherine Bismuth, directrice de la lutte contre la fraude à l’Assurance-maladie.

Des actes parfois fictifs… facturés plein pot

« Nous avons constaté qu’un certain nombre de centres de santé avaient la main lourde avec de l’abus dans les actes, ou de la facturation ‘optimisée’, mais surtout nous avons repéré des atypies de facturation fortement suspectes de pratiques frauduleuses », détaille la directrice. En cause par exemple, une pratique appelée la « fausse revoyure« , qui consiste à facturer une première série d’actes le jour des soins, puis une seconde jusqu’à plusieurs mois après, alors que le patient n’est pas revenu. Ou encore la facturation de toute une famille, quand une seule personne s’est rendue à la consultation.

Difficile pour le patient de s’en rendre compte sur le coup, car ces actes sont télétransmis automatiquement à la Sécurité sociale et aux mutuelles, sans qu’il n’avance aucuns frais de sa poche.

La Sécurité sociale recommande à chacun de consulter régulièrement les décomptes mis en ligne dans l’espace personnel ameli.fr, et d’alerter sa caisse primaire d’Assurance-maladie s’il y a le moindre problème. Enfin, pour se rendre dans un établissement de confiance, mieux vaut demander conseil à son médecin traitant.

Le député LREM Thierry Solère est suspecté d’avoir détourné 167.000 euros d’argent public

Le 11 octobre 2019, le député LREM des Hauts-de-Seine depuis 2017 avait déjà été mis en examen pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d’influence.

Le parlementaire est soupçonné d’avoir usé de sa position d’élu pour favoriser certaines sociétés afin qu’elles obtiennent des contrats publics. 

L’enquête porte aussi sur des prêts immobiliers consentis par un ami promoteur, permettant l’acquisition de plusieurs appartements, revendus ensuite en réalisant de fortes plus-values. Sur ce volet, l’avocat du député, Pierre-Olivier Sur, a toujours assuré qu’il tenait à disposition de la justice les documents prouvant la légalité des prêts. Thierry Solère s’est toujours déclaré innocent des faits qui lui sont reprochés.

Les investigations concernent aussi des soupçons de fausses déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAPTV). Outre Thierry Solère, six personnes physiques et six personnes morales sont visées par les investigations et sont soupçonnées de tout ou partie des infractions, sur une période allant de 2005 à 2017.

Le dossier judiciaire du député macronard s’épaissit

Déjà mis en examen pour fraude fiscale et trafic d’influence, le député des Hauts-de-Seine est désormais suspecté d’avoir détourné 167.000 euros de frais de mandat pour des dépenses sans lien avec son activité parlementaire.

Le parlementaire LREM des Hauts-de-Seine, qui vient d’être promu à l’Elysée, est déjà mis en examen pour sept délits présumés, dont ceux de « fraude fiscale » et de « trafic d’influence passif », dans une enquête ouverte par le Parquet de Nanterre et confiée à des juges d’instruction.