Election municipale partielle : Gilles Bourdouleix (DVD), réélu maire de Cholet

La gauche macronienne persiste à diviser la ville

Gilles Bourdouleix et Anne Hardy, jugée inéligible par le Conseil d’Etat

Le 20 juillet 2021, le Conseil d’Etat avait annulé les élections municipales de 2020 à Cholet, en raison d’un supposé non-respect des dispositions du code électoral lors du second tour. Le vendredi 25 septembre, le maire de Cholet a été réélu pour un cinquième mandat, déjugeant l’annulation en juillet par le Conseil d’Etat du scrutin municipal de juin.

Une nouvelle élection était organisée dans la deuxième ville de Maine-et-Loire (53.890 habitants).  « Gilles Bourdouleix, tête de liste de l’équipe Cholet Passion, a été réélu maire de Cholet pour poursuivre son 5e mandat, avec 37 voix sur les 45 que compte l’assemblée délibérante municipale », indique la mairie Divers droite, DVD du Maine-et-Loire.

Dimanche, la liste de Gilles Bourdouleix, 61 ans, était arrivée largement en tête avec 56,8 % des voix au premier tour. « Je tiens à remercier, une nouvelle fois, les Choletais pour leur confiance renouvelée envers l’équipe @CPassion2020. Nous espérons un travail constructif avec un respect réciproque et loin de tout climat nauséabond pour l’avenir de notre ville », a écrit G. Bourdouleix sur son compte twitter.

Le maire de droite conforte son score

Gilles Bourdouleix devant la mairie de Cholet, le 26 mai 2006.
Gilles Bourdouleix devant la mairie de Cholet, le 26 mai 2006. 

Le Conseil d’Etat avait annulé en juillet le résultat du précédent scrutin municipal en raison du non-respect de certaines dispositions du code électoral au second tour. Le maire sortant et candidat aux élections municipales, arrivé en tête au premier tour le 15 mars, avait contesté la légalité de la liste de son opposante, Anne Hardy, Cholet autrement). Bourdouleix affirma avoir saisi le tribunal administratif de Nantes, le jeudi 11 juin 2020, mais souhaita aussi déposer plainte. La liste n’avait pas été constituée de manière régulière, avait jugé le Conseil d’Etat, portant atteinte à « la sincérité du scrutin ». En juin 2020, Gilles Bourdouleix, maire depuis 1995, avait été réélu avec 53,95 % des voix dans cette ville d’environ 53 000 habitants. La liste à l’origine de l’annulation du scrutin avait obtenu 46,04 %.

La gauche conteste la décision de justice

Par ailleurs, trois enquêtes préliminaires ont été ouvertes concernant la mairie de Cholet pour prise illégale d’intérêt, concussion, infractions à la règlementation sur les armes et faux et usages de faux, avait annoncé fin août le Parquet d’Angers. Les trois enquêtes préliminaires, confiées à la police judiciaire d’Angers, avaient même donné lieu à une journée de perquisition à la mairie le 18 août.

Les 19 et 26 septembre derniers,, il n’y aura plus de liste de La République en marche (LREM). Cette fois, les électeurs n’ont pas retrouvé le nom de Cyrille Jauneault, candidat La République en marche (LREM) en 2020. 

Dans un communiqué, l’entrepreneure spécialisée dans la formation continue d’adultes, Anne Hardy, tête de liste de Cholet autrement (Divers Gauche), qualifie la décision du Conseil d’État de profondément injusteparce qu’elle ne tient pas compte de l’erreur commise par les services de l’État et du rôle déterminant de celle-ci​. La future ex-opposante l’assure : A aucun moment, il n’y a eu fraude et même intention de frauder. Par ce type de décision, en décalage totale avec la réalité des faits, la défiance de citoyens envers notre système démocratique risque, hélas, de se renforcer.

Concernant la prise en main temporaire de la mairie par une délégation spéciale, la fielleuse Anne Hardy glisse une phrase lourde de sous-entendus : la gestion de la Ville et de l’Agglomération va probablement permettre de mettre en lumière des procédés que les élus de Cholet Autrement n’ont eu de cesse de dénoncer.

Aigreurs de la gauche condamnée

De son côté, le colistier d’Anne Hardy, n° 2 de la liste fautive, a aussi réagi à cette décision de justice« Ni moi, ni Anne Hardy n’avons eu l’intention de frauder« ​, maintient le LREM Cyrille Jauneault, qui n’oublie pas d’égratigner le maire réélu en juin dernier : « à force de dire et répéter que la liste était illégale et qu’il y avait fraude, Gilles Bourdouleix a jeté une peau de banane qui s’est retournée contre lui,​ » selon elle.

Jauneault n’oublie pas d’égratigner Philippe Renaudet, candidat arrivé en 5e position au premier tour avec 8 % des voix et qui avait fait son recours par ego personnel. Philippe Renaudet est en effet l’ex-candidat qui avait déposé un recours pour faire annuler les élections municipales 2020 à Cholet auprès du Conseil d’Etat. Eliminé dès le premier tour de 2020, il reprochait à Anne Hardy (Cholet autrement) d’avoir intégré, au second tour, certains de ses colistiers, sans son accord, ce qui va à l’encontre du Code électoral. Chercher la différence avec les intégrations de LREM par Renaud Muselier à la Régionale en PACA. Le centriste Renaudet (CholetPourTous) avait eu gain de cause mais pour, au bout du compte, finalement renoncer à se présenter…

Trappes: la justice annule l’élection municipale de 2020

Une commune de peuplement séparée de la République

Ali Rabeh

Le tribunal administratif de Versailles a annulé mardi 2 février l’élection municipale de 2020 à Trappes (PCF jusqu’en 2001) dans les Yvelines qui avait vu la victoire au premier tour d’Ali Rabeh (Génération.s), proche de Benoît Hamon, à la suite d’un recours d’une liste d’opposition.

Ali Rabeh est un proche de longue date de Benoît Hamon. Il a été son bras droit au parti socialiste, son directeur de campagne aux législatives de 2012, son chef de cabinet à l’Economie sociale et solidaire, son conseiller spécial quand il était ministre à l’Education nationale.

De Trappes, dans les Yvelines, zone électorale (seulement moins de 3 ans député) de Benoît Hamon où Rabeh a été élu – avec le soutien du site Slate (créé par les journalistes Jean-Marie Colombani, Éric Leser et Johan Hufnagel, assistés de l’économiste Jacques Attali) – aux municipales de 2014 à la jeunesse et aux sports, le Franco-marocain disait à Patrice Ribero, secrétaire général de Synergie-officier, un syndicat de policiers classé à droite: «Non, ma ville n’est pas Molenbeek» (commune belge à forte concentration musulmane et vivier du terrorisme islamiste: lien Le Monde). Parce qu’au sud de Paris, Trappes est une «poudrière islamiste». Ali Rabeh, lui, en est tombé amoureux.

L’annulation, suite à un recours déposé par la liste d’opposition ‘Engagement Trappes Citoyens’ et l’élu Othman Nasrou, a été confirmée mercredi 3 février par le tribunal. Cette décision est contestée par Ali Rabeh, l’actuel maire élu en juin 2020, qui a fait appel devant le Conseil d’Etat. En attendant le jugement du tribunal administratif, il reste en poste.

Au premier tour de l’élection municipale de mars 2020 de cette ville d’environ 30.000 habitants, la liste d’Ali Rabeh est arrivée en tête avec 40,40%, soit 2.023 voix, devant les listes d’Othman Nasrou (divers droite, 37,19%) et de Guy Malandain (divers gauche, 22,41%).

Benoît Hamon (Génération.s)

Selon la décision du tribunal de Versailles, Ali Rabeh a mené des «actions de propagande» déloyale entre les deux tours de l’élection municipale, en utilisant son association «Cœurs de Trappes» à «des fins de propagande et de promotion personnelle». Il a notamment organisé une distribution «d’environ 15.000 masques» sanitaires, est-il notamment indiqué. Ces lots de masques comportaient «une notice d’utilisation où figurait une photo d’Ali Rabeh, identique à celle utilisée pour ses documents et affiches de campagne». Or, ces actions n’ont pas été déclarées dans les comptes de campagne du candidat, souligne le tribunal. «La communication autour des actions de l’association (…) a concouru à assurer la promotion du candidat aux élections», tranche-t-il dans sa décision.

Ali Rabeh se dit «surpris et en total désaccord avec la décision des juges qui n’ont pas argumenté en droit». Rabeh avait également été épinglé en décembre pour ses comptes de campagne par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Le tribunal administratif vient aussi de statuer sur ce dossier, déclarant Rabeh «inéligible pour une durée d’un an à compter de la date à laquelle le présent jugement deviendra définitif». «Ali Rabeh n’a pas respecté les règles électorales. Cette tricherie est aujourd’hui reconnue par la justice», a estimé de son côté Othman Nasrou, élu d’opposition.