Ciotti réclame la suppression du droit du sol partout en France

Pas d’exception constitutionnelle pour Mayotte

La très controversée loi immigration votée en décembre prévoyait de durcir cette règle du droit du sol – qui s’appliquerait à la majorité – est déjà problématique et obsolète en obligeant les jeunes nés de parents étrangers à manifester leur volonté d’obtenir la nationalité française entre 16 et 18 ans. La situation à Mayotte et la volonté de Macron la remettent en question.

Depuis vingt-et-un jours, Mayotte vit au rythme des blocages et des protestations pour dénoncer l’insécurité et la crise migratoire. Dimanche matin, Gérald Darmanin s’est rendu sur l’archipel, accompagné de Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’exécutif mettra fin au droit du sol dans le département le plus pauvre de France. « Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il déclaré.

Les politiques n’ont pas tardé à réagir, à l’instar d’Eric Ciotti. Sur X, le président du parti Les Républicains a déploré la mesure annoncée : « Ce qui se passe à Mayotte risque de toucher demain la France métropolitaine ». Pour le député des Alpes-Maritimes, « partout sur le territoire national, nous devons supprimer le droit du sol ! » Dans une autre publication, il pointe du doigt les décisions prises par le gouvernement depuis 2017 et l’arrivée de Macron au Palais de l’Elysée.

Député et porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu a salué l’annonce, sur Europe 1 : « C’est beaucoup de temps perdu pour en arriver à cette conclusion que supprimer le droit du sol, non seulement à Mayotte mais partout en France, est non seulement nécessaire mais possible ».

Une annonce « extrêmement dangereuse »

A gauche, le Parti socialiste s’opposera à la suppression du droit du sol à Mayotte. « Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte ? Je ne le crois pas », a déclaré Boris Vallaud, sur France 3.

Tête de liste des Ecologistes pour les européennes, Marie Toussaint considère que « mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République. La démolition de nos valeurs par un président de la République qui devance l’extrême droite est un recul terrible ».

Président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Patrick Baudouin alerte sur cette annonce gouvernementale, selon les informations de franceinfo : « C’est vraiment un élément fondamental de distinction par rapport au droit du sang. Ensuite, cette mesure annoncée par monsieur Darmanin créée une inégalité très forte entre des territoires ou départements  en l’espèce Mayotte  qui est un département français ». Le dirigeant de la LDH estime que la « France a délaissé Mayotte pendant des années ». « Les aides ont été insuffisantes. Aujourd’hui, prendre une mesure purement discriminatoire et répressive ne résoudra pas totalement le problème. (…) Parmi les autres solutions, ne pas être toujours sur le registre répressif mais aussi sur le registre social », a-t-il précisé.

Après 21 jours de crise, les Mahorais sont satisfaits. Les collectifs citoyens ont appelé à la levée des barrages mercredi, à la suite des engagements écrits du gouvernement, rapporte Mayotte la 1ère.

« La crise migratoire va détruire New York, » alerte le maire

Démocrate et Noir, est-il un raciste d’extrême droite ?

Les associations non-élues d’aide aux clandestins ont vertement critiqué les propos de l’élu, alors que plus de 10.000 nouveaux migrants économiques et demandeurs d’asile arrivent dans la cité tous les mois.

La ville fait face à un défi gigantesque : en un an et demi, elle a reçu plus de 110.000 migrants. Mensuellement, l’arrivée de plus de 10.000 nouveaux migrants économiques et demandeurs d’asile est constatée dans la cité. De quoi créer de la tension, notamment entre la municipalité et les associations d’aide aux migrants.

De fait, de par la législation, la ville de New York doit fournir un abri, de la nourriture et des soins aux personnes effectuant une demande d’asile. « La compassion des New-Yorkais est peut-être illimitée, mais nos ressources ne le sont pas », avait déjà indiqué Eric Adams, un ancien policier, en août.

« Ce discours dangereux est quelque chose que l’on attendrait de la part d’un homme politique d’extrême droite », ont réagi les associations Coalition for the Homeless et Legal Aid Society, dans un communiqué conjoint, à la suite des propos du maire de New York tenus mercredi. De son côté, la New York Immigration Coalition a accusé le maire de « rejeter la responsabilité de la mauvaise gestion des nouveaux arrivants […] sur les personnes vulnérables en quête de sécurité et d’opportunités ».