Covid-19 : le Royaume-Uni impose une quarantaine aux voyageurs venant de France

La politique sanitaire de la France n’inspire pas confiance au Royaume-Uni.

Londres a annoncé jeudi 13 août une quatorzaine obligatoire pour les personnes en provenance de France, en raison d’une dégradation de la situation sanitaire. A leurs frais, en « auto-isolement »…

Les autorités ont indiqué un changement significatif du risque de coronavirus (COVID-19) dans les 6 destinations, ce qui a conduit les ministres à les retirer de la liste actuelle des couloirs de voyage .

Les données britanniques concernant la France montrent en effet qu’au cours de la semaine dernière (du 7 au 13 août), il y a eu une augmentation de 66% des cas nouvellement signalés et une augmentation de 52% du taux d’incidence hebdomadaire pour 100.000 habitants, indiquant une forte augmentation du COVID-19.

La décision britannique sera applicable à partir du samedi 15. Elle concerne également plusieurs autres pays et îles – telles les îles Turques-et-Caïques, également appelées îles Turquoises, ou Aruba (180 km2) quelque part dans la Caraïbe – et fait suite à une inquiétante recrudescence de l’épidémie de coronavirus dans ces territoires. « Les statistiques montrent que nous devons retirer la France, les Pays-Bas, Monaco, Malte […] de notre liste de corridors de déplacements pour conserver des taux d’infection à la baisse », s’est justifié le ministre des Transports Grant Shapps sur Twitter. « Si vous arrivez au Royaume-Uni de l’une de ces destinations après 4 heures samedi, vous devrez vous isoler pendant quatorze jours », précise-t-il.

500.000 Britanniques en vacances en France sont aux 100 coups

Cette mesure frappe également de plein fouet les nombreux Britanniques se trouvant actuellement en vacances en France, ou dans les autres pays européens concernés, et pourrait provoquer un exode de vacanciers désireux d’échapper à cette contrainte à leur retour. Il est estimé qu’environ un demi-million de Britanniques se trouve actuellement en vacances en France.

La réaction britannique intervient alors que les indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19 en France « continuent de se dégrader », a admis jeudi la Direction générale de la Santé (DGS), avec un nombre de nouveaux cas confirmés qui « augmente régulièrement ». Sur les dernières 24 heures, 2.669 nouveaux cas ont été détectés (contre 2.524 mercredi), a-t-elle noté dans son point quotidien.

Une hausse de l’amende pour non-port du masque

Londres avait initialement imposé une quarantaine à tous les voyageurs arrivant sur son sol, avant d’opter finalement pour la création de « corridors de déplacement » exemptant certains pays d’origine de l’obligation de s’isoler. La quarantaine a été réintroduite fin juillet pour les passagers en provenance d’Espagne. Cette décision avait pris de court les compagnies aériennes, ainsi que des milliers de Britanniques sur le point de partir en vacances.

Londres a par ailleurs annoncé la réouverture en Angleterre des casinos, bowlings et patinoires en extérieur. Les théâtres et salles de spectacles pourront également rouvrir en maintenant la distanciation sociale entre les clients. Parallèlement à ces allégements, le gouvernement a annoncé le doublement de l’amende imposée à ceux qui « passent de manière répétée outre les règles de port du masque », à un maximum de 3.200 livres (3.500 euros).

De nouvelles règles viseront aussi ceux qui « organiseront des rave parties ou d’autres rassemblements illégaux de plus de 30 personnes ». « Nous ne pouvons pas nous montrer complaisants », a lancé le Premier ministre Boris Johnson, alors que le Royaume-Uni enregistre actuellement plus de 1.000 nouveaux cas positifs par jour.

Paris a regretté jeudi la décision britannique de réimposer une « quarantaine » aux voyageurs en provenance de France en raison d’une hausse des contaminations au coronavirus dans l’Hexagone. La décision des autorités britanniques est une « décision que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible », a prévenu le secrétaire français aux Affaires européennes Clément Beaune sur son compte Twitter.