Les organisateurs doivent prendre des mesures
Le weekend des 25 et 26 février a été particulièrement important dans le débit de boissons au Salon de l’agriculture, parfois jusqu’à l’excès. L’organisation de l’événement a d’ailleurs pris les devants pour limiter cette tendance.
Depuis son inauguration, le 25 février dernier, le Salon de l’agriculture attire des milliers de visiteurs. Une occasion pour les familles de se rencontrer dans une ambiance conviviale et déguster les spécialités régionales. Néanmoins, cette année, les organisateurs et exposants ont constaté une consommation excessive d’alcool par certains visiteurs.
«C’est une tendance qui n’est pas simplement celle du salon de l’agriculture. Elle est un peu dans la société. On boit plus et plus vite, avec un certain nombre de conséquences. On ne serait pas honnêtes de ne pas le constater au salon. C’est pour cela que l’on va prendre un certain nombre de dispositions autant en prévention qu’en sanction», a affirmé Arnaud Lemoine, président de CENECA (Centre national des expositions et concours agricoles) et organisateur du Salon de l’agriculture.
Pour faire face à cette consommation excessive, l’organisation du salon a envoyé un mail aux exposants leur demandant d’adapter un certain type de vente. «Nous avons constaté une forte augmentation de ventes de bouteilles (…) qu’ils consomment dans les allées de façon déraisonnable», peut-on lire dans le courrier envoyé en date du 26 février 2023.
Sociologie de la biture, selon la tranche d’âge
Les visiteurs du Salon sont représentatifs de la société, pour laquelle faire la fête, c’est prendre une bonne cuite. «Nous appelons une fois encore à la contribution de tous pour maintenir une ambiance festive et familiale en favorisant la consommation raisonnable d’alcool», rappelle-t-on, en urgence.
La forte consommation d’alcool varie en fonction du jour de visite et la tranche d’âges des visiteurs «notamment les samedi où c’est beaucoup de jeunes dans la trentaine, 25-35 ans, qui viennent pour vraiment consommer et faire la fête [notion dévoyée] entre amis. Sur des journées comme les dimanches, par exemple, c’est beaucoup plus familial», a expliqué le brasseur Emmanuel Alfaïa (brasserie de l’Aurore,d’Indre-et-Loire). Un pari sur l’avenir.
Même constat pour Jean Wahl, commercial CHR. «Il y a eu beaucoup de consommations, les gens venaient pour boire. Après, le public qui arrivait par la suite, ce n’était vraiment pas le même», a-t-il indiqué.
En 2015, la session nocturne du salon de l’agriculture avait été supprimée, déjà dans le but de limiter la consommation excessive d’alcool.
2023: fermeture avancée de l’accès au Salon
Les entrées ont été interrompues en avance, deux heures plus tôt que l’horaire officiel de fermeture, officiellement pour des raisons de sécurité, du fait de l’affluence qui rend difficile la circulation dans les allées, ont annoncé les organisateurs.
Il y a eu ce samedi trop de visiteurs dans les allées. Le Salon de l’Agriculture a été obligé de fermer ses accès en avance, deux heures plus tôt que l’horaire officiel de fermeture
Plus aucun visiteur n’est autorisé à pénétrer samedi au Salon international de l’agriculture à Paris, qui ferme ainsi ses portes deux heures plus tôt que d’habitude afin de « sécuriser » la manifestation parisienne, en raison d’une forte affluence qui rend difficile la circulation dans les allées, ont annoncé les organisateurs.
L’événement reprendra normalement à 09 h 00 dimanche pour sa dernière journée. « Il ne s’agit pas d’empêcher mais de sécuriser », soulignent-ils.
De mémoire (courte) d’organisateurs du salon (cf. 2015), c’est la première fois que « sous la pression du succès » (de la binouze ?), la manifestation a été contrainte de fermer ses portes à 16 h 30. Dès la mi-journée, le Comexposium et Ceneca, organisateurs de l’événement, étaient étonnés de la hausse de la fréquentation sans pour autant présager qu’elle monterait encore en puissance dans l’après-midi. « Au point que [parce que hyper-réactifs] nous avons pris la décision de fermer les portes du parc des expositions de la Porte de Versailles aux nouveaux visiteurs à 16 h 30 (au lieu de 18 h 30, le salon fermant quotidiennement depuis le 25 février à 19 heures). Et ce, pour des raisons de sécurité, tant pour le public et les animaux, que pour des raisons de confort de visite », prétend-on dans les coulisses de l’organisation. La gerbe n’est pas très glamour ?
Macron parle d’atmosphère « conviviale »:
En vérité, le salon qui, le week-end dernier déjà, avait vécu une affluence extrêmement …festive, voire débridée sous l’effet de l’alcool facile à « déguster ». Difficile donc pour des marchands d’anticiper une menace sur l’atmosphère peu familiale !…
« Pas un festival »
Dès la matinée de cette avant-dernière journée, les allées du parc des expositions de la Porte de Versailles se sont densifiées, rendant par endroits les déplacements difficiles. Le public, supposé familial, est aussi composé de groupes de visiteurs alcoolisés, de plus en plus désinhibés, à mesure que les heures de visite s’étirent et que les fûts de bière se vident, ont rapporté les journalistes sur place.
En milieu de semaine, Arnaud Lemoine, directeur du Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), propriétaire du Salon, avait appelé à préserver cette « grande fête populaire » des excès de l’alcool. « Ce salon est une fête populaire, familiale, et doit le rester. On n’est pas un festival », avait-il souligné.
Le nombre d’agents de sécurité « a pratiquement doublé par rapport à l’an dernier », avait-il expliqué, et les stands vendant bières ou liqueurs ont été invités à ne pas offrir de verres de dégustation. De même, les bouteilles de vin doivent être vendues fermées. « Un verre entre amis, oui mais avec modération » : le message résonne régulièrement dans les haut-parleurs et, pour faire tomber un peu la tension éthylique, des « désoiffeurs » – des employés chargés de bidons d’eau pour réhydrater les visiteurs – sont mobilisés.