Mélenchon disqualifie le débat sur le port du burkini

Socialistes et Insoumis, communautaristes séparatistes: toujours républicains ?

Vers une République
réduite aux acquêts

Durant la présentation du programme de la NUPES aux législatives, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure étaient d’accord sur la futilité du débat sur le burkini. Les socialistes mettent la laïcité dans leur poche et le mouchoir de Jaurès par-dessus.

Ce jeudi 19 mai, lors d’une conférence de presse pour présenter le programme commun de la NUPES pour les législatives, Mélenchon s’est positionné de manière claire sur la polémique du burkini. 

Au détour d’une réponse sur le sujet du communautarisme, le leader de La France Insoumise s’est montré ferme sur la question du burkini dans les piscines municipales: “Je dis comme Olivier (Faure), il y a un instant, il y a mieux à faire que de discuter les 6000 règlements intérieurs des piscines de ce pays. En tout cas, moi je ne suis pas candidat à être Premier ministre des piscines”, a-t-il lâché. 

Regrettant le manque de débat lors de l’élection présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon demande “un peu de raison” sur ce sujet. “Maintenant nous voulons pouvoir discuter du contenu”, a-t-il ajouté, visiblement agacé par la place prise par ce sujet dans le débat publique ces derniers jours. 

Recentrer le débat des législatives sur “les vrais sujets”

Quelques minutes plus tôt, c’est Olivier Faure, pour le Parti socialiste, qui avait déjà exprimé sa colère sur l’ampleur du débat suscité par la décision du Conseil municipal de la ville de Grenoble sur le burkini: ”J’aimerais que l’on ne passe pas cette élection législative comme on a passé l’élection présidentielle”. 

“La réalité c’est qu’il faudrait maintenant s’intéresser aux vrais sujets: ceux qui sont sur la table pour cette élection législative, a-t-il surenchéri, que veut-on faire de ce pays pour les cinq prochaines années? Veut-on uniquement s’intéresser à la tenue que l’on met dans les piscines ou est-ce qu’on va aussi s’occuper de questions essentielles comme savoir comment on va continuer à les remplir les piscines”.

Le débat sur le burkini a été relancé le lundi 16 mai suite à la décision – à deux voix près favorable – de la municipalité de Grenoble d’autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de la ville d’Isère à partir du 1er juin. Une décision vivement critiquée, depuis Laurent Wauquiez, Président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, jusqu’au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en passant par Fabien Roussel du PCF, membre de la NUPES.

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) est une coalition à laquelle participent La France Insoumise (LFI) de Mélenchon, le Pôle écologiste (comprenant notamment Europe Ecologie- Les Verts, EELV), le Parti communiste français (PCF) et le Parti socialiste (PS), pour présenter des candidatures communes aux élections législatives de 2022. Et imposer Mélenchon à Macron, à Matgnon.

Le Secrétaire national du PCF reprochait mercredi au maire écologiste de Grenoble Eric Piolle “d’instrumentaliser cette affaire pour des raisons de politique interne” et regrettait que “le maire de Grenoble en fasse une affaire nationale”.

Wauquiez menace de « couper toute subvention à la ville », si le burkini est autorisé dans les piscines municipales de Grenoble

 « Pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera votre soumission à l’islamisme » (président de Région)

Juin 2019, « L’opération burkini »
a été lancée à Grenoble par un groupe de militantes musulmanes, avec le soutien d’activistes assiciatives non musulmanes.

Le président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a indiqué ce lundi 2 mai qu’il « coupera tout subvention » de la région à la ville de Grenoble si le port du burkini – symbole de l’islam, qui est « incompatible avec la laïcité » – est autorisé dans les piscines municipales.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a mis en garde le maire EELV de Grenoble: Il lui supprimera les subventions de la région s’il venait à autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de la ville.

Pour mémoire, Eric Piolle a relancé la polémique autour du burkini en évoquant une possibilité de discussion de son port dans les piscines municipales grenobloise. L’édile a précisé au Dauphiné libéré sa volonté de «regarder la pertinence de ces interdits qui ne font pas avancer et qui ne respectent pas la liberté ou non une religion».

Le sujet du burkini «perpétue le débat» et offre «un levier à l’islam politique qui cherche à avancer des pions, a soutenu Piolle, mais laisse aussi cours à de nombreux discours qui cachent mal leur racisme anti-musulman».

Une proposition subversive, communautariste et séparatiste.

Des activistes associatives
militent pour l’autorisation du burkini aux musulmanes

Laurent Wauquiez a dans un premier temps repartagé une prise de parole de mars dernier Sur Twitter, le président LR assure que la région ne cautionnera «aucune dérive communautariste de la part des collectivités à qui nous donnons des subventions». 

Considérant cette autorisation éventuelle du burkini comme une dérive, Laurent Wauquiez a mis en garde le maire de Grenoble.

De ce fait, si Eric Piolle venait à autoriser le burkini dans les piscines municipales, «la région coupera toute subvention à la ville de Grenoble». 

Cette question du burkini doit encore être discutée au conseil municipal de la ville de Grenoble, le 16 mai prochain. 

Lien Midi Libre (septembre 2021) – « Les filles n’ont pas besoin de sport » : la nouvelle règle des talibans qui brime un peu plus les femmes