Le clandestin algérien sous OQTF n’est pas passé devant un juge avant son expulsion, affirme sa fiancée franco-algérienne

La complice du fiancé de Béziers, candidat au mariage blanc et expulsé, se victimise

Dans l’affaire du mariage blanc de Béziers, Mélissa, 29 ans, la fiancée suspectée de complaisance dans l’affaire du mariage blanc de Béziers avec un ressortissant algérien de 23 ans qui a été expulsé ce jeudi 20 juillet, affirme que son fiancé sous le coup d’une OQTF n’est pas passé devant le juge avant d’être obligé de quitter le territoire français.

Dans un mariage blanc, les conjoints ne s’aiment pas mais s’accordent à utiliser l’institution du mariage pour servir une cause unique et bien précise : l’obtention de la nationalité française ou un titre de séjour pour le conjoint étranger (article L423-1 nouveau du CESEDA).


« Je me sens un peu vidée ». Mélissa, qui devait épouser son fiancé de nationalité algérienne le 7 juillet dernier à Béziers (Hérault), a réagi sur BFMTV ce jeudi soir à son expulsion jeudi par les autorités françaises. Une mesure prise sans que son fiancé, visé par une OQTF, soit présenté devant un juge, selon elle.

« On lui a expliqué qu’on avait trouvé un billet pour lui et qu’on le mettait directement dans un avion. On lui a pris son téléphone et on lui a rendu quelques instants avant de décoller », raconte Mélissa sur BFMTV.

« Il y a de l’acharnement »

Selon la fiancée, l’avion de son fiancé a décollé de Marseille pour l’Algérie, et ce, alors qu’il n’est « absolument pas passé devant un juge (qui) avait jusqu’à vendredi 14h20 pour statuer […] cela n’a pas eu lieu ».

Mélissa accuse de « collusion entre la mairie et les autorités préfectorales sur la situation de son fiancé: « il y a de l’acharnement sur ma personne et celle de mon mari ». De mari, il n’y a pas: le mariage civil n’a pas été célébré…

Le ressortissant algérien, entré clandestinement en France en 2016, était un mineur de 16 ans isolé (mineur non accompagné) sous le coup d’une OQTF depuis moins d’un an (août 2022). Il avait déjà été placé une fois en centre de rétention administrative, il avait vu un juge des libertés et de la détention au bout de 48h mais était ressorti libre. Lundi, il a de nouveau été placé en centre de rétention et cette fois-ci expulsé en Algérie.

La préfecture maintient qu’elle a respecté la loi

La préfecture de l’Hérault confirme de son côté que le fiancé est bien passé devant le juge de la détention et des libertés avant d’être expulsé.

« Le préfet rappelle que conformément à la loi, les étrangers dépourvus de titre de séjour n’ont pas vocation à demeurer sur le territoire national. En l’absence de retour volontaire, il est procédé à leur expulsion« , écrit la préfecture de l’Hérault dans un communiqué.

« On a fait passer monsieur pour un délinquant. On a fait passer moi pour quelqu’un qui vit des minimas sociaux (sic) et n’a pas de compétences. L’acharnement est clair », répond Mélissa ce jeudi soir sur BFMTV, « ils ont détruit ma vie ».

Celle « à qui on arrache son fiancé du jour au lendemain », souhaite désormais recourir à tous les moyens et dispositifs possibles pour « faire valoir ses droits ». Sans montrer son visage.

En l’état actuel de la législation, l’homme ou la femme qui, pour facilité l’obtention par l’autre d’un titre de séjour, se prête à la mascarade d’un mariage blanc, reconnu par le Parquet après enquête, n’est passible d’aucune peine… La loi ne sanctionne ni la tentative de mariage de complaisance, ni le ou la complice de la tentative de tromperie: il n’y a pas de délit…