Le NPA se fracture à son cinquième congrès

Deux forces d’attraction: LO et LFI

Une guerre de légitimité s’ouvre. « On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti, avec plusieurs orientations et plusieurs pratiques militantes« , a justifié l’ex-candidat à la présidentielle, Philippe Poutou.

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) s’est scindé en deux à l’issue de son cinquième congrès, dimanche 11 décembre. Le courant des figures historiques Philippe Poutou et Olivier Besancenot, qui opte « pour une « gauche radicale qui peut travailler avec LFI », a pris acte de ses désaccords politiques avec les défenseurs d’une ligne jugée trop « sectaire ». 

« On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti, avec plusieurs orientations et plusieurs pratiques militantes, et nous avons pris l’initiative de la séparation. On ne pouvait plus, on ne voulait plus continuer comme ça », a expliqué dimanche, lors d’une conférence de presse, Philippe Poutou, candidat de ce petit parti d’extrême gauche trotskiste lors des trois dernières élections présidentielles. 

« Il y a ceux qui ne souhaitent que travailler avec Lutte ouvrière, et les partisans d’un parti plus ouvert », a résumé Julien Salingue, le responsable presse du parti.

« Nous décidons de continuer le NPA en actant de la séparation avec ces groupes », ont précisé dans un communiqué les délégués de son courant, celui de la plateforme B, qui avait recueilli 48,5% des suffrages des 2.000 adhérents du parti avant ce congrès.

Avec la plateforme C, qui avait obtenu 45,3% des suffrages, il y a désormais « une bagarre de légitimité » autour du NPA, a reconnu lors de cette conférence de presse la porte-parole Christine Poupin, tout en soulignant que son courant B était « le plus nombreux » et en revendiquant la « légitimité historique et politique ».

Clémentine Autain veut une initiative de rue contre les réactionnaires

2014-2022: la menace sur la démocratie vient toujours de l’extrême gauche révolutionnaire.

Il pourrait l’avoir…

La porte-parole d’Ensemble !, une des composantes du Front de gauche (FG, coalition de partis politiques français, mise en place par le Parti communiste français, le Parti de gauche et la Gauche unitaire lors des élections européennes de 2009 ), a « lancé un appel pour une réunion urgente qui rassemblerait à parts égales forces sociales, politiques et intellectuelles déterminées à lutter dans le même temps contre les forces réactionnaires du pays et les politiques d’austérité qui nourrissent la désespérance ».

Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire, Ensemble ! est un parti politique français d’extrême gauche révolutionnaire lancé en 2013 par Les Alternatifs (féministe et autogestionnaire), Convergences et alternative (dissidents du NPA, trotskiste), la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), la Gauche anticapitaliste (ex-courant du NPA), une large majorité des militants de Gauche unitaire et des personnalités précédemment non-membres d’une organisation politique.

Les élus sont des femmes,

Clémentine Autain (Seine-Saint-Denis), marxiste et féministe ; Danièle Obono (Paris), indigéniste ;

Muriel Ressiguier (Hérault), membre d’Ensemble ! et de La France insoumise (LFI), islamo-gauchiste

Dans cet appel publié par l’AFP, Clémentine Autain explique l’objectif. « Préparer une initiative de rue », un « mouvement inédit » qui sera « le plus large possible », a-t-elle dit. Son appel concerne « évidemment le Front de gauche, le NPA, LO mais aussi les courants de EELV et du PS qui ne se reconnaissent pas dans l’orientation actuelle du gouvernement » et même « sont abasourdis » par le recul sur la politique familiale.

L’appel s’adresse « aux mouvements sociaux, syndicats, associations et aux intellectuels qui sont en attente d’une riposte au climat délétère ambiant », a poursuivi la candidate Front de gauche à Sevran (93) aux prochaines municipales qui souhaite que cette réunion préparatoire puisse avoir lieu « dans les jours qui viennent ».

« Week-end de révolte de gauche »

Clémentine Autain a été rejointe dans cette initiative de 2014 par le nouveau parti anticapitaliste (NPA). « Pourquoi pas un grand week-end de révolte de gauche ? », proposent les trois signataires d’une « lettre ouverte », Olivier Besancenot, Christine Poupin et Philippe Poutou. « Dans cette perspective, nous proposons, à l’ensemble des organisations de la gauche politique et syndicale qui ne participent pas à la majorité gouvernementale, aux associations qui militent pour la défense des droits sociaux et démocratiques de se rencontrer pour agir en commun« , écrivaient-ils.

Cet appel faisait suite à des manifestations, « Jour de colère » le 26 janvier et celle de « La Manif pour Tous » le 2 février.

2017 – Autain : « Mener le rapport de forces dans la rue »

Autain, la révolution souriante

Autain parle toujours de «coup d’Etat social»: en 2017, c’était à propos des ordonnances sur la loi travail. Elle misait déjà sur une «montée en puissance» de la contestation.

« Comme députée et responsable politique, j’affirme qu’il faut utiliser différentes formes de mobilisation pour mener la contestation. » 

Faute d’une «fédération populaire» des partis de gauche, Autain appelle à descendre dans la rue

La révolution est-elle en marche ?

Dans le cas où, à la législative de 2022, la gauche n’imposerait pas à Macron une cohabitation au profit de Mélenchon, Clémentine Autain veut continuer la lutte populaire et ne s’en remet pas qu’au suffrage universel : «Il faudra continuer à aller dans la rue.» 

Mélenchon «se battra jusqu’à son dernier souffle, donc je vous assure que ce n’est pas son dernier combat