Agri-bashing : les écolos veulent abattre nos bovins : ah, les vaches !

Bientôt la fin de notre auto-suffisance en viande et en lait : début de carences alimentaires en France?

Une affaire de « cornecul »

Sous influence des groupes de pression écologistes radicaux, la Cour des comptes préconise de baisser le nombre de bovins en France pour réduire l’empreinte carbone…

Dans un rapport très fouillé, les sage de la Cour des comptes demande de « définir une stratégie de réduction » du cheptel bovin pour ateindre les objectifs climatiques de la France.

La Cour des comptes appelle à réduire le cheptel de bovin dans un rapport publié lundi. Elle recommande « une stratégie de réduction » du nombre de bovins en France, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La Cour des comptes s’attire les foudres des éleveurs, qui s’inquiètent de ces préconisations.

La France, premier producteur européen de viande bovine

« Le bilan de l’élevage bovin pour le climat est défavorable », écrivent les Sages dans leur rapport de 137 pages sur « les soutiens publics aux éleveurs de bovins ». La France est le premier producteur européen de viande bovine et le deuxième producteur de lait, avec 24,6 milliards de litres en 2020, derrière l’Allemagne (32,5 milliards de litres).

Il y a environ 17 millions de bêtes, elles représentent 11,8% des émissions de gaz à effet de serre du pays, ce qui est comparable « à celles des bâtiments résidentiels du pays ». Car les vaches, quand elles digèrent, produisent et rotent du méthane. Ce gaz à effet de serre est beaucoup plus puissant que le CO2. « Le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane (souscrits dans l’accord international Global Methane Pledge) appelle nécessairement une réduction importante du cheptel », note la Cour des comptes. La France s’est également engagée à réduire ses émissions globales de 50% d’ici à 2030 par apport à leurs niveaux de 1990.

60% des émissions de méthane dues à l’agriculture

Selon l’Agence Internationale de l’Energie, 60% des émissions de méthane en France sont dues à l’agriculture, et en grande partie à l’élevage bovin*. « La deuxième principale contribution provenant des déchets (décharges et fermentations des eaux usées) avec 26 % des émissions »*, ajoute les Sages. « On voit donc mal comment les émissions de méthane pourraient baisser de 30 % à la fin de cette décennie sans que l’agriculture, en tout premier lieu le cheptel bovin, soit affecté », conclue la Cour des comptes.

Le nombre de bêtes baisse depuis plusieurs années : -17% de vaches laitières entre 2000 et 2020. « Cette diminution reste subie et ne fait pas l’objet d’un véritable pilotage par l’Etat, au détriment des exploitants », selon le rapport. Le cheptel bovin pourrait diminuer à 15 millions de bêtes environ en 2035 puis 13,5 millions d’ici 2050, selon les projections. La réduction des cheptels « peut être aisément conciliée avec les besoins en nutrition des Français, un tiers d’entre eux consommant davantage que le plafond de 500 g par semaine de viande rouge préconisé par le plan national nutrition santé », écrit la Cour des comptes.

A Flourish map

Le ministère de l’Agricture conteste

Ce rapport est une menace contre l’élevage. Ses auteurs rappellent que « l’élevage bovin est producteur de services environnementaux et sociétaux considérables », et qu’il « valorise des terres non arables ». Son apport nutritionnel est juste négligé : nié. Dans une réponse écrite rédigée le 12 mai, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture à la toison couleur queue de vache, conteste une partie des conclusions. Il rappelle que son adhésion à l’accord mondial du Global Methane Pledge et la promesse de réduire de 30% les émissions de méthane « ne constitue en aucun cas un engagement (…) à atteindre individuellement cet objectif ».

Ce pacte est un engagement visant à réduire les émissions de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Cela devrait permettre de réduire le réchauffement climatique d’au moins 0,2°C d’ici à 2050. Et le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui a un impact sur le réchauffement de la planète plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 20 ans dans l’atmosphère.

Le Canada, le Pakistan et le Nigeria font partie des pays qui s’engagent à l’égard du Global Methane Pledge, rejoignant ainsi les huit signataires initiaux annoncés en septembre 2021. La France, comme l’Allemagne, fait donc également partie des nouveaux signataires du pacte lancé par l’UE et les Etats-Unis.

L’inquiétude des éleveurs

Le rapport a suscité une levée de bouclier de la part des agriculteurs et de certains élus, comme le député LR Julien Dive, sur Twitter :  » Que nos hauts fonctionnaires de la Cour des comptes dans leur tour d’ivoire s’affairent à des recommandations sur le déficit public ou encore notre balance commerciale plutôt que de compter les bouses des vaches. Laissez nos paysans tranquilles ! »

25% de la viande bovine en France est importée. Réduire les cheptels, c’est juste déplacer le problème selon des agriculteurs. « Non, la baisse du cheptel n’est pas une fatalité ! Non, un scénario à la néerlandaise n’est pas inéluctable ! Oui nous avons besoin d’un élevage laitier en France !! », a tweeté lundi le directeur général de la Fédération des transformateurs laitiers (Fnil), François-Xavier Huard. L’exemple des Pays-Bas est souvent cité comme repoussoir: le projet du gouvernement néerlandais pour limiter les émissions d’azote, via notamment une réduction drastique du cheptel, ont déclenché l’ire des agriculteurs et propulsé un parti populiste en tête des forces politiques au Sénat.

La Fédération des producteurs de viande bovine (FNB), une section de la FNSEA, a écrit un courrier à la première ministre, Elisabeth Borne. La NFB rappelle que le France a perdu « près d’un million de vaches sur les seules sept dernières années. Mais selon la haute administration, nos vaches ne disparaîtraient pas assez vite des paysages français ? » Les professionnels de l’élevage comptent beaucoup sur l’innovation (notamment des additifs alimentaires qui limitent la production de méthane par les vaches) pour alléger le bilan carbone de la viande rouge et du lait. Mais selon les experts, cela ne dispensera pas d’une baisse de la taille du cheptel.

Les écologistes applaudissent

La secrétaire nationale d’Europe-Ecologie Les Verts approuve en partie ce rapport de la Cour des Comptes. « Je pense que tout le monde a bien compris – même ceux qui aiment la viande – que la quantité de viande qu’on mange par habitant en France n’est pas durable pour la planète et n’est pas bonne pour la santé« . Sans culpabiliser le consommateur qui le fait vivre, ni cracher dans la mangeoire, l’écologiste signale que, « quand on mange de la viande, il faut aussi prendre en compte l’empreinte carbone du bétail ». La quadrature du cercle… L’éleveur bio charentais de vache maraîchine, rustique, mixte (laitière, produisant -outre du méthane- une viande de grande qualité, robuste (animal de traction), à Sablonceaux, et eurodéputé EELV Benoît Biteau ne se renie pas, considérant « en même temps » que la recommandation de la Cour des comptes est « courageuse et réaliste, » car « réduire le cheptel de bovins en Europe est un impératif climatique ».

Aide alimentaire : le nombre de bénéficiaires a triplé depuis 2012

L’arrivée de Macron auprès de Hollande est-elle une simple coïncidence ?

La fréquentation des banques alimentaires s’est accrue avec l’explosion de l’inflation. A la rentrée de septembre 2022, l’Insee s’attendait en fin d’année à une explosion des prix de l’alimentation. Or, Macron, pourtant ancien ministre de l’Economie de F. Hollande, ne s’est pas attaqué aux racines du mal. Pour en alléger les effets, son gouvernement a mis en place plusieurs mesures, qui ont fait illusion. Officine de Bercy, l’INSEE a pu ainsi répandre l’idée que l’inflation enregistrée en France est restée « parmi les plus faibles des pays de la zone euro »Renforcement de la « remise à la pompe » depuis le 1er septembre, maintien du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année devaient permettre de stabiliser l’inflation à 5,9 % sur un an en septembre et 5,8 % en octobre. Des mesures bonnes à prendre, mais illusoires, car loin de régler quoi que ce fût: l’endettement de la France avait bondi et la note à payer reste salée.

L’Insee s’attendait en fin d’année à une poursuite de la hausse des prix de l’alimentation. « Leur glissement annuel serait de 12 % en décembre, contre 7,5 % au mois d’août, nota Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture de l’Insee. Ils deviendraient de peu le premier contributeur à l’inflation, devant l’énergie » dont les prix seront mécaniquement plus élevés qu’en décembre 2021, période où les cours du pétrole notamment avaient baissé. Le glissement annuel des prix de l’énergie en décembre 2022 devrait ainsi atteindre 20,8%, contre 22,2% en août mais 19,2% en septembre, selon l’Insee.

Le transfert sur les Français des contraintes en consommation d’énergies n’a encore rien réglé à la source.

Il ne fallait pas casser le nucléaire, puis demander aux foyers de se pourrir la vie, en baissant le chauffage et en réduisant sa consommation de produits frais de première nécessité, céréales, fruits et légumes ou oeufs. L’Ukraine était-elle si opprimée par Moscou qu’elle devait entrer en conflit avec la Russie et que l’UE alignée sur les USA et l’OTAN que la France avait obligation de se porter au côté d’un Etat non-membre et de participer au boycottage d’un peuple historiquement ami ? Que croyait Macron lorsqu’il se joignit aux représailles contre la Russie menacée des missiles de Joe Biden sur sa frontière ? Que notre économie n’était pas dépendante et que nos échanges commerciaux pourraient continuer ? L’idéologie ne fait pas bouillir la marmite.

L’exécutif travaille toujours à la création d’un panier anti-inflation fourni par …les industriels

Les politiques de Macron, intérieure comme extérieure, aggravent toutes les situations. Rien d’étonnant que les prix de l’alimentaire ont encore grimpé en flèche en janvier et que, début février, les industriels aient encore été réticents à signer avec lui. On dit qu’il connaît bien ses dossiers, mais il ne sait pas quoi en faire.

Plus de 13% d’inflation en janvier sur l’alimentaire. Faire ses courses coûte de plus en plus cher et rien ne donne à croire que ça puisse s’arranger, alors que les négociations commerciales en cours entre producteurs et distributeurs s’enlisent et que la gauche prépare le blocage du pays à compter du 7 mars. Les négociations risquent d’entraîner une nouvelle hausse des prix dès le mois prochain. Certains analystes parlent même d’un « mars rouge ».

Conséquence, un Français sur quatre pense à réduire ses dépenses alimentaires cette année, selon une étude NielsenIQ publiée ce mercredi.

Selon cette étude, les foyers français ont dû dépenser 280 euros supplémentaires en 2022 pour remplir leur caddie de produits de grande consommation par rapport à 2021. Face à ça, le gouvernement tente de lancer « son » panier anti-inflation. En réalité, si Macron nous y a conduit, ce n’est pas lui qui prend en charge ce panier de la ménagère. Son « travail » consiste à demander aux industriels de marcher sur un fil et aux Français de danser devant le buffet.

On en sait un peu plus sur le contenu du panier-inflation. Une cinquantaine de produits, notamment cinq fruits et légumes, dont trois bio, deux féculents, de la viande rouge ou blanche, dont au moins une labellisée, du poisson, mais aussi des produits d’hygiène dentaire, selon des informations du Parisien.

DE FORTES RÉTICENCES

Mais va-t-il voir le jour? C’est la ministre Olivia Grégoire qui est à la manœuvre et qui tente toujours de convaincre les chaînes de supermarchés de lancer ce panier début mars. Début février, il y avait bien l’Allemand Lidl et la société anonyme coopérative française Système U… et c’était tout. Aucun autre distributeur n’a encore dit oui au panier anti-inflation du gouvernement.

Et pourtant le temps presse, car il doit voir le jour début mars. Alors la ministre Olivia Grégoire multiplie les échanges et tente de convaincre. Concrètement, ce panier, c’est une liste de 50 familles de produits comme les fruits de saison, l’épicerie ou encore les surgelés. Libre ensuite à chaque distributeur de référencer les aliments et marques de leur choix avec la promesse pour le consommateur du meilleur rapport qualité-prix. Les supermarchés doivent aussi s’engager à ne pas ou presque pas les augmenter pendant trois mois.

Or, le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozaille, brandit la menace. Ce diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon porte une proposition de loi pour « adapter le rapport de force » entre les fournisseurs et la grande distribution et elle a été approuvée par l’Assemblée nationale mi-février. Le député dénonce les distributeurs qui « profitent de leur situation » en brandissant la peur de l’inflation. Mais lui-même propose de ne plus obliger les fournisseurs à continuer de livrer les distributeurs en cas d’échec des négociations. Le député plaide aussi pour un « cahier des charges » sur le panier anti-inflation et lonte la barre plus haut, pour avoir uniquement un « panier de produits sains ».

Un bras de fer fondé sur la peur et le chantage, une manière macronienne de débattre et de favoriser le dialogue…

Une méthode peu susceptible de faire tomber les réticences. « Faire ça obligerait à se rattraper en gonflant les marges d’autres produits », assure un distributeur qui, pour l’instant, refuse de signer. Des critiques balayées par l’entourage de la ministre qui assure que d’autres chaînes de supermarchés s’apprêtent bel et bien à rentrer dans le dispositif. Sinon, le panier de la ménagère deviendra trop grand et la malnutrition, l’obésité et les carences répercuteront la menace sur les plus vulnérables et l’Assurance maladie.