Troussel veut interdire Villepinte à Zemmour

L’état de droit bafoué: un candidat officiel à la présidentielle, barré par des élus de gauche

Stéphane Troussel (ci-dessus à la gauche d’Anne Hidalgo et Francois Hollande), président (PS) de Seine-Saint-Denis, veut faire annuler le meeting d’un candidat officiel à la présidence de la République, Eric Zemmour, à Villepinte (LR) en Seine-Saint-Denis présidée par le socialiste qui s’était présenté à la départementale en binôme avec Zaïnaba Saïd-Anzum, maire adjointe à La Courneuve.

Déni de démocratie du président PS du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, qui a lancé jeudi soir une pétition et un site pour s’opposer à la tenue du meeting d’Eric Zemmour à Villepinte dimanche, un « symbole révoltant », selon les soutiens de la maire Hidalgo, elle-même candidate à la présidentielle d’avril.

Stéphane Troussel fait pression sur les propriétaires de la Halle des expositions, signataires d’une charte de la diversité, mais prêts à accueillir ce dimanche un candidat condamné pour incitation à la haine raciale, selon les associations associations Ligue des droits de l’homme l’humain, LICRA, SOS Racisme…, « condamné pour délit d’opinion », selon lui.

Zemmour en meeting en Seine-Saint-Denis dimanche ? Stéphane Troussel, le président de Seine-Saint-Denis dit NIET. 

«Ni la Seine-Saint-Denis ni la «diversité» ne peuvent servir de faire-valoir à ceux qui attaquent la République, qui haïssent la France et qui sapent ses principes au quotidien», écrit Stéphane Troussel dans une pétition de combat anti-démocratique hébergée sur le collectif « pascheznous », syndicat des quartiers populaires créé pour l’occasion.

Dans une pétition, il s’adresse aux dirigeants de la Halle des expositions de Villepinte, le groupe Viparis, dont les locaux doivent accueillir le candidat hors parti à l’élection présidentielle, ce dimanche.

Le président PS du département de Seine-Saint-Denis
Stéphane Troussel, le 27 février 2018. 

Stéphane Troussel rappelle que Viparis a signé en 2009 une «Charte de la diversité en entreprise», dans laquelle il s’engage à «promouvoir l’application du principe de non-discrimination, sous toutes ses formes». Selon lui, cet engagement n’est pas compatible avec le fait d’accueillir une personnalité condamnée plusieurs fois pour incitations à la haine et à la discrimination raciale, malgré la présomption d’innocence, du sursis et des relaxes ou un recours à la CEDH…

En vérité, suite au discours de 2019 contre des musulmans à la convention de la droite Eric Zemmour a interjeté appel d’une condamnation. L’audience d’appel a eu lieu le 2 juin 2021. La cour d’Appel de Paris a prononcé sa relaxe le 8 septembre 2021. Le Parquet général dépendant du ministre de la Justice a formé un pourvoi en cassation.

Dans l’accusation de provocation à la discrimination raciale en 2011, Zemmour a obtenu le sursis. Lors des poursuites de 2018 pour « provocation à la haine religieuse envers les musulmans », Zemmour a saisi le 5 décembre 2019 la Cour européenne des droits de l’homme.

Les plaintes de 2008, 2014, 2017 et 2018 ont abouti à sa relaxe.  

Stéphane Troussel a choisi France inter pour dénoncer «une forme d’hypocrisie» et demande «des explications au groupe Viparis, propriétaire du Parc». C’est pour faire face à l’affluence, que l’équipe de campagne a dû opter pour Villepinte à la dernière minute.

Le meeting de Zemmour devait en effet se tenir initialement dans le XIX arrondissement de Paris, au Zenith, qui se dresse sur le bord du canal de l’Ourcq, mais sa capacité maximale est de 6.804 places et Zemmour espère trois fois plus.

Le candidat migrant a donc sollicité un hébergement au Parc des expositions, dans la Grande Halle de La Villette, un projet qui fait pareillement hurler des élus locaux de gauche: la ville et l’arrondissement de François Dagnaud (PS) sont gérés par une coalition islamo-gauchiste. Mardi, le conseil d’arrondissement avait voté un vœu contre cet événement. Le maire (PS), François Dagnaud souhaitait ainsi rappeler que le XIXe est un territoire «qui porte des valeurs humaines et républicaines, à l’encontre des idées véhiculées par Eric Zemmour», assurait-il au Parisien.

Des manifestants antifascistes fascisés sont annoncés ce dimanche à Paris, comme à Marseille la semaine précédente déjà, posent des questions de sécurité: ils comptent dénoncer des propos et des propositions jugées xénophobes du candidat dérangeant la pensée unique marxiste, décoloniale et indigéniste, ainsi que christianophobe, féministe et genrée.

La maire LR de Villepinte, Martine Valleton, une juriste, souscrit-elle à l’opération de censure?

L’indépendance de Viparis à l’épreuve

Viparis gère 95 % de l’espace disponible en région parisienne ou encore 65 % de celui qui est recensé en France, un quasi monopole aux mains de deux actionnaires à parité, CCI Paris Ile-de-France, dont le directeur général est Stéphane Fratacci, un ancien directeur de cabinet du ministre socialiste de l’Intérieur Gérard Collomb (2017-2018) de Macron et Unibail-Rodamco-Westfield, le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde, dont Xavier Niel, gendre de Bernard Arnault, possède 23,24 %. Or, Xavier Niel est actionnaire principal d’Iliad, maison mère du fournisseur d’accès à Internet Free et copropriétaire du groupe Le Monde, notamment contrôlé par Le Nouveau Monde co-detenu par Daniel Kretinsky, ce dernier possédant aussi Elle et l’hebdomadaire Marianne, dont la directrice de la rédation, Natacha Polony, collabore avec BFMTV dans l’émission Polonews. Tous roulent pour Anne Hidalgo, la maire de… Paris, 5% dans les sondages.

Le directeur exécutif du CCI Paris Ile-de-France est Pablo Nakhlé Cerruti qui a été collaborateur parlementaire du député du Tarn Bernard Carayon, porte-parole de Michel Barnier qui appelle à voter Pécresse contre Ciotti, lequel voterait plutôt Zemmour que Macron à la présidentielle.