Le premier des djihadistes français a été libéré en catimini, il y a 3 mois

Lionel Dumont, chef du gang de Roubaix, est libre, sous bracelet électronique

L’islamiste a passé Noël en famille,
à la différence de Claude Guéant

Eric Dupond-Moretti a autorisé la libération du terroriste islamiste français, membre du Gang de Roubaix en 1996, Lionel Dumont, avec quelques mois d’avance. Il avait été condamné à 25 ans de prison. Il a été placé sous bracelet électronique et est revenu rapidement s’installer dans le Nord, a-t-on appris ce vendredi.

La remise en liberté du djihadiste est révélée après trois mois: elle date en effet de la mi-novembre 2021 et intervient plus tôt que prévu, a-t-on appris. Il a bénéficié d’une libération sous bracelet électronique de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) où il était incarcéré depuis plusieurs années. 

Converti à l’islam après des études d’histoire, Lionel Dumont avait rejoint une unité paramilitaire en Bosnie Herzégovine en 1994. Au début de l’année 1996, ce musulman radicalisé a organisé une série de braquages ultra-violents dans la métropole lilloise pour financer la guerre sainte islamiste. 

En mars, après une attaque de fourgon au lance-roquettes et une tentative d’attentat à la voiture piégée à Lille, le Raid lance l’assaut sur la maison du gang à Roubaix. Lionel Dumont avait réussi à s’enfuir, pour se lancer dans une longue cavale à travers plusieurs pays. En 2005, il est condamné à 30 ans de prison, une peine réduite à 25 ans lors d’un procès en appel en 2007. 

De prison en prison

Il commence alors un parcours carcéral long et compliqué. Pour limiter ses contacts avec d’autres détenus radicalisés, il est régulièrement transféré de prison en prison. Lors de sa détention, il ne pose pas de problème de comportement particulier et il finit par bénéficier de plusieurs permissions de sortie et une réduction de peine. 

Alors que sa libération était prévue en juin 2022, Lionel Dumont bénéficie finalement d’une libération anticipée. En septembre 2021, le juge d’application des peines (JAP) d’Alençon a accepté sa libération sous bracelet électronique.

L’exécutif n’assume pas et sa presse fait valoir que le juge agit contre l’avis du Parquet. Mais la cour d’Appel de Caen a confirmé cette décision et Lionel Dumont est sorti le 17 novembre. 

Revenu dans le Nord, sous surveillance

Ce djihadiste français est rapidement revenu sur sa terre natale. Il vit aujourd’hui dans la région de Dunkerque, sous le contrôle d’un juge d’application des peines. Comme tous les sortants de prison condamnés pour des faits de terrorisme, il serait sous étroite surveillance des services de renseignement, assure-t-on.