Covid-19 : cluster de migrants à Roissy

La zone d’attente pour migrants de l’aéroport déclarée foyer de contamination

Protéger les Français
de migrants clandestins porteurs
de variants mortels de la covid est-il inhumain?

Les migrants clandestins arrivent par avions et les étrangers qui se voient refuser l’entrée sur le territoire français rejoignent cette zone d’attente où les cas de Covid-19 se multiplient. Ils doivent parfois être remis en liberté sans suivi sanitaire. Parmi eux, de nombreux Indiens importateurs du variant du même nom…

Sur la zone aéroportuaire de Roissy, Val-d’Oise, aux portes de Paris, se développe un foyer de contamination aux variants de toutes sortes du coronamirus, « en même temps » que les autorités martèlent qu’elles déploient des contrôles renforcés pour tenter d’endiguer la propagation des variants en France.

Dans la zone d’attente pour personnes en instance, dite «Zapi», patientent jusqu’à 26 jours tous ceux qui ne peuvent justifier de leur légitimité à entrer en France avant d’être renvoyés vers leur pays d’origine – ou libérés. Le temps de contracter la Covid-19 ou de la diffuser, lorsqu’ils sont porteurs : depuis janvier, 20 migrants ont été testés positifs, dont certains ont été libérés sur le territoire français sans suivi sanitaire.

«Il y a de plus en plus de malades. Nous en avons eu plusieurs avérés la semaine dernière, et d’autres avec des signes évocateurs , note Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), auprès du Figaro«Une migrante venue d’un pays d’Afrique a reçu le résultat de son test positif à l’issue de son audience devant le juge des libertés et de la détention, avant d’être libérée sur le territoire.» Cette association est un collectif d’associations (ACAT France,  Amnesty International, La ligue des droits de l’homme, Gisti, la Cimade, etc.) et de syndicats (CFDT Air France, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, etc.)

Absence d’aération, manque de désinfection, port du masque irrégulier et locaux exigus : dans la zone d’attente, le virus prolifère, à en croire les associations qui interviennent. L’Anafé a suspendu sa mission sur place le 24 avril, quand la Croix Rouge avait exercé son droit de retrait dès la semaine précédente. «Nous ne pouvions pas nous permettre de laisser nos bénévoles s’exposer autant, ni tolérer de telles conditions de détention», poursuit Laure Palun.

A ce jour, au moins 126 illégaux sont détenus dans la zone d’attente, dont un important nombre de ressortissants indiens. «Une soixantaine d’Indiens sont arrivés d’un coup, doublant le nombre de personnes dans la Zapi, explique Laure Palun. D’après le vice-président des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Bobigny Philippe Damulot, ces derniers ont été arrêtés lors d’une escale alors qu’ils cherchaient à rejoindre les États-Unis. «Ils ont généralement un passeport authentique, mais se sont heurtés à des refus d’embarquement à Roissy, opposés par la compagnie aérienne ou les autorités étrangères», explique Philippe Damulot au journal Le Parisien. Certains d’entre eux ont choisi de demander l’asile (politique ou économique?) en France.

Libérés sur le territoire… sans test supplémentaire

A l’issue des 26 jours de détention, les étrangers en situation irrégulière sont soit expulsés vers leur pays d’origine, soit libérés sur le territoire français. Pendant ce temps, nombreux sont ceux à refuser les tests PCR, dans la mesure où un dépistage négatif conditionne l’embarquement vers la destination d’origine. Sur les 52 personnes reçues en audience vendredi 23, dix huit ont été libérés sur le territoire français… Sans suivi sanitaire adapté.

Le variant indien est entré en France

Avec l’arrivée soudaine de ces ressortissants indiens dont le pays connaît une flambée épidémique sans précédent, la France redoutait de voir entrer ce variant local sur le territoire national. Or, c’est fait, malgré les dispositions sanitaires mises en place par le gouvernement.

Un premier cas de variant indien du coronavirus a été détecté en Lot-et-Garonne, a-t-on appris dans la soirée de jeudi.
Ce premier cas n’est pas lié à la Zapi de Roissy. En effet, le «séquençage a été fait à Toulouse sur un patient qui était revenu d’Inde et qui refaisait un test parce qu’il devait repartir à l’étranger. On a identifié que c’était le variant indien et donc tout le dispositif de retrotracing, d’isolement et de protection de toutes les personnes a été mis en place vis-à-vis de ce variant indien», a précisé Benoît Elleboode, directeur régional de l’ARS, à BFMTV et CNews.

Sur CNews, il a ajouté qu’un second cas, cette fois-ci à Bordeaux, était suspecté. «Le virus est en train d’être séquencé au CHU de Bordeaux et on aura la réponse normalement demain» vendredi.

Le ministre de la Santé Olivier Véran avait indiqué mardi qu’«aucun cas de variant d’origine indienne» n’avait été détecté «en France métropolitaine».

Deux cas confirmés de variant indien dans les Bouches-du-Rhône

« Il s’agit de deux personnes arrivant d’Inde, sans lien l’une avec l’autre ». Il s’agit de deux personnes arrivant d’Inde, sans lien l’une avec l’autre », indique la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué publié jeudi soir.

« Ces deux personnes ont été mises en quarantaine immédiatement après leur arrivée sur le territoire national », détaille la Direction régionale de la Santé (DGS). « Elles ont été testées positives au tout début de leur quarantaine respectivement le 19 et le 27 avril. Les résultats de séquençages des deux tests ont identifié le variant B.1.617, le variant dit indien. »

Or, ce variant B.1.617, détecté pour la première fois en Inde, soupçonné d’être plus contagieux que les souches précédentes du coronavirus, est jugé en partie responsable d’une deuxième vague épidémique dévastatrice en Inde.

« Un système de détection et de surveillance des cas possibles d’infection au variant B.1.617 a été mis en place par Santé Publique France et les Centres nationaux de référence, en lien avec les laboratoires d’analyses ».

Clandestins et « bénévoles » dérangés par une police aux frontières renforcée dans les Alpes

« Des renforts auxquels se heurtent quotidiennement associations et exilés, » selon le commentaire biaisé du Huffington Post.

En novembre, Macron a en effet doublé les effectifs de la police aux frontières (PAF) « contre la menace terroriste ». C’est pour notre “protection commune”, « assura » annonça Macron, le 5 novembre, dans la foulée des attentats terroristes de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice.

A Montgenèvre (Hautes-Alpes), par exemple, une soixantaine de policiers, de gendarmes réservistes et même de militaires de l’opération Sentinelle sont arrivés en renfort ces dernières semaines, selon la préfecture.

Comme le montre le reportage vidéo ci-dessus, « cette forte présence policière n’est pas sans conséquence sur les dizaines d’exilés » migrants en situation irrégulière bafouant donc les lois de la Republique – de celles qui ne sont pas exécutées – , dont de nombreux « demandeurs d’asile » [qualification a priori de journaliste partisan], qui tentent chaque jour de franchir « au péril de leur vie » ce point montagneux de la frontière franco-italienne [choisi pour tromper la vigilance d’un pays souverain], ni sur les associations [politiques] qui leur portent assistance [une facilitation illégale].

Le Huffington Post informe-t-il ou milite-t-il contre les lois de la République ?

« Samedi 5 décembre, notre caméra a pu suivre [sic] sur le terrain l’association ‘Tous migrants’ (!), dont deux bénévoles [activistes racialisés] ont récemment été interpellés [en application de la loi] lors d’une maraude et convoqués devant le tribunal de Gap pour “aide à l’entrée” [illégale] d’un couple… d’Afghans [sans aucun lien historique ou culturel].

« On sait que des policiers ont bien conscience que ce qu’on leur demande de faire est inhumain, » commente Michel Rousseau (association Tous migrants) dont le HuffPost est le relais.

Signe supplémentaire [parti-pris] que ce “délit de solidarité” [terminologie reprise des associations universalistes] persiste [parti-pris], deux bénévoles [?] ont une fois de plus [sic] été interpellés lors de notre reportage, alors qu’ils portaient assistance [apportaient leur complicité] à une dizaine de migrants afghans, iraniens et maliens côté français [des Alpes franco-italiennes]. Soupçonnés “d’aide à l’entrée sur le territoire de personne en situation irrégulière”, ils ont reçu une convocation pour une audition libre 48 heures plus tard.[minimum judiciaire]

Selon nos informations, les deux maraudeurs n’ont finalement fait l’objet d’aucune poursuite, mais ont vu leurs empreintes et photos récoltées par les autorités [l’Etat a besoin de connaître ceux qui le défient]. Depuis notre tournage, quatre autres maraudeurs ont encore [sic] été convoqués par la police, pour un total de six bénévoles auditionnés en à peine [sic] une semaine. [suggestion d’atteinte aux libertés, de répression? ]

Des rétentions au cadre légal flou

Avant leur renvoi aux autorités italiennes, les migrants interpellés en montagne sont emmenés dans des bâtiments préfabriqués (type Algeco) situés derrière le poste-frontière de Montgenèvre.

Utilisé aussi à Menton, ce type de lieu de rétention sans cadre légal précis [?] est dénoncé en justice par des associations et ONG [non précisées]. Ces derniers [ces dernières?] y réclament le droit de pouvoir y accéder pour porter une assistance aux demandeurs d’asile [asile à quel titre: économique, social ?], comme dans les centres de rétention ou les zones d’attente (ZA) des aéroports internationaux [les détenus français benéficient-ils de ce régime?]. 

“On est dans un Etat de droit. Quand il y a privation de libertés, il y a une base légale et les gens [en situation irrégulière] maintenus ont des droits prévus par la loi. Et là, il n’y a rien”, regrette Gérard Sadik, responsable de la commission Asile de La Cimade.

En ce qui concerne Menton, le tribunal administratif de Nice a d’ailleurs suspendu le 30 novembre dernier une décision du préfet des Alpes-Maritimes “refusant l’accès aux constructions modulaires attenantes au poste de la police aux frontières aux représentantes de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) et de l’association Médecins du Monde” [organisations défiant les lois de ka République]. En outre, la justice [plus exactement, le juge administratif de Nice] évoque plusieurs manquements aux droits des demandeurs d’asile [dont la requête d’asile n’est nullement reconnue officiellement justifiée] : 

“Le juge relève que quotidiennement, de nombreuses personnes sont retenues dans ces locaux munis de système de fermeture et de surveillance vidéo, dans des conditions précaires, pour de nombreuses heures, notamment la nuit lorsque le poste de police italien est fermé, qu’elles sont mises dans l’impossibilité de partir librement de ces locaux et d’obtenir au cours de la période de ‘maintien’ une assistance médicale, juridique ou administrative des associations.” 

Une “fabrique des indésirables”

Contactée par Le HuffPost, la préfecture des Hautes-Alpes évoque sobrement [sic] des “locaux de mise à l’abri proposés sans contrainte” [le Sofitel n’est pas libre…], le temps de procéder à des “vérifications” et “aménagés dans l’unique objectif de préserver tant leur dignité, en proposant un lieu de repos (avec chauffage, couvertures, mobiliers, nourriture), que leur vie, afin de ne pas soumettre ces personnes non admises à un retour par leurs propres moyens”.

A notre micro, Michel Rousseau, Briançonnais et bénévole [35h/semaine, avec quelles ressources?] de la première heure de Tous migrants, y voit plutôt [evidemment] une “fabrique des indésirables”. Tout en ajoutant: “Mais on ne veut pas être dans la caricature. On sait [?] que des policiers ont bien conscience que ce qu’on leur demande de faire est inhumain [il sonde les reins et les coeurs?]. On compte sur eux [appel à la révolte?] pour que les droits fondamentaux triomphent”.