11e samedi: les anti-passe sanitaire n’ont pas fait mieux

La mobilisation rassemblerait-elle mieux si elle était clairement anti-Macron?

Manifestation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, le 18 septembre 2021 à Nantes (AFP/Sebastien SALOM-GOMIS)
Le passe sanitaire cristallise les tensions politiques

La presse continue de faire le jeu du pouvoir macronien en présentant ce onzième samedi comme un rassemblement anti-passe sanitaire, alors  que les mots d’ordre visent les atteintes aux libertés.lors que plus de six Français sur dix étaient déjà favorables au passe sanitaire et à la vaccination obligatoire des soignants, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié à la mi-juillet 2021 pour franceinfo et « Le Parisien/Aujourd’hui en France », et que les mots d’ordre visent les atteintes aux libertés.

« Contre Macron et ses mesures liberticides »: la mobilisation anti-passe sanitaire a enregistré une nouvelle baisse samedi où quelque 60.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, ont arpenté les rues de nombreuses villes, lors du onzième épisode hebdomadaire.

Environ 63.700 manifestants dont 7.200 à Paris, ont été recensés à 18h00 par le ministère, pour 197 actions au total. La semaine dernière, à la même heure, Beauvau avait comptabilisé 80.500 participants dont 6.000 à Paris pour 199 actions. Ils étaient 237.000 participants le 7 août, au plus fort de la mobilisation.

Coronavirus : la situation en France (AFP/Simon MALFATTO)

Dans la capitale, où quatre cortèges ont arpenté les rues, quelques milliers de personnes, dont de nombreux « gilets jaunes », ont manifesté entre la gare de Lyon XIIe et le Sacré Coeur (XVIIIe); des tensions ont eu lieu au moment de la dispersion. D’autres ont répondu à l’appel de Florian Philippot (extrême droite) dans l’ouest parisien.

« Je manifeste contre Macron et ses mesures liberticides. Moi, je ne suis pas vacciné, je n’ai pas confiance, mais je serai peut-être obligé si les tests deviennent payants », a relaté Tristan, retraité de 72 ans, « gilet jaune de la première heure ».

La baisse a été particulièrement sensible dans le sud-est. A Marseille, quelque 800 manifestants, selon la préfecture, ont défilé. Il s’agit de la plus faible participation dans la cité phocéenne depuis le premier épisode de ce mouvement, le 17 juillet. Il y a une semaine, il y avait encore 1.500. Et jusqu’à 6.000 en août.

Les manifestants étaient 1.000 à Toulon, après avoir été jusqu’à 22.000 en août, et 1.500 à Nice (où ils furent jusqu’à 10.000).

A Nice, des manifestants se sont rassemblés, en marge du cortège, à proximité du domicile du maire Christian Estrosi. Ils ont été « maintenus à distance », a indiqué une source policière, ajoutant qu’ils s’étaient dispersés après « usage de la force ». Estrosi, qui avait appelé cette semaine à l’arrêt de ces manifestations dans le centre-ville, a jugé sur Twitter « inqualifiable » de s’en prendre à son « foyer familial ».

La mobilisation était également en baisse à Nantes (1.100) et Rennes (650).

A Bordeaux, plus d’un millier de personnes ont défilé, selon la police – contre près de 3.000 au début du mois – derrière une banderole géante « Liberté, vérité, souveraineté ». Aurore Laurent, une vendeuse de 24 ans, a qualifié l’application du pass sanitaire de « chantage inadmissible » .

Selon les chiffres communiqués par les préfectures, 2.000 personnes ont manifesté à Montpellier, 1.200 à Strasbourg, un millier à Lyon, 950 à Metz, 900 à Lille (contre 2.100 la semaine dernière) et 650 à Nancy.

A Reims, la préfecture a décompté 650 manifestants. Selon France Bleu, le chanteur Francis Lalanne a pris la tête du cortège.

Passe étendu le 30 septembre

Un projet de loi pour proroger le passe sanitaire au-delà du 15 novembre sera présenté le 13 octobre en Conseil des ministres.

Ce passe est devenu obligatoire le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes. Il a ensuite été étendu aux hôpitaux, dès le 9 août 2021, sauf urgences, aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et, le 30 août, aux 1,8 million de salariés au contact du public.

Le 30 septembre, il doit être étendu aux 12-17 ans.

Cette nouvelle journée de mobilisation a eu lieu alors que plus de 50 millions de Français n’ont reçu qu’une seule injection du vaccin et que la décrue des malades de la Covid-19 se poursuit en France, bien que le virus résiste en Ile-de-France ou en PACA et dans la Caraïbe: vendredi 8.107 personnes étaient hospitalisées contre plus de 9.000 une semaine auparavant. Parmi ces patients, 1.586 se trouvaient en soins intensifs. Le passe sanitaire vise ainsi à réduire la résistance des rebelles en les confinant. D’où le sentiment de contrainte et d’atteinte au libre-arbitre de chacun.

Autre pression macronienne, le gouvernement a annoncé mercredi la levée, à partir du 4 octobre, de l’obligation du port du masque à l’école primaire, mais seulement dans les départements les moins touchés par l’épidémie de la Covid-19: une incitation à se faire vacciner.

Anti-passe sanitaire: nouvelles manifestations attendues pour ce 11e samedi

La presse gouvernementale annonce une nouvelle baisse de participation

Les anti-passe sanitaire étaient 80.000 manifestants le week-end dernier (dont 6.100 à Paris), contre 237.000 participants le 7 août, selon le ministère de l’Intérieur

En France, la mobilisation est toujours active contre le passe sanitaire, dispositif gouvernemental contraignant à l’obligation de vaccination contre la Covid-19. Entre 60.000 et 80.000 manifestants sont attendus samedi 25 septembre, soit 70.000 !, sur tout le territoire, selon une information communiquée par une source policière: la préfecture de police… Au total, 185 manifestations ont été annoncées pour cette journée de 11e mobilisation hebdomadaire, qui enregistre toutefois une baisse depuis plusieurs semaines.

Selon le ministère de l’Intérieur – et en l’absence de comptage par les organisations – ils étaient 80.000 manifestants sur l’ensemble du territoire le week-end dernier, dont 6.100 à Paris, loin des 237.000 participants du 7 août.

Quatre cortèges sont prévus de nouveau

La police s’attend à une mobilisation équivalente (environ 6.000 personnes).

Dès 12 heures, des Gilets jaunes s’élanceront de la gare de Lyon à Paris pour aller jusqu’au Sacré-Coeur.

Puis, à partir de 14 heures, la manifestation des Patriotes, emmenée par Florian Philippot se dirigera de la place de Barcelone (16e arrondissement) vers la place Vauban (7e arrondissement).

Les deux autres cortèges annoncés devraient être beaucoup plus modestes.

Des tensions redoutées à Marseille, Metz et Nancy

Le 11 septembre, des heurts avaient éclaté dans la capitale entre manifestants et forces de l’ordre dans la matinée, puis en fin de journée autour du Palais-Royal, donnant lieu à 104 interpellations.

Mais le 18 septembre, les défilés avaient été calmes et les autorités avaient seulement fait état de 12 interpellations dans tout le pays.

Un projet de loi pour proroger le passe sanitaire au-delà du 15 novembre sera présenté le 13 octobre en conseil des ministres et pourrait relancer la participation de ses opposants.

Le passe sanitaire a déjà été étendu trois fois en deux mois

Il est devenu obligatoire le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes. Il a ensuite été étendu aux hôpitaux (sauf urgences), aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et, a nouveau, le 30 août au 1,8 million de salariés au contact du public. Le 30 septembre, il devrait être appliqué aux 12-17 ans.

Levée progressive du masque à l’école

Cette nouvelle journée de mobilisation intervient alors que quelque 50 millions de Français n’ont reçu qu’une seule injection du vaccin (avec quinze jours de retard sur la date annoncée par Macron) et que la décrue du nombre de cas positifs à la Covid-19 se poursuit en France, malgré plusieurs poches de résistance (régions Ile-de-France et Paca) : vendredi, 8.107 personnes étaient hospitalisées contre plus de 9.000 une semaine auparavant. Parmi ces patients, 1.586 se trouvent en soins intensifs.

Le gouvernement avait annoncé mercredi la levée à partir du 4 octobre de l’obligation du port du masque à l’école primaire dans les départements les moins touchés par l’épidémie de Covid-19.

Menacés, certains soignants rebelles à l’obligation vaccinale sont placés sous protection.