Affaire Balkany: la juge part en vacances au moment de décider de la sortie de prison de l’élu

« Patrick Balkany saura le 4 août s’il peut sortir de prison, » titre benoîtement Le Parisien

Juge A. Munoz,
sur … France Inter

Incarcéré depuis le 7 février dernier, Patrick Balkany, 73 ans, a de nouveau sollicité un aménagement de peine pour finir de purger les trois ans de prison infligés pour fraude fiscale. « La Cour d’appel l’a examiné ce jeudi et rendra sa décision dans cinq semaines ». C’est la version officielle.

La vérité est plus sordide.

Patrick Balkany n’est pas sorti de sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne) pour convaincre la juge d’application des peines de la Cour d’appel de Paris de lui accorder un aménagement de peine. Mais il a pu s’exprimer par visioconférence lors de cette audience de « plus de deux heures« , devant la chambre d’application des peines de la Cour d’appel de Paris, ce jeudi après-midi.

L’ex-maire de Levallois-Perret va toutefois devoir attendre encore cinq semaines avant de savoir si, oui ou non, il pourra purger la fin de sa peine pour fraude fiscale hors les murs de la prison, où il est incarcéré depuis le 7 février. Le parquet en tout cas s’y est opposé. A l’issue de l’audience, les magistrats de la cour d’appel ont mis leur décision en délibéré. Ils ne la rendront que le 4 août, rapporte Le Parisien, comme si le procédé était digne d’une justice égalitaire et républicaine.

Motif de ce délai: Mme Albertine MUNOZ, JAP, part en vacances

Ce jeudi, les avocats du demandeur, Me Robin Binsard et Romain Dieudonné, ont déroulé les mêmes arguments qu’il y a un mois et demi, devant le tribunal d’application des peines d’Evry (Essonne), où ils avaient plaidé la libération conditionnelle de leur client, âgé de bientôt 74 ans, en mauvaise santé et « pas dangereux ». Surtout, ils ont demandé que soit confirmé le jugement du tribunal d’application des peines qui, le 30 mai, l’avait accordée à Patrick Balkany, « dans une décision motivée qui prenait en compte sa situation judiciaire, médicale et personnelle », relève Romain Dieudonné.

Mais le Parquet, qui estimait cette sortie de prison « prématurée » avait aussitôt fait appel de cette décision. Ce qui avait eu pour effet de maintenir l’ancien homme fort de Levallois derrière les barreaux. C’est pourquoi la Cour d’appel réexaminait sa demande ce jeudi.

Mme la juge Munoz a justifié le report de son délibéré par ses vacances. Une annonce faite avant de partir pour… quatre semaines de congés estivaux. Il lui suffisait pourtant de dire oui ou niet, mais la cruauté mentale de femmes de pouvoir, non élues mais intouchables, conduit parfois à des extrêmes de sottise intellectuelle et de haine politique. Les femmes apportent à la justice l’humanité qui fait, dit-on, défaut aux hommes… Il reste à cette honte de la magistrature à en faire la démonstration, puisque son ministre est impuissant. Ou complice.

Qui est cette juge Munoz ?

En novembre 2021, une tribune parue dans ‘Le Monde’ secoua la justice. Une majorité des magistrat·es français·es [écriture inclusive…] y dénonça le manque de moyens qui empêche de rendre la justice dignement. Albertine Muñoz, juge d’application des peines, l’a corédigée.

« Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas et qui chronomètre tout,» co-signe cette lagistrate, juge depuis janvier 2017. Le 24 novembre 2021, un collectif de neuf jeunes magistrat·es publie dans le quotidien Le Monde une tribune qui dénonce une approche « gestionnaire » de la justice, rendant presque impossible l’exercice de leur travail dans de bonnes conditions. Instantanément, le texte est signé par 3.000 magistrat·es [que des femmes?]. Quelques semaines plus tard, en janvier 2022, il compte plus de 7.000 signataires, magistrat·es et fonctionnaires de greffe. Toutes et tous partagent le sentiment de péril qui pèse sur la démocratie, à cause de cette justice dysfonctionnelle. Toutes et tous se retrouvent dans les mots des neuf corédacteurices [sic] du texte, poussé·es à l’action suite au suicide d’une de leur collègue, Charlotte, survenu en août dernier. Albertine Muñoz, juge d’application des peines au Tribunal de Bobigny [elle a été promue le 14 juillet 2021…], est l’une d’entre elleux (sic, comme « iel »).

Aujourd’hui, l’indignée annonce dignement à Balkany qu’elle ne peut statuer, parce qu’elle part 4 semaines en vacances.

En convalescence, Isabelle Balkany de retour chez elle

Patrick Balkany a été conduit en prison en février dernier alors qu’il avait déjà purgé onze mois de sa peine de trois ans sous bracelet électronique. Mais après une série d’incidents, la mesure d’aménagement sous bracelet avait été révoquée.

Son épouse, Isabelle Balkany, elle aussi condamnée à la même peine avait également bénéficié de l’aménagement sous bracelet. Mais elle l’avait aussi fait sonner trop souvent. Et ses coups de gueule au service d’insertion et de probation n’avait pas arrangé son cas. Résultat, elle aussi s’était vu révoquer le bracelet électronique.

Mais celle qui partage la vie de Patrick Balkany depuis plus de 45 ans et était son adjointe à la mairie de Levallois n’est pas allée en prison. Le jour où la justice a décidé de la révocation, elle a avalé des cachets et a été hospitalisée. Entre cette tentative de suicide, un Covid long et le cancer qui lui a été détecté lors de ce séjour à l’hôpital, elle est restée quatre mois entre les mains des médecins et vient de retrouver le moulin de Cossy, à Giverny (Eure) où elle attend – entre la vie et la mort – le retour de son mari.

Bonnes vacances à cette juge militante à l’humanisme au faciès. A-t-elle mérité une nouvelle promotion?

Laissez un commentaire (il sera "modéré)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.