Le « grand remplacement », inquiète 48% des Français

Un Français sur deux est conscient du danger

Tandis que les candidats de gauche nient le phénomène redouté par près d’un Français sur deux, les candidats de droite à la prochaine élection présidentielle tentent de répondre à leur inquietude. Selon un sondage effectué par l’Institut CSA pour CNEWS, et rendu public ce jeudi 17 février, 48% des Français disent en effet redouter un grand remplacement de la population française.

Qualifié de complotiste par la gauche internationaliste, ce constat annoncé, notamment par Renaud Camus, du remplacement progressif, en forte progression, des populations européennes par d’autres, issues de l’immigration, a été introduit au cœur de la présidentielle par Eric Zemmour, le candidat de Reconquête !.

L’inquiétude est relativement différente selon les tranches d’âge. Ainsi, les 35-49 sont les moins inquiets (43% des personnes interrogées): cette tranche d’âge a été formatée par l’école et l’université, d’une part, et par la gauche politique et sa presse militante (Libération, Le Monde ou Radios France et France Télévisions) ou tiède et humaniste du centre mou (BFMTV ou Le Figaro), mais aussi le monde du spectacle (acteurs, chanteurs ou sportifs soumis aux « likes » des réseaux sociaux). A l’opposé, les Français – non déculturés et donc imperméables aux campagnes ‘woke’ et ‘cancel culture’ et aux propagandes Black Lives Matter anti-flics ou décoloniales du tout inclusif – ayant 65 ans et plus sont plus préoccupés (55%), et les seuls à l’être en majorité.

A noter que cette crainte d’un grand remplacement est plus présente chez les personnes inactives (53%) qui prennent le temps de s’informer et réfléchir par eux-mêmes, que chez les CSP+ (46%), les plus favorisés indépendants (dont les professions intermédiaires), et les CSP- (44%), les moins autonomes.

Concernant la situation géographique, les communes rurales seraient les moins préoccupées de cette théorie d’un remplacement d’une civilisation par une autre. En effet, 58% des habitants de ces lieux ont répondu non à la question posée par l’Institut CSA.

La droite alerte, la gauche dénonce la droite

Le constat du grand remplacement est catégoriquement rejeté par la gauche, à 69%, tous partis et mouvements confondus.

Ce refus catégorique à gauche de voir, et même, plus étrangement, de croire à la réalité qui se déploie dans leur entourage, est encore plus significatif chez les islamo-gauchistes de La France insoumise (75%) et au Parti socialiste (78%) qui se pensent pourtant laïcs.

Même son de cloche, si on ose dire, dans les rangs sans colonne vertébrale de La République En marche, où tout et son contraire est toujours possible en même temps, avec 60% des électeurs LREM sondés qui ne manifestent pas d’inquiétude.

A l’opposé, 67% de la droite est consciente d’un grand remplacement de la civilisation européenne par une autre, principalement venue du continent africain, puisque mieux identifiable que du Maghreb ou d’un Orient plus ou moins proche) . Typiquement, la pression de l’idéologie de gauche interdit, en démocratie, de nommer un agresseur de culture substitutive. C’est à cela que les citoyens reconnaissent un « grand remplaçant’: « un homme » anonymé, sans visage, selon le Coran, comme les poupées sans visage de la bonne ville de Roubaix…

Les sympathisants d’Eric Zemmour, principal et premier candidat, avec son parti Reconquête!, à mettre ce thème en débat dans la présidentielle, sont les plus préoccupés (91%). Face à cette préoccupation de voir le peuple français disparaître, l’ancien journaliste et essayiste met en avant l’arrêt de l’immigration clandestine dans son programme électoral.

Lors de son meeting à Paris dimanche dernier, Valérie Pécresse, la candidate LR a partagé ce souci d’un grand remplacement. « Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité ni au grand déclassement, ni au grand remplacement », a-t-elle affirmé à l’estrade. Des propos surprenants et en décalage avec ce qu’elle avait exprimé lors de la primaire des Républicains, mais qui marque sa capacité d’écoute et d’intégration de la prise de conscience de la quasi-majorité des Français.

Depuis cette prise de parole, les binaires radicaux qualifient Valérie Pécresse de fasciste. La candidate républicaine a donc dénoncé une «polémique montée» par ses adversaires. Elle a même estimé qu’il s’agit «d’une théorie de la haine et de la peur».

Cependant, près de 59% des sympathisants du parti qu’elle représente seraient effrayés par un grand remplacement. Certains de ses soutiens l’évoqueraient même lors de leurs interventions. C’est notamment le cas d’Eric Ciotti, lequel l’a devancée au premier tour de la « primaire » de la droite et du centre. 

Le « grand remplacement » est un fait qui devrait donc continuer d’alimenter les débats présidentiels, tant ce tabou dérange la doxa immigrationniste des gauches et du centre déstructurés par Macron. 

Sondage effectué par questionnaire auto-administré en ligne, le 15 et 16 février 2022, sur un échantillon de 1.012 personnes âgées de 18 ans et plus.

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