Annulation de l’élection de la députée PS Lamia El Aaraje

Libération accuse le Conseil constitutionnel de faire une « victime collatérale ».

L’élection en juin 2021 de Lamia El Aaraje, unique députée PS de Paris, a été annulée vendredi par le Conseil constitutionnel, en raison de la présence au premier tour d’un candidat ayant frauduleusement affiché le soutien de LREM sur son bulletin.

En juin 2021, Lamia El Aaraje avait été élue députée PS de Paris à la faveur d’une usurpation. C’était sans compter sur les «manœuvres frauduleuses» de Jean-Damien de Sinzogan, 27 ans, un autre des candidats à cette élection. Il s’était renommé «Jean de Bourbon» et avait affiché le soutien de La République en Marche, LREM, alors qu’il ne bénéficiait pas de l’investiture du parti présidentiel.

Faux candidat, faux suppléant, fausse investiture : le Conseil constitutionnel annule la législative partielle parisienne, arguant que les actions du candidat «ont eu pour effet de porter atteinte à la sincérité du scrutin».

L’institution présidée par l’ancien premier ministre Laurent Fabius estime que «la manœuvre commise par Jean-Damien de de Sinzogan» a «été de nature à altérer la sincérité du scrutin»«compte tenu des 449 suffrages qu’il a obtenus et du faible écart de 266 voix» ayant séparé François-Marie Didier, candidat LR arrivé troisième au premier tour, de Danielle Simonnet (LFI), arrivée deuxième et qualifiée pour le second tour avec Lamia El Aaraje. Jean-Damien de Sinzogan est déclaré inéligible pour une durée de trois ans.

Porte ouverte à d’autres fraudes ?

Jean-Damien de Sinzogan, dit Jean de Bourbon, au côté de Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre socialiste (2016-2017)

Le Conseil constitutionnel avait été saisi quelques jours après l’élection par un électeur de la circonscription et par le candidat malheureux François-Marie Didier  conseiller LR de Paris, qui avait estimé le scrutin «faussé» et s’était dit «très étonné qu’une telle candidature ait pu être autorisée». Cette élection législative partielle avait été provoquée par la démission en novembre 2020 de la députée et ex-ministre socialiste George Pau-Langevin, Guadeloupéenne opposée aux statistiques ethniques, nommée adjointe à la Défenseure des droits, Claire Hédon, en dépit du sacro-saint principe féministe de parité.

La candidate PS à la législative partielle de Paris, Lamia El Aaraje, lors d’un meeting à la Bellevilloise le mercredi 26 mai 2021.

En l’emportant avec 56 % face à la candidate Insoumise, Lamia El Aaraje, née il y a 35 ans à Rabat, Maroc, avait permis au PS de conserver la 15e circonscription de la capitale, son dernier bastion en 2917, après l’imposture de La République en Marche constituée de traîtres de droite comme de gauche et du centre ainsi que recrues de la société civile, absentéistes à l’Assemblée, tel Bruno Bonnell.

Dans un communiqué, la présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, a indiqué «prendre acte» de la décision du Conseil, mais a déploré qu’elle «ouvre la voie à une jurisprudence qui permettra à toute personne se présentant sous une fausse étiquette politique d’entacher la sincérité du scrutin et de mettre en cause des candidats qui ne sont liés ni de près ni de loin à de telles manœuvres frauduleuses».

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