Les diffuseurs du QR code de Macron « identifiés », selon la CNAM

La garantie de confidentialité mise à mal: le milieu médical en accusation

Rien ne le prouve, mais les soignants qui ont diffusé le QR code du passe sanitaire d’Emmanuel Macron « ont été identifiés » et une saisine de leurs ordres professionnels « est en cours », a indiqué mercredi l’Assurance maladie, après le fuitage malveillant.

« Les professionnels de santé ayant eu accès irrégulièrement (au QR code du chef de l’Etat), en infraction par rapport au code de déontologie qui s’impose à eux, ont été identifiés par la Caisse nationale d’assurance maladie dans la base Vaccin Covid », a indiqué la CNAM.

Le QR code du passe sanitaire de Macron avait été partagé ces derniers jours sur plusieurs réseaux sociaux. On pouvait y lire le nom du président et sa date de naissance !

Les QR code des deux têtes de l’exécutif diffusés ont depuis été remplacés. 

L’Elysée a confirmé l’authenticité du document, en déplorant que des professionnels de santé aient consulté le dossier vaccinal du président de la République – dont le fameux QR code, qui apparaît ainsi très vulnérable – et aient fait circuler les données « soit par négligence, soit par malversation« .

L’ensemble des professionnels de santé a accès au système informatique centralisé mis en place dans le cadre de la campagne vaccinale, qui permet notamment « d’avoir une visibilité sur les lieux et dates de vaccinations de primo-dosés au moment de leur deuxième dose« , indique l’Elysée.

La semaine dernière, c’est le QR code du premier ministre, Jean Castex, qui avait été rendu public sur les réseaux sociaux, selon un mode opératoire différent: des internautes étaient parvenus à scanner le code à partir d’une photo de presse sur laquelle le chef du gouvernement présentait son pass sanitaire à l’entrée d’un lieu public.

« Une personne constatant l’utilisation frauduleuse de son pass peut générer un nouveau QR sur le site ameli.fr et des dispositions vont être mise en place pour rendre inactifs ces QR code« , indique par ailleurs l’Elysée. 

Le QR code des passes sanitaires contient l’identité de son détenteur et des informations sur son état de vaccination ou son immunité. Est-il auto-immune? A-t-il reçu le vaccin de Monsieur-Tout-le monde ?

Macron s’est-il fait vacciner le 31 mai ou le 13 juillet ?

Le 31 mai dernier, le président Macron annonçait avoir été vacciné contre la Covid-19 mais, selon les données de l’Assurance maladie et le QR code du Président consulté par Médiapart, le locataire de l’Elysée aurait été vacciné plus tardivement, le 13 juillet. A ce sujet, l’Elysée annonce une erreur de saisie et réaffirme que Macron s’est bien fait vacciner en mai.

Mais quand Emmanuel Macron s’est-il vraiment fait vacciner ? Le 31 mai ou le 13 juillet ? Le président n’aurait pas été vacciné au premier jour de la campagne de vaccination ouverte à tous les adultes, le 31 mai dernier. Alors que le président de la République faisait savoir sur Twitter qu’il avait été vacciné contre la Covid-19, avec son épouse Brigitte, dès l’ouverture de la campagne de vaccination, le site Médiapart révélait que le couple aurait été vacciné le 13 juillet.

Le jour de vaccination annoncé du président, aucune photographie ni vidéo de la vaccination du couple n’avait immortalisé la scène. Aucune saisie sauvage ni publication n’avait contredit la rumeur de fake news, explique le site d’information. A l’inverse du premier ministre, Jean Castex, et du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui avaient reçu leurs injections sous les caméras de la presse, l’étrange discrétion des Macron, avait d’autant plus éveillé les soupçons que leur exhibitionnisme n’est plus, quant à lui, à prouver.

Une erreur de saisie ?

L’Elysée explique à LCI qu’il s’agit « d’une erreur de saisie avec les dates pré-remplies dans les formulaires ». « C’est aussi simple que cela, l’erreur est humaine ». La personne chargée de remplir le formulaire aurait omis de préciser, au moment de la date de saisie, soit le 13 juillet, que la vaccination avait été effectuée le 31 mai. Ce qui pourrait expliquer la différence de dates. 

Macron n’aurait pas été traité à l’hydroxychloroquine

Les flous successifs accumulés par l’Elysée alimentent le soupçon. Il avait déjà fallu que le Palais conteste auprès de LCI la rumeur selon laquelle le président de la République aurait bénéficié d’un traitement contre le coronavirus à base d’hydroxychloroquine.

Le démenti est clair. Non, le président de la République ne s’est absolument pas soigné avec le fameux « protocole » du professeur Didier Raoult. La rumeur était née des commentaires de Jean-Marie Bigard, avant d’être reprise sur les réseaux sociaux, puisque la presse subventionnée n’en faisait pas état. 

Une rumeur née de simples insinuations

Dans un entretien, le comédien français est revenu sur la conversation téléphonique qu’il a eue au printemps dernier avec Macron. Dans cet extrait tiré d’une version longue du « documentaire » controversé Hold-Up, il a notamment abordé la question de l’hydroxychloroquine, molécule recommandée – selon un protocole précis à appliquer précocement en association avec l’azithromycine – par l’IHU de Marseille dans le cadre d’essais cliniques contre le coronavirus, alors qu’aucun traitement ni vaccin n’était disponible. « Je lui ai dit :  »Président, franchement, vous attrapez le Covid, est-ce vous faites le protocole du professeur Raoult ?' », se rappelle Jean-Marie Bigard face caméra. 

Et de poursuivre avec ce que lui aurait répondu le locataire de l’Élysée. « Il m’a dit ‘Bien sûr. Le jour même’. » Si la date n’est pas précisée, l’entretien est à l’évidence ultérieur à la contamination du chef de l’Etat au coronavirus, en décembre dernier. Tandis que le ton est affirmatif lorsqu’il évoque l’échange téléphonique, Bigard continue. Interrogé sur le traitement pris six mois plus tard par Emmanuel Macron, il répond : « Je pense qu’il a dû lui aussi bénéficier de ce protocole. » Un avis personnel exprimé le mercredi 17 février. Invité de TPMP, il a précisé ne « pas savoir s’il l’a fait ou pas ».

Mais, à la différence de l’affichage de Castex, pusillanime, ou de Véran, bravache, le manque de transparence du couple Macron n’a pas manqué de mettre en marche la mécanique complotiste: un défaut de psychologie politique élémentaire qui signe une nouvelle fois l’inexpérience chronique des parvenus au sommet de l’Etat, mais aussi son goût du secret et de l’entourloupe. On retiendra que « Macron avoue s’être fait soigner à la chloroquine à Bigard ! Bravo ! », peut-on lire sur Facebook. 

L’entourage du chef de l’Etat devra nier. L’épisode de la diffusion du QR code confidentiel de Macron apporte aujourd’hui de l’eau au moulin de ceux qui dénoncent, au mieux, une appétence de l’Elysée pour le secret, au pire, un secret d’Etat mal gardé.

Le mystère reste entier sur la nature du traitement, administré à la résidence de la Lanterne, au château de Versailles, à compter du 17 décembre, (« pile à temps pour Noël » 2020, selon L’Express), qui a remis sur pied le couple Macron (testé positif à la Covid-19) en sept jours, à respectivement 43 et 68 ans.

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