Qui est le publiciste auteur de la com’ de Macron en Hitler ou Pétain?

Le sulfureux afficheur ne craint-il donc pas les foudres de Jupiter?

L’afficheur controversé récidive: dans le Var, il a placardé sur un immense panneau d’affichage une photo de Macron en Hitler, assortie du commentaire « Obéis, fais-toi vacciner ». Il sévit depuis 30 ans et a déjà été condamné pour de tels faits, mais assume.

Nouveau scandale jouissif dont l’auteur est encore Flori, un afficheur varois controversé, qui dispose de 350 à 400 panneaux d’affichage dans la région. Depuis des décennies, il en utilise quelques-uns pour témoigner à charge de l’état de l’opinion.

Samedi, en écho aux manifestations contre le passe sanitaire qui ont réuni plus de 230.000 personnes en France, il a récidivé, déclenchant une scandale noyé dans les autres, tout aussi insensés, qui fleurissent sur les panneaux brandis par les militants de Sud et de la CGT, comme des Gilets jaunes. Prétendant, comme ces révolutionnaires, se battre « pour la liberté d’expression », il a donc disposé sur un panneau, à Toulon, une photo-montage représentant le président Macron, en clone d’Adolf Hitler.

L’image dérange d’autant plus que de nombreux manifestants arboraient une étoile jaune « non vacciné » – autres images qui ont, elles aussi, été très commentées.

Condamné pour une affiche en 2019

Fiori n’est pourtant pas un déséquilibré…En 2019, en pleine crise des gilets jaunes, il avait placardé une fausse publicité, assortie du message « La police vous parle tous les jours sur BFM-TV ». 

Un mois après les faits, Michel-Ange Flori avait été condamné par le tribunal de grande instance de Marseille à verser 30.000 32.000 euros à la chaîne d’information en continu – à titre de provision à valoir sur l’indemnisation de son préjudice.

Michel-Ange s’était défendu, déjà, en invoquant la liberté d’expression:

« Je voulais simplement parodier la phrase de mai 68, ‘la police vous parle tous les soirs à 20 h’. Je le prends comme un coup personnel, on veut salir ma liberté d’expression. »

Il avait aussi été condamné à retirer l’affiche du panneau, et ses photos de sa page Facebook.

Poil à gratter

Michel-Ange Flori se voit comme le poil à gratter du pouvoir, avec les messages qu’il fait passer sur deux de ses panneaux: contre Castaner – alors ministre de l’Intérieur, contre le commandant de police de Toulon, contre les syndicats de police…

Avec humour, il tape sur les pouvoirs en place: « 150 euros de plus par mois par policier et nous ? La matraque dans la gueule ? », accuse-t-il en décembre, après l’augmentation accordée aux forces de l’ordre mobilisées pour les gilets jaunes.

Condamné à sept ans de prison 

« Macron permet aux pauvres de faire les poubelles gratuitement », indiquait encore le slogan d’une autre affiche, qui avait déjà fait grand bruit à Toulon et à la Seyne-sur-Mer pendant la crise sociale.

Mais si l’on parle beaucoup de lui aujourd’hui et ces dernières années, c’est dans les années 1990 que Michel-Ange Flori avait commencé à user de sa « liberté d’expression »: il dénonçait alors le patrimoine immobilier d’un élu local ou encore l’incendie des paillottes en Corse.

Corse: présumé coupable. Préfet: présumé innocent. Chevènement: l’innocence sélective

Première affiche « personnelle » de Michel-Ange Flori, en 1999

Cette première attaque lui avait valu 36 heures de garde à vue, après la visite de la brigade criminelle.

Et l’homme n’est donc pas inconnu des services de police: toujours en 1999, il avait été condamné à 7 ans de prison pour avoir « commandité la destruction d’un immeuble par substance explosive », en l’occurrence les locaux de son ex-employeur. Il a toujours nié ces accusations.

En 2015, année marquée par le terrorisme islamiste en France, il placarde « Je suis Charlie » dès janvier. Puis réclame, toujours grâce à ses panneaux 4×3, la peine de mort pour les terroristes, après les attaques de novembre.

Une centaine d’affiches provocatrices

En parallèle, il s’oppose à la déchéance de nationalité des terroristes binationaux, présentant la mesure de François Hollande comme… un poisson d’avril.

En vingt ans, il pense avoir placardé une centaine d’affiches provocatrices. Le rythme s’est accéléré depuis environ un an: « Je suis devenu un hebdo », ironise-t-il, particulièrement inspiré par Alexandre Benalla, l’ancien collaborateur du chef de l’Etat.

Franc-tireur, il tape tous azimuts, parfois sur des politiques locaux, « mais surtout sur les grosses enseignes ». Macron aujourd’hui, après François Hollande, Nicolas Sarkozy dont il annonce qu’il a « demandé l’asile politique à la Libye » et François Fillon: « le général de Gaulle aurait-il salarié Yvonne ? », demande-t-il, durant la campagne présidentielle 2017, alors que le candidat LR est empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse.

Un passé agité

Né en Algérie d’un père corse et d’une mère pied-noir, avant de débarquer avec eux dans le Var, Michel-Ange Flori a longtemps galéré avant de faire fortune dans l’affichage publicitaire.

L’afficheur fortuné n’oublie pas d’où il vient et tient à le rappeler:

« J’ai manié le marteau-piqueur, cuit des steaks à Toulon » (Michel-Ange Flori)

CRS pendant quinze mois, dit-il, avant de se faire débarquer pour une « bagarre », il est chauffeur-livreur à Toulon pour Jean-Louis Fargette, « la savonnette », ancien parrain du milieu varois, abattu en Italie en 1993.

Lucide, condamné pour certaines affiches, Michel-Ange Flori assume, persiste et signe. Et n’oublie pas pour autant qu’il vit en démocratie:

Pas question pour ce soutien des Gilets jaunes de se lancer en politique, malgré certaines demandes: il dit avoir été approché par Francis Lalanne pour les européennes, qui le voulait sur sa liste. En vain. 

« Je resterai celui que je suis, je continuerai. Je sais aussi que si j’étais Chinois ou Turc, on m’aurait incarcéré. » (Michel-Ange Flori)

Laissez un commentaire (il sera "modéré)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.