Nouvelle agression de jeune à Grande-Synthe quand Attal promettait une « sursaut de sécurité »

Le cousin d’un des adolescents mis en examen a été agressé

Le cousin d’un des adolescents mis en examen pour l’assassinat de Philippe Coopman à Grande-Synthe (Nord) a été agressé, dans la nuit du vendredi 19 avril au samedi 20 avril, dans le Nord, lors d’un guet-apens, a-t-on appris de la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet. La victime, un adolescent de 15 ans, a été transportée à l’hôpital. Son pronostic vital n’est pas engagé.

« Plusieurs effets personnels lui ont été dérobés et notamment son survêtement et ses baskets », précise Charlotte Huet. Une enquête a été ouverte par le Parquet de Dunkerque pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours ». Elle est confiée au groupe des violences aux personnes du service local de police judiciaire de Dunkerque. « A quelques heures de ces faits, et à l’heure où le mineur n’a pas encore été entendu, il n’est pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile », affirme la procureure.

Cette agression intervient quatre jours après la mort de Philippe Coopman, 22 ans, dans la même commune du Dunkerquois. Il avait été dévêtu et passé à tabac par plusieurs individus. Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été interpellés, puis mis en examen pour « assassinat ». Cette qualification a été retenue par la procureure de Dunkerque en raison de la circonstance aggravante de « guet-apens »

Agression mortelle de Philippe à Grande-Synthe : deux mineurs mis en examen pour assassinat
Marche blanche

Les deux mineurs, l’un vivant à Grande-Synthe, l’autre à Dunkerque, ont affirmé en garde à vue avoir « fixé un rendez-vous » à la victime sur un parking, à l’arrière d’une supérette, « via un site internet de rencontre dénommé Cocoland en se faisant passer pour une jeune fille mineure », estimant que le fait de répondre à une annonce de jeune mineure est « pour eux répréhensible », en islam.

D’autres suspects recherchés

« C’est leur version », a insisté la procureure, qui souligne que « des effets [vêtementsm] ont été dérobés » lors de l’agression, estimant que leur mobile pouvait aussi être « tout simplement l’appropriation d’effets personnels ».

« D’autres suspects » sont recherchés, a indiqué Charlotte Huet, soulignant aussi qu’une enquête est « en cours à propos d’autres agressions commises dans des circonstances similaires après des rendez-vous fixés sur le site Cocoland ». Ce site permet d’engager des discussions en renseignant l’âge, le sexe et un code postal sans vérification, ni création de compte.

Le mineur de 14 ans, déclaré coupable dans le passé de plusieurs faits de violence, a reconnu qu’il a porté des coups de pied. Celui de 15 ans, déjà condamné pour des dégradations et un vol en réunion, nie qu’il a porté des coups. Selon leur récit, ils auraient utilisé une bombe lacrymogène avant de porter des coups à la victime, s’assurant préalablement qu’il s’agissait bien de leur cible en entendant la sonnerie de son téléphone qu’ils avaient appelé.

Agression mortelle à Grande-Synthe : plus d’un millier de personnes réunies pour Philippe, jeune homme battu à mort

« Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s’en sont pris à un innocent et l’ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien », a dénoncé un de ses amis, Yacine, à l’issue de la marche blanche vendredi matin. « Hommage à Philippe », pouvait-on lire sur une grande banderole tenue notamment par ses deux frères, Dylan et Kelvyn. Plusieurs personnes, dont beaucoup en tenue blanche, tenaient des photos du jeune homme. .gg

Le site coco.gg, «repère de prédateurs», selon des associations

Le site de discussion coco.gg (à Guernesey), via lequel le jeune homme a été victime d’un guet-apens meurtrier à Grande-Synthe (Nord), est considéré comme «un repère de prédateurs» par plusieurs associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie. Pour entrer sur coco.gg, qui se présente comme un «site de chat sans inscription», il suffit de donner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle. Dans la colonne de gauche de la page d’accueil, des thèmes comme «cuisine», «cinéma», «60 et +», mais aussi d’autres plus sexuels comme «femmes infidel» (sic) voire très crus, tels «trav salope», ou à connotation potentiellement pédophile tel «lycéenne». Dans la colonne de droite, des membres, avec leur pseudo, âge et ville. Ce site, immatriculé sur l’île anglo-normande de Guernesey, a une esthétique quasi années 1980, qui rappelle le Minitel. L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont avait été victime à Marseille début octobre un homosexuel.

Dans la foulée des premiers éléments d’enquête, des rumeurs ont germé sur les réseaux sociaux, qualifiées de « fausses informations » par la cousine de la victime, Mélanie.

Selon Amine Bensaber, qui se présente comme un très bon ami d’un frère, Kelvyn, Philippe Coopman a croisé ses agresseurs « par hasard », alors qu’il se rendait chez un ami. « Il était là au mauvais moment », a-t-il affirmé. « L’histoire, c’était effectivement une rencontre sur un site de rencontres, mais ce n’était pas Philippe », a-t-il poursuivi. « Une personne qui avait rendez-vous avec une fille (via) ce site » sur ce parking « a contacté » la famille. « Elle va faire une déposition à la police. » Un témoignage dont la procureure dit qu’elle a été destinataire, mais qui reste « à vérifier ».

Alertés par les pompiers vers 2 heures mardi, les policiers avaient découvert le jeune homme gisant sur le parking, avec une fracture et des plaies profondes au visage.

Selon un témoin, cité par une source policière, Philippe Coopman a été agressé par trois personnes alors qu’il était au téléphone. Elles lui auraient dérobé son appareil avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source. Hospitalisé en réanimation, il est décédé mardi soir des suites de ses blessures.

Le cousin de Philippe est impliqué : « Je ne vais plus travailler à cause de ça. J’ai envoyé un message au maire pour déménager, car je ne suis plus en sécurité, » déclare sa mère.

Agression du cousin d’un des agresseurs présumés de Philippe

Une nouvelle victime a expliqué qu’elle s’est retrouvée, aux alentours de 00h20, face à des personnes encagoulées qui l’auraient frappé au visage et aux côtes, dans la nuit de vendredi à samedi, à Grande-Synthe à nouveau, dans des circonstances qui restent encore à établir.

Les faits se sont produits dans la rue Georges-Clémenceau, à deux pas de l’hôtel de ville et du lieu de la précédente agression. S’agit-il de représailles? « A l’heure où le mineur n’a pas encore été entendu, il n’est pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile. » La procureure précise également qu’il ne s’agit pas « de faits commis à la suite d’une prise de rendez-vous sur un site de rencontres », comme cela a pu être le cas pour Philippe Coopman.

Selon la mère de la victime, qui a pu s’entretenir avec son fils, six agresseurs seraient en cause. Il s’agirait de « grands », pas de jeunes de 15 ans. Elle ne souhaitait pas qu’il sorte car ils auraient reçu énormément de menaces. Elle aurait finalement accepté car son fils lui aurait promis que tout se passerait bien.

Le pronostic vital n’est pas engagé

Les circonstances de cette nouvelle agression interpellent : outre les coups portés, l’adolescent a été retrouvé déshabillé, sans son survêtement et ses baskets qui lui ont été volés. Transporté au Centre hospitalier de Dunkerque, son pronostic vital n’est pour l’heure pas engagé selon le Parquet.

Le passant qui a retrouvé l’adolescent lui a prêté des vêtements et l’a ramené à son domicile. Son survêtement et ses baskets lui avaient, en effet, été dérobés. Il a ensuite été transporté au Centre Hospitalier de Dunkerque (Nord). Son pronostic vital n’est pas engagé.

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours, et confiée au groupe des violences aux personnes du service local de police judiciaire de Dunkerque.

Le garçon sera entendu en longueur par les enquêteurs à l’issue des soins. Il n’est, pour l’instant, pas possible de conclure de façon fiable sur le mobile des violences, selon le Parquet.

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