Allocution de Macron: un tweet aurait suffi

Macron en campagne se fait encore reluire, mais nous contraint

Lors de sa neuvième prise de parole solennelle depuis le début de la crise de Covid-19, Emmanuel Macron a annoncé qu’une troisième dose de vaccin sera nécessaire aux plus de 65 ans s’ils veulent conserver leur passe sanitaire.

Pour la neuvième fois depuis le début de la crise de Covid-19, Macron s’est adressé solennellement aux Français, mardi 9 novembre, avec un objectif multiple : doper le rappel vaccinal face au rebond de l’épidémie, vanter son bilan et évoquer les priorités de la fin du quinquennat.

  • Vers une troisième dose pour les plus de 50 ans

Le chef de l’Etat a annoncé qu’une troisième dose de vaccin sera nécessaire aux plus de 65 ans s’ils veulent conserver leur passe sanitaire au-delà du 15 décembre. Alors que le nombre de cas quotidien remonte et que des études montrent une baisse de l’efficacité vaccinale au bout de quelques mois, cette catégorie est la plus à risque. Selon le ministère de la santé, la moitié des patients hospitalisés en soins critiques ont actuellement plus de 65 ans, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers à la fin du mois d’août.

« Les personnes qui ont moins de 65 ans voient aussi la protection conférée par le vaccin diminuer avec le temps. D’ailleurs, au moment où je vous parle, plus de 80 % des personnes en réanimation ont plus de 50 ans, a-t-il ajouté. C’est pourquoi une campagne de rappel sera lancée à partir du début du mois de décembre pour nos compatriotes âgés de 50 à 64 ans. »

La simple annonce, vendredi, de l’allocution présidentielle a donné un coup d’accélérateur aux demandes de rendez-vous de vaccination. Lundi, plus de 97.000 créneaux ont été réservés pour une troisième dose sur Doctolib, soit plus du double de la moyenne des dernières semaines.

  • Une nouvelle loi pour la sécurité intérieure

Outre les annonces sur le passe sanitaire, Macron a fait savoir qu’une loi de programmation pour la sécurité intérieure sera présentée au premier trimestre 2022. Selon le chef de l’Etat, ce texte doit donner plus de moyens aux forces de l’ordre et alléger leurs contraintes bureaucratiques.

  • Macron défend sa vision de la réforme des retraites

Si les conditions « ne sont pas réunies pour relancer aujourd’hui » le chantier de la réforme des retraites, Macron a déclaré qu’il serait nécessaire, dès l’an prochain, de prendre des décisions « claires » sur les retraites « pour préserver les pensions des retraités et la solidarité entre nos générations ». « Elles feront légitimement l’objet de débats démocratiques indispensables, mais elles devront suivre des principes simples : travailler plus longtemps en repoussant l’âge légal, aller vers un système plus juste en supprimant les régimes spéciaux, en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu’au terme d’une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1.000 euros », a-t-il ajouté.

  • Vers la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Après avoir fermé la centrale de Fessenheim, le chef de l’Etat a par ailleurs annoncé que la France allait « développer les énergies renouvelables » et construire de nouveaux réacteurs nucléaires « pour la première fois depuis des décennies ». Cela « pour garantir l’indépendance énergétique de la France, pour garantir l’approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050 », a-t-il fait valoir.

La France, qui tire la majorité de son électricité du nucléaire, ne construit actuellement qu’un seul réacteur nucléaire de nouvelle génération, l’EPR de Flamanville (EDF), dont le chantier entrepris en 2007 n’est toujours pas achevé. Il devait être mis en service en 2012 et coûter 3,3 milliards d’euros. Son démarrage est désormais prévu en 2023 et devrait coûter, selon EDF, 12,4 milliards d’euros. La Cour des comptes, elle, estime que la facture totale serait plutôt de 19,1 milliards.

La France envisage de construire six EPR supplémentaires, et EDF avait remis au printemps un dossier au gouvernement sur la faisabilité et les conditions d’un tel programme. Le président Macron a aussi annoncé récemment des investissements dans un projet de futur petit réacteur (SMR).

« Si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables et ne pas dépendre de l’étranger, il nous faut tout à la fois continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergies décarbonées sur notre sol », a déclaré Emmanuel Macron, qui a déjà souligné les avantages de l’énergie nucléaire ces derniers mois, notamment du point de vue climatique.

Covid-19 : les chiffres alertent sur le redécollage de l’épidémie

Contre-offensive du virus sur les libertaires et les autres ?

Depuis quelques jours et malgré plus de 80% de vaccinés – mais la propagande de la macronie se satisfait d’une couverture faible avec une seule dose – la diffusion du virus recommence à reprendre le dessus, selon plusieurs indicateurs. Le gouvernement incite donc à accélérer sur la troisième dose de vaccin pour les personnes fragiles, alors que moins de 50 millions de personnes ont reçu deux sur 67,4 millions dhabitants

C’est reparti pour un tour ? Après une accalmie depuis le milieu de l’été, la propagation du Covid-19 semble reprendre de la vitesse. «Depuis une semaine, l’épidémie recommence à gagner du terrain. On parle d’un niveau très faible mais il faut être vigilant», a alerté Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement ce mardi matin sur RTL«En France, le rebond survient alors que la décrue (4 234 cas le 6 octobre) n’avait pas atteint le niveau du 25 juin (1 900 cas)», a noté dimanche l’épidémiologiste suisse Antoine Flahault, sur Twitter.

«En hausse pour la troisième semaine»

Infographie : Covid-19, un redémarrage de l’épidémie ?

Selon les travaux de son laboratoire, la bascule s’est effectuée au début du mois d’octobre. Le nombre de reproduction, qui définit le nombre moyen de personnes infectées par un malade, est repassé au-dessus de 1, le 4 octobre. Ce qui signifie donc que le virus recommence à gagner du terrain.

(Alice Clair/Savinien de Rivet)

Antoine Flahault fonde son calcul sur le nombre de cas en France qui est bien en hausse depuis le 5 octobre. Il existe plusieurs méthodes pour calculer le nombre de reproduction. Mircea Sofonea, modélisateur des maladies infectieuses à Montpellier, voit aussi ses indicateurs frôler avec le fameux seuil d’une personne infectée par chaque malade, voir le dépasser.

De son côté, Santé publique France, dans son point épidémiologique du 14 octobre, note un nombre de reproductions inférieur à 1«mais en hausse pour la troisième semaine consécutive, reflétant une augmentation de la circulation du virus».

Cette tendance pourrait inciter le gouvernement à agir, lui qui n’excluait pas la levée du passe sanitaire après le 15 novembre… «Les autorités françaises ne manquent-elles pas de l’agilité nécessaire à la gestion de cette pandémie, lorsqu’elles envisagent la levée des mesures le 15 novembre ? Car le pays sera peut-être alors en plein rebond (si la tendance à sept jours se confirme sur le mois à venir)», s’est interrogé Antoine Flahault sur Twitter

Le pouvoir se défend

«Cette pandémie ne peut pas se gérer avec le calendrier, mais sur la base d’indicateurs sanitaires pertinents. Lors des accalmies, on peut relâcher la pression sur la population. Lors des rebonds, on doit réinstaurer les mesures», a souligné l’épidémiologiste. Une mise en garde que l’exécutif, à la traîne, s’efforce d’intégrer, puisqu’il navigue à la godille, prévoit d’adapter un nouveau projet de loi qui laisserait la possibilité d’activer le passe sanitaire jusqu’en …juillet 2022.

En parallèle, pour éviter une baisse de la protection des publics les plus fragiles, Gabriel Attal les a incités ce mardi matin à aller se faire injecter une troisième dose. S’ils ont déjà commençé par accepter la deuxième.

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En effet, grâce à dix mois de campagne vaccinale – partielle mais vantée par la presse -, la prochaine vague de Covid devrait moins mettre en tension le système hospitalier, selon l’avis du 5 octobre du Conseil scientifique. «Les modélisations poussent à un optimisme prudent. Grâce à la couverture vaccinale élevée et encore améliorable [euphémisme], il ne sera a priori pas nécessaire de réinstaurer des mesures très contraignantes type couvre-feu ou confinement», notent les scientifiques, qui raisonnent en l’absence d’apparition d’un nouveau variant. Les savants croisent les doigts?

Le Royaume-Uni connaît d’ailleurs depuis plusieurs semaines des niveaux élevés de contaminations, qui ne se traduisent toutefois pas – encore – par une hausse des hospitalisations et des morts. Circulez, il n’y a rien à voir Outre-Manche.

France 5 censure sa chaîne YouTube et le ministre Véran

« Je suis tombé dans un traquenard !, » se plaint Véran

Le visionnage de l’intervention d’Olivier Véran dans l’émission « C à Vous » a été interdite aux résidents Français sur YouTube. Un comble: elle est accessible en Suisse ! La faute à la plateforme de vidéos ? Non, c’est l’émission de service publique elle-même qui s’est auto-censurée, via 3e œil Productions.

Le 30 août, dans l’émission « C à Vous » de France 5, Patrick Cohen chroniqueur (depuis dix ans) dresse dans son édito un bref bilan de la politique vaccinale du gouvernement et confie une « grande déception » : « ce n’est pas ce vaccin qui va nous débarasser de ce virus. L’immunité collective, qui était censée éteindre l’épidémie avec une population vaccinée à 75 ou 80 % était un mirage, une illusion, la plupart des spécialistes en conviennent aujourd’hui, ce concept ne marche pas, il ne peut pas marcher, hélas, avec ce coronavirus. »

« Mirage », « déception », « illusion »… tout cela en présence du ministre Oliver Véran dont la réaction médusée n’a pas laissé indifférent sur Twitter et ailleurs.

Complotiste, vous avez dit complotiste ?

Le mot qui tue est lâché ! Indispensable sur Radio France où, depuis août 2021 il présente L’Esprit public sur France Culture, Patrick Cohen ne s’est pas arrêté là : « Le Delta a rendu les vaccins moins efficaces, son risque de transmission n’est réduit par les vaccins que d’environ 50 %. Ca veut dire que le virus continue de circuler chez les vaccinés, qu’il sera impossible de contenir la pandémie par la seule vaccination, que la propagation de ce virus va lui offrir de nouvelles possibilités d’évolution, de mutation vers de nouveaux variants, et qu’il y a de grands risques qu’il devienne endémique, c’est-à-dire qu’il faudra vivre avec encore et toujours des précautions, gestes barrières, pour combien de temps ? En tout cas, c’est un nouvel espoir déçu dans cette crise interminable […] »

Les Français privés de Véran ?

Il aurait été démocratique, pour illustrer cet article, de publier la vidéo YouTube en question, comme c’est l’usage. Malheureusement, « C à Vous » a décidé d’en interdire l’accès aux utilisateurs de la plateforme de partage des vidéos en streaming.

France Télévisions impose son auto-censure aux Français.

Est-ce que les producteurs de l’émission (3e Oeil) ont craint d’enfreindre les règles à géométrie variable de Google sur les « informations médicales incorrectes sur la Covid-19 » ?

Il est vrai que O. Véran fait dans son intervention l’apologie de la troisième dose de vaccin : « Avec la 3ème dose  on renforce l’immunité, c’est à dire qu’on renforce l’efficacité du vaccin, et qu’on se protège encore plus… En gros on redit à notre système immunitaire, parce que lui aussi est un peu parti en vacances au bout de six mois : « tu verras cette protéine qui se présente devant toi, il faut pas la laisser rentrer, il faut la détruire. » Une analyse très scientifique qui pourtant à ce jour n’a pas reçu l’aval de l’OMS pour qui « les données n’ont pas démontré la nécessité d’un rappel« . Peut-être que l’OMS n’est pas au courant que le système immunitaire a régulièrement besoin de vacances ?

On notera que les commentaires sous la vidéo, qui sont restés ouverts un temps, ont eux aussi été désactivés par C à Vous , ce qui est dommage car l’un d’eux indiquait la marche à suivre pour voir la vidéo : utiliser un VPN qui permet de changer son adresse IP et de se connecter depuis un autre pays. L’autre possibilité est d’aller sur le site de France 5, de créer un compte et d’y chercher la vidéo qui y est encore visionnable jusqu’à la fin du mois. Forcément, c’est beaucoup moins commode que YouTube et de plus il est impossible de partager ou d’intégrer la vidéo à un autre site.

Rétention d’information et désinformation

Enfin, cette dernière déclaration du ministre de la Santé concernant le passe sanitaire : « La vie ne s’est pas arrêtée, c’est même le contraire figurez-vous, j’en suis le premier agréablement surpris, mais en 2021 depuis la mise en place du passe sanitaire, l’activité des restaurants, des bars, des centres de vacances, des salles de sport, est plus importante que dans la même période l’été 2019. » Oliver Véran reprend donc sans ciller les allégations farfelues de Bruno Le Maire sur les supposés effets bénéfiques du passe sanitaire sur l’économie.

Circulez: il n’y a rien à voir.