Expulsion des Bosniaques qui ont tondu et tabassé une fille de leur famille

Retour à Sarajevo de ces cinq « réfugiés » musulmans christianophobes

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Tribunal de Besançon

Selma, 17 ans, avait été tondue et battue à Besançon en août parce qu’elle était amoureuse d’un jeune Serbe chrétien. Ses parents, ainsi que leurs trois autres enfants, ont été expulsés vers Sarajevo ce samedi, a annoncé Gérald Darmanin.

Cinq membres de la famille de la jeune fille bosniaque battue et tondue pour avoir voulu se marier avec un Serbe chrétien ont été expulsés ce samedi matin vers Sarajevo, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Il s’agit des parents de la jeune fille et de leurs trois autres enfants, a précisé l’entourage du ministre.

Le 17 août dernier, après avoir annoncé son intention de se marier avec Dusan, son ami serbe et chrétien de 20 ans, Selma, 17 ans, avait été passée à tabac par ses parents bosniaques musulmans, mais aussi par son oncle et sa tante, qui disposent, eux, du statut de réfugiés. Cette affaire avait soulevé une vive émotion en France et à l’étranger, rappelant autant le sort de milliers de femmes tondues à la Libération pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand sous l’Occupation que les violences inter-ethniques et religieuses commises dans les années 90 lors de l’explosion de l’ex-Yougoslavie communiste.

«Comme nous nous étions engagés avec Marlène Schiappa [ministre déléguée à la Citoyenneté], la famille qui s’en est prise lâchement à leur fille et nièce en la frappant et allant jusqu’à la tondre de force parce qu’elle était amoureuse d’un homme d’une autre confession, a été expulsée ce matin», a annoncé le ministre dans un communiqué. Fin août, il avait assuré qu’une procédure de reconduite à la frontière serait menée «dès la fin de la procédure judiciaire».

Prise en charge par l’aide sociale à l’enfance

Interpellés à l’issue de leur procès, vendredi soir, les cinq membres de la famille de la jeune fille ont été acheminés au Centre de rétention administrative de Metz, puis conduits ce samedi matin à Nancy pour rallier Sarajevo. «Je suis scandalisée», a réagi Me Catherine Bresson, avocate des parents, précisant qu’elle ignore la présence de fonctionnaires de la Police de l’air et des frontières au tribunal et ne trouve «pas normal» que l’expulsion «ait été faite dans le dos de tout le monde, en catimini». L’avocate a toutefois admis que cette expulsion était «légale» et n’avoir «juridiquement aucun moyen de s’y opposer».

Les parents de Selma, arrivés clandestinement en 2018, avaient été déboutés du droit d’asile en décembre 2019. Ses clients, a-t-elle expliqué, avaient «signé les documents pour rentrer dans leur pays bien avant les faits», leur retour étant repoussé en raison de la Covid et pour des questions administratives. «Ils n’avaient pas besoin de Darmanin», a insisté Me Bresson. Où est par conséquent le problème?

L’oncle et la tante également condamnés par la Justice

Avocate de la victime, Me Céline Party, a relevé de la même manière que les parents «faisaient l’objet d’une obligation de quitter le territoire français» et «avaient opté pour un départ volontaire qui n’a pu se mettre en place à cause du confinement». «J’aurais souhaité que les choses ne se fassent pas de cette manière pour que ma cliente puisse dire au revoir à ses frères et sœurs», a-t-elle toutefois ajouté.

La veille dans la soirée, ils avaient été condamnés en première instance pour «violences sur mineur en présence de mineurs [les autres enfants du couple] et en réunion» à un an de prison dont quatre mois de sursis, assorti d’une interdiction du territoire français (ITF) pendant cinq ans.

En revanche, le motif religieux des violences n’a pas été retenu par la Justice, malgré les dires de la jeune fille agressée sur le sujet. Pour quel autre motif, sinon?

L’oncle, qui est celui qui l’aurait tondue, et la tante de la jeune fille, ont également été condamnés à la même peine d’emprisonnement, mais sans ITF. « Réfugiés », mais clandestins, ils sont arrivés en France en novembre 2015. Mais le ministère de l’Intérieur n’indique pas de suites éventuelles à l’égard de l’oncle et de la tante. En théorie, le ministère peut engager une procédure auprès de l’OFPRA, l’office français de protection des réfugiés et apatrides, pour demander le retrait de leur statut de réfugiés.

La jeune femme âgée de 17 ans sera «prise en charge par l’aide sociale à l’enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour», ont précisé le ministre de l’Intérieur et la ministre déléguée à la Citoyenneté dans leur communiqué commun.