Ne plus manger les oeufs de poulaillers domestiques: recommandation de l’ARS

Encore un circuit court dénoncé

L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France est passée sous la coupe du lobby écolo. Cette ARS préconise en effet que les Franciliens ne mangent plus… les oeufs de leurs propres poules. Une présence, parfois très importante, de polluants pourrait avoir des effets sur la santé, à long terme.

Les Franciliens qui élèvent deux, trois poules et consomment leurs oeufs vivent dangereusement. En effet, l’Agence régionale de santé (ARS) préconise « de façon conservatoire et prudentielle, la non-consommation des œufs et des produits animaux de production domestique non contrôlée, sur l’ensemble de la région francilienne ».

Des analyses dans 25 poulaillers se sont révélées très mauvaises: « Les premiers résultats mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB) », explique l’ARS. En clair, les produits et les sols sont pollués sur l’ensemble de la région à partir d’un seul point identifié sur le territoire du 13ᵉ arrondissement de Paris et sur la commune communiste d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne au Sud-Est de Paris.

L’ARS prête main forte à une psychose verte

Sans même attendre que cette étude soit arrivée à son terme, l’ARS lance une alerte démentielle de « prévention » « sur la concentration de dioxines dans des œufs non-commercialisés issus de poules élevées dans des poulaillers urbains domestiques ». Les dioxines sont des polluants organiques persistants dans l’environnement et des perturbateurs endocriniens.

Or, il s’agit de poulaillers situés « près de l’incinérateur d’Ivry », ce qui semble être un cas marticulier et dans une zone très limitée. Cette alerte en urgence vise-t-elle à protéger la santé des voleurs de poules ?

Les petits activistes verts visent en fait l’incinérateur d’Ivry/Paris XIII, géré par le Syctom, syndicat mixte intercommunal d’Ile-de-France spécialisé dans le traitement et la valorisation des déchets ménagers et assimilés. C’est en effet le plus grand d’Europe. Construit en 1969, il a été modernisé en 1995, puis en 2005, mais les écologistes radicaux refont à son propos le coup des centrales nucléaires dites vétustes, et dont la décision politique de fermeture prématurée est cause de pénurie d’électricité propre.

En effet, en février 2022, le « Collectif 3R » (Réduire, réutiliser, recycler, clairement régressif et archaïque) a mandaté la fondation « ToxicoWatch », basée au Pays-Bas et spécialisée dans la sensibilisation aux risques dus aux substances extrêmement préoccupantes (SVHC), pour mener une enquête sur la pollution à proximité de l’incinérateur d’Ivry-Paris, qui traite les déchets de 14 villes du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, ainsi que de douze arrondissements parisiens.

Un coup foireux du collectif 3R, avec le concours de l’ARS Ces activistes comptent-ils s’attribuer le mérite d’une opération déjà en cours de reconstruction du centre multifilière à Ivry/Paris XIII qui figure parmi les plus grands projets d’installations de traitement de déchets conduits en France aujourd’hui. L’objectif est de transformer le centre actuel, vieillissant, en équipement de pointe. Avec l’ambition de créer une usine de référence, en France et en Europe.

Le collectif 3R est opposé à la construction de cette nouvelle unité. Le contrat de construction, conception et d’exploitation a été confié à un groupement, IP 13, composé notamment de Suez Environnement, Vinci, et Eiffage Travaux Publics. Fin mars 2021, le tribunal administratif de Melun a rejeté deux des trois recours formés par les opposants à la construction de la nouvelle unité d’incinération, Zero Waste France et le collectif local 3R. Il a ainsi confirmé que le projet de transformation de l’unité d’incinération d’ordures ménagères est « d’intérêt général ». Les travaux se poursuivent, même si le sort de la deuxième unité dédiée aux déchets organiques reste en suspens.

L’incinérateur existant, dont les travaux ont démarré en 2018, sera remplacé par une unité de valorisation énergétique (UVE) dont la mise en service est prévue pour 2024 et qui traitera par incinération une quantité annuelle de 350.000 tonnes d’ordures ménagères. Les oeufs à la coque des Franciliens sont sauvés.

Il faut savoir que les trois incinérateurs du Syctom fournissent 43% de l’énergie de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), une société d’économie mixte, filiale du groupe Engie, chargée du chauffage urbain, principalement au moyen d’un réseau à vapeur d’eau, à Paris et dans plusieurs communes environnantes.

Teneurs ponctuellement 40 à 50 fois supérieures aux seuils réglementaires européens

Les technocrates de l’UE ne réglementent pas seulement la courbure des bananes. Dans son communiqué, l’ARS assure sans attendre, que, d’après l’étude inachevée, les trois polluants sont présents « dans tout l’environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs« . Une généralisation suspecte à partir de l’incinérateur géant incriminé: puisque celui d’Ivry/Paris13 est en bonne voie d’assainissement, il fallait donc s’en prendre aux deux autres mis en vedette par les éboueurs en grève contre la réforme Macron des retraites…

De plus, parmi les « 25 sites analysés » (ne parlait-on pas à l’origine de poulaillers domestiques ?), « deux présentent des teneurs particulièrement élevées en PCB dans les œufs (40 à 50 fois les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés) ».

La peur verte en l’avenir diffusée par les écolos radicaux n’infuse-t-elle pas la fertilité des couples plus sûrement que les polluants ? Ces polluants – très toxiques ! – persistent longtemps dans l’environnement et se fixent dans les graisses. C’est la raison pour laquelle le poisson, la viande et les oeufs peuvent en contenir beaucoup. Ils peuvent avoir des effets sur la santé à long terme: risque accru de cancer, troubles de la fertilité et de la grossesse ou encore du diabète.

Une peur similaire se répand en région lyonnaise. 

Une alerte similaire y a été donnée au début du mois d’avril pour une quinzaine de communes. Des taux élevés de polluants PFAS, dits « polluants éternels » seraient bien présents dans les œufs d’habitants, au sud de Lyon. En janvier déjà, la préfecture avait indiqué que des premiers prélèvements avaient révélé des niveaux 8 à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires.

Ces polluants proviennent de l’industrie, mais aussi de l’incinération de déchets ou encore des feux de cheminée. Pour le moment, l’origine de ces contaminations n’est pas encore établie, mais l’ARS pourrait succomber aux lobbies et faire interdire toute forme de chauffage, au bois ou au charbon polluants et à l’électricité nucléaire dangereuse: le réchauffement climatique suffirait…

Des élus exigent une étude indépendante

Le collectif 3R regroupe les associations Passerelles, CLCV Ivry, Attac Ivry-Charenton, Les Amis de la Terre, Générations Engagées, Quatraire, Rudologie & Co, A Suivre, et Agir à Villejuif, avec le soutien de Zero Waste France. On comprend donc que ses partis-pris sont avant tout politiques.

Grève des éboueurs à Paris contre la réforme Macron des retraites

Déjà près de 3.700 tonnes de déchets s’accumulent dans la ville NUPES

Dans plusieurs arrondissements de Paris, les déchets n’ont pas été ramassés ce mardi 7 et ce mercredi 8 mars 2023. Les éboueurs sont eux aussi en grève contre la réforme des retraites. Mercredi, près de 1.800 tonnes de déchets s’accumulaient déjà dans les rues de la capitale.

Depuis ce mardi 7 mars 2023 et la journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, 30 % des éboueurs de Paris sont en grève. Dans certains quartiers, les déchets sont collectés mais ce n’est plus le cas dans 9 arrondissements de la capitale.

Mobilisés au moins jusqu’à ce vendredi 10 mars

Les dépôts sauvages s’accumulent, recouvrant parfois les deux tiers du trottoir dans Paris 9e

Et pour les éboueurs, pas question de lâcher. « Celui qui prend en otage, c’est Macron. Il faut qu’il abandonne cette réforme. […] S’il abandonne la réforme, nous on reprend le boulot », explique à la chaîne Régis Vieceli, éboueur et secrétaire général de la CGT dans la filière traitement des déchets, affirmant que ses collègues et lui sont prêts « à aller jusqu’au bout ».

La dernière fois que les éboueurs grévistes se sont mobilisés contre la réforme des retraites, la grève avait duré 23 jours, rappelle BFM Ile-de-France.

Dans le 9e, les hôteliers et restaurateurs craignent une baisse d’activité

« Je fais des slaloms avec mes béquilles, et souvent je vais sur les pistes cyclables », souffle Sophie, victime d’une chute à skis pendant ses vacances à la montagne. Derrière elle, une mère de famille tente de passer avec sa poussette. Dans le 9e arrondissement de Paris, il devient difficile de circuler sur les trottoirs depuis le début de la grève des éboueurs, lundi dernier, contre la réforme des retraites.

Les marchés alimentaires débarrassés en priorité

Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d'ordures, venant des riverains et des restaurateurs.
Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d’ordures, venant des riverains et des restaurateurs. 

« Je n’imaginais pas une ville avec des poubelles posées comme ça sur le trottoir, je plains les Parisiens », lance Christine, venue de Pau pour quelques jours de vacances. « Moi, je plains les éboueurs », ajoute son amie, Claudette. Si les touristes sont solidaires du mouvement, certains hôteliers perdent patience. « Pour l’esthétique, c’est censé être un quartier touristique, s’agace Fahd devant l’hôtel 4 étoiles dans lequel il travaille. Il y a déjà une mauvaise odeur dans la rue, c’est insupportable, on ne sait pas quand les éboueurs vont passer. » L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a déjà observé une baisse de 50% du chiffre d’affaires des hôtels parisiens cette semaine.

Les poubelles de l'immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.
Les poubelles de l’immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.

La vitrine de Guy est presque recouverte des déchets de l’immeuble voisin, ainsi que de ses propres déchets. Ce traiteur a donc pris les devants. « Je mets ce qui dépasse dans le coffre de ma voiture et je le dépose dans un container sur un marché, pour éviter que ça déborde. » Les marchés alimentaires sont traités en priorité, a annoncé ce jeudi sur Twitter Colombe Brossel, adjointe à la Maire de Paris, en charge de la propreté de l’espace public. Trois usines d’incinération, Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, étant à l’arrêt, le Syctom (le syndicat de traitement des ordures ménagères) dévie depuis lundi les ordures collectées vers des centres de transfert afin de les réacheminer vers des centres de traitement ou de stockage extérieurs.

Au troisième jour de cette grève reconductible, le ramassage des poubelles est perturbé dans plusieurs villes comme Nantes ou Vallauris,