Jean Castex a-t-il fait stopper une enquête embarrassante le concernant ?

Selon Mediapart, la justice l’a bloquée juste après sa nomination à Matignon

Castex, en chemise-cravate, au centre

Des investigations judiciaires portant sur la gestion de déchets dans la communauté de communes présidée par Jean Castex ont été stoppées le 6 juillet dernier, trois jours après la nomination du maire de Prades a Matignon, révèle le site révolutionnaire trotskiste Mediapart. La prochaine audition devait concerner un des vice-présidents de Jean Castex, qui est aussi un membre de sa famille.

Des investigations entamées en 2019 soupçonnent les conditions irrégulières d’exploitation d’une benne à ordures par des ferrailleurs dans des déchetteries de la communauté de communes Conflent-Canigó, présidée par Jean Castex jusqu’à sa nomination à Matignon. Les enquêteurs suspectent « plusieurs infractions au code de l’environnement » pour « pollution » et « au code du travail » pour « travail illégal » dans l’exploitation de ces bennes, dont l’exploitation a été confiée « depuis plusieurs années à deux familles de Prades dans des conditions opaques« , indique Mediapart. 

Après une première audition au mois de juin dernier, les investigations devaient se prolonger durant l’été pour évaluer « la responsabilité des pouvoirs publics dans le déploiement des bennes », a précisé une source proche du dossier à Mediapart – une situation qui aurait pu exposer Jean Castex sur la scène médiatique.  

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Abandon « brutal et inexpliqué »

Mais l’abandon des investigations, qui a été prononcé le 6 juillet dernier, aurait été « brutal et inexpliqué », explique une source anonyme à Mediapart. L’audition du vice-président de Jean Castex en charge des déchets à la communauté de communes, Jean Maury, était notamment programmée pendant l’été : le maire du village de Ria-Sirach, qui est également l’oncle par alliance de Jean Castex, ne sera finalement pas interrogé.  

Mais, selon la vice-procureure Elodie Torres, également interrogée par Mediapart, il ne s’agit que d’une coïncidence : l’enquête touchait à sa fin, selon elle, et le dossier a été transmis au procureur « pour appréciation ». La benne est dans le camp d’Eric Dupond-Moretti.