Un 3e mandat présidentiel de Macron, idée géniale prêtée à Richard Ferrand

Il appelle à modifier la Constitution pour convenance personnelle de Macron

Macron, guide suprême
pour un 3e mandat ?

Silencieux depuis sa défaite aux élections législatives, un gage de popularité et de… représentativité, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, est sorti du bois pour faire une proposition qui stupéfie par son insolence. La Voix de son Maître reprend la parole un an après qu’il s’est fait éjecter de l’Assemblee nationale par une candidate inconnue de la NUPES. Ce dimanche 18 juin, Le Figaro offre à ce proche de Macron un entretien pour qu’il évoque en longueur le contexte politique actuel et glisse quelques idées.

Pour son retour médiatique, l’ancien titulaire du Perchoir dispense ses conseils sur le contexte, les rumeurs de remaniement et les espoirs, pour une partie du camp présidentiel, de recomposition politique.

En guise de préambule, Richard Ferrand appelle le camp présidentiel et « toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines » à des « concessions réciproques » pour sortir de l’impasse, estimant par exemple qu’il serait « de bon ton » (?) de revoir certaines règles de la Constitution. On entre dans le dur.

Opportunément interrogé sur le fait que le chef de l’Etat ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, le macronien pur jus de betterave se prend â« regretter tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire» On se pince. « La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive », assure-t-il, avec ses gros souliers. Faut-il être grand clerc pour craindre, à l’instar de de l’ensemble de la classe politique, hormis les démocrates exemplaires de Renaissance, un glissement vers une présidence à vie, par assouplissement de certaines contraintes… constitutionnelles.

Et d’ajouter : « Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques » ! Autant de propositions que Macron a dû souffler à l’ancien socialiste: plusieurs idées de révisions constitutionnelles qu’évoque à intervalle régulier le locataire de l’Elysée, le premier qui squatterait volontiers le Chàteau.

Les idées folles de Ferrand, menaces de Macron pour la démocratie

Un an après sa réélection, Emmanuel Macron, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée et doit trouver pour chaque texte des alliés de circonstance, pourrait-il nouer un accord avec Les Républicains, comme certains dans son camp lui suggèrent ? « Toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines sont des partenaires du président de la République. Nous avons besoin de ressaisissement collectif et de débats apaisés », répond Richard Ferrand.

« Ceux qui parient sur leur seule capacité à nuire à l’action du président et du gouvernement se sabordent. Cela vaut pour Les Républicains comme pour les réformistes de tous horizons », prévient-il également, égratignant « ceux qui imaginent préparer la suite sans agir, au présent, au service du pays ».

Battu par une enseignante en français dans plusieurs lycées privés du Finistère comme Diwan dans sa circonscription du Finistère aux législatives de 2022, Richard Ferrand ne s’était plus exprimé publiquement depuis, mais reste actif en coulisses, dans un rôle de conseil officieux du président et du gouvernement.

Le nom de ce marcheur de la première heure est cependant revenu dans la presse récemment, alors que circulent les rumeurs de remaniement, en remplacement de la sémillante Elisabeth Borne poussée à la démission. « Je suis plutôt un vétéran qu’un aspirant », observe-t-il dans une pirouette. Ajoutant : « s’agissant des rumeurs, tout ce qui flatte l’ego doit être considéré avec circonspection et reconnaissance ».

Aucune circonspection en revanche envers un régime totalitaire que la constitution autoriserait à se représenter à volonté, puisque ni l’article 49.3, ni l’article 40 ne sont applicables au dessein maintenant révélé de Macron. Le cas du président chinois fait des émules en macronie. Au pouvoir depuis déjà dix ans, Xi Jinping va se représenter à un quatrième mandat. Ferrand prétend-il que les Français aspirent à une république populaire démocratique et à un chef suprême, tel le Coréen du Nord Kim Jong Un, au pouvoir depuis déjà 11 années et 6 mois ? Et à l’initiative de purges…

 Lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand avait fait passer un projet de loi limitant le mandat des élus à deux consécutifs. 

Pour le fun, Roselyne Bachelot, groupie de Macron, a un avis sur la question: