Dissolution de la LDNA: les ligueurs sont racistes, haineux et dangereux

La décision gouvernementale a scandaleusement tardé

Macron a toléré une milice haineuse de la France et menaçante depuis 2018

Selon le décret de dissolution, la LDNA « diffuse une idéologie appelant à la haine, à la discrimination et à la violence en raison de l’origine, de l’orientation sexuelle ». Selon le ministère de l’Intérieur, « ses actions » ont causé des « troubles à l’ordre public ».

Macron a-t-il encouragé les propos et le développement de la LDNA ?

Gérald Darmanin l’avait demandé, le 13 septembre. Deux semaines plus tard, la Ligue de défense noire africaine (LDNA), qualifiée d’organisation « raciste » par le ministre de l’intérieur après des tensions à Val-de-Reuil (Eure), a été dissoute en conseil des ministres, a annoncé sur Twitter M. Darmanin mercredi 29 septembre.

Selon le décret de dissolution, la LDNA « diffuse une idéologie appelant à la haine, à la discrimination et à la violence en raison de l’origine, de l’orientation sexuelle » et est « impliquée de manière récurrente dans l’organisation d’actions coup-de-poing isolées ou à l’occasion de manifestations commettant ou appelant à commettre des agissements violents ».

La LDNA se définit sur les réseaux sociaux comme un « mouvement révolutionnaire pour la défense des droits des Afrodescendants et des Africains ». Près de 300 000 personnes sont abonnées à sa page Facebook. Son président et fondateur se présente sur son compte Twitter comme un « activiste politique, résistant panafricain, combattant de la liberté, révolutionnaire ». Plusieurs politiques, dont des membres du Rassemblement national, demandaient la dissolution de l’association, notamment depuis une manifestation organisée contre les violences policières le 6 juin 2020 devant l’ambassade des Etats-Unis.

« Défendre la République »

Manifestation de la Ligue de défense noire africaine contre les violences policières à proximité de la place de la Concorde et de l’ambassade des Etats-Unis, le 6 juin 2020.
Manifestation de la Ligue de défense noire africaine contre les violences policières à proximité de la place de la Concorde et de l’ambassade des Etats-Unis, le 6 juin 2020. 

Selon le ministre de l’intérieur, « ses actions » ont causé des « troubles à l’ordre public » comme à Val-de-Reuil, où l’organisation avait appelé à manifester contre le maire socialiste de la ville, Marc-Antoine Jamet, après une semaine de tensions, ayant pour origine une rixe entre deux enfants le 5 septembre.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a qualifié cette dissolution de « mesure forte », en disant à l’issue du conseil des ministres : « Notre main ne tremble pas quand il s’agit de défendre la République face à ceux qui croient pouvoir la faire plier. » Il a reproché à l’association d’avoir « tenté d’envahir la mairie de Val-de-Reuil ».

La LDNA n’a pas daigné faire de commentaires. Elle travaille déjà à sa transformation.

La maison d’édition Nawa dissoute

Par ailleurs, la maison d’édition Nawa Centre d’études orientales et de traduction, sise en Ariège, a été également dissoute en conseil des ministres, en raison notamment de la diffusion de « plusieurs ouvrages légitimant le djihad », selon le ministère de l’intérieur, pour qui « sa ligne éditoriale est clairement anti-universaliste et en contestation directe des valeurs occidentales ».

G. Attal lui a reproché d’avoir fait « l’apologie du djihad »« sous le prétexte de la traduction ». L’association, qui est une « maison d’édition associative », a-t-on détaillé de source ministérielle, avait été déclarée à la sous-préfecture de Pamiers en 2008. Elle se présente sur son site Internet comme une maison d’édition ayant « la volonté de valoriser les sciences humaines et politiques issues de l’héritage musulman ». Dans un communiqué diffusé le 20 septembre sur Twitter, Nawa estime que les accusations « reposent quasi exclusivement sur d’hypothétiques délits d’opinion, de croyance » et qu’« elles entravent la liberté d’expression et d’édition, qui en aucun cas n’ont troublé l’ordre public à ce jour ».

Depuis plus de dix ans, les ouvrages de Nawa, « quelle que soit la critique que l’on peut en faire, ne justifient en aucun cas le terrorisme, la haine, l’antisémitisme », a assuré l’association.