Affiche des JO de Paris : le chef de la diplomatie italienne s’indigne de la suppression de la croix du dôme des Invalides

La France fait honte à notre voisin

Le gouvernement italien participe à la polémique sur l’affiche officielle des Jeux olympiques de Paris. Devant les eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), Antonio Tajani, le vice-président du conseil italien a évoqué la suppression de la croix séculaire du dôme des Invalides dans la représentation picturale du dessinateur Ugo Gattoni. Et il n’a pas hésité à tancer le modèle de la laïcité « à la française », qu’il a qualifié de « stupidité », rapporte Le Figaro.

« Ce n’est pas une bonne idée d’effacer notre histoire et notre identité », a-t-il lancé lors du Congrès du PPE, à Bucarest. Cette figure de la droite italienne est le prédécesseur d’Ursula von der Leyen à la tête du Parlement européen, entre 2019 et 2022. Membre du parti Forza Italia, il assume un positionnement conservateur, matérialisé par l’évocation des fondements démocrates-chrétiens de la formation fondée par Silvio Berlusconi. « J’espère qu’ils vont changer les choses en France », a-t-il martelé.

Un choix militant que le code des JO ne justifie pas

Depuis plusieurs jours, l’affiche officielle des JO fait en effet l’objet d’une controverse autour du parti pris du dessinateur. Le drapeau tricolore ne figure pas en tant que tel sur le dessin, ni la croix des Invalides. Interrogé par BFMTV, Ugo Gattoni a expliqué sa démarche en invoquant une …liberté artistique, s’écartant d’une représentation « conforme » des « objets et des bâtiments ». Une revisitation exigeant un oeil de lynx du spectateur, mais aussi une perspicacité au-dessus de la moyenne : il faut ainsi être LGBTQI++ pour identifier la tour Eiffel érigée en rose ou reconnaître la marina marseillaise aux confins du Champs de Mars. Une libre expression soutenue par l’organisation des Jeux olympiques, qui a évoqué « un exercice libre pour chaque Comité d’organisation » inscrit dans le code olympique. Faux!

Sérieusement, le chef de la diplomatie italienne n’est pas isolé : les mots de Roger Karoutchi ont retenu l’attention

La croix historique remplacée par une flèche

Malgré la validité du processus, seule la gauche et l’extrême gauche n’ont pas trouvé, exceptionnellement, un motif d’insurrection contre cette œuvre « wokiste ». 

Lien PaSiDupes

Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, a jugé le dessin « scandaleux ».

Sur le réseau social X, la tête de liste LR aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, a affirmé que ce choix traduit une volonté « d’annuler l’histoire » de la France.

Un jugement partagé par Marion Maréchal, la tête de liste Reconquête pour le scrutin européen.

La lecture que fait Philippe Caverivière de l’affiche ?

Darmanin contraint un site d’artiste italien à retirer des photos de policiers

Les orfraies criaillent déjà contre une atteinte à la liberté artistique

Cette photo, prise à Londres en décembre 2015, montre un projet similaire de Paolo Cirio,...
Mur des cons, version anti-flics

Paolo Cirio avait réalisé un projet collaboratif pour sensibiliser à la protection des données personnelles et dans lequel tout internaute pouvait préciser le nom des policiers dont la photo était mise en ligne. Jusqu’à vendredi, tout internaute pouvait préciser le nom des policiers dont la photo était affichée sur le site internet du projet de Paolo Cirio baptisé “Capture”.

L’artiste italien Paolo Cirio a retiré vendredi 2 octobre les photos de 4.000 visages de policiers français qu’il avait mises en ligne sur son site, après des menaces de poursuites judiciaires émanant du ministre de l’Intérieur.

Militant de la protection des données personnelles, l’artiste expliquait avoir construit son projet comme une performance collaborative pour dénoncer les dangers de la reconnaissance faciale.

Jeudi, Gérald Darmanin avait dénoncé une “insupportable mise au pilori de femmes et d’hommes qui risquent leur vie pour nous protéger”. En conséquence, il a exigé le retrait des photos “sous peine de saisir les juridictions compétentes”. 

Le centre d’art de Tourcoing, qui devait accueillir l’artiste italien et son exposition, a par ailleurs annulé l’événement prévu dans la ville dont Gérald Darmanin était maire jusqu’à mi-septembre. Le ministre avait également demandé sa déprogrammation.

L’artiste Paolo Cirio affiche des visages de policiers dans Paris pour dénoncer la reconnaissance faciale

“Nous ne pouvons en aucun cas adhérer à une démarche qui associe l’œuvre en question à une plateforme numérique où l’artiste invite le public à identifier et désigner nommément des policiers, dont les photographies ont été préalablement diffusées sur internet”, a écrit dans un communiqué le centre d’art du Fresnoy, à Tourcoing, fief de…Darmanin, son maire ( 2014-2017 et ré-élu en 2020).

L’artiste a violé les engagements qu’il avait pris de ne rien faire de tel devant les responsables du Fresnoy”, ajoute le communiqué.

“Censure !”, a réagi l’artiste hacker, sur son compte Twitter en repostant le communiqué.

Les syndicats se sont, quant à eux, félicités de la déprogrammation.

“Clap de fin pour l’artiste anti-flic”, s’est réjoui Alliance. “Le rideau se baisse pour celui qui pensait militer sur le dos et la sécurité des policiers”.

“Merci à Gérald Darmanin pour la promptitude de sa réaction et sa fermeté pour défendre les policiers et leurs familles”, a de son côté tweeté Synergies-Officiers. “Son intervention a permis de déprogrammer une entreprise criminogène sous couvert d’une démarche artistique”, a ajouté le syndicat.

L’artiste hacktiviste avait construit une base de données – un fichage- , à partir de 1.000 photos publiques — récupérées sur Internet ou auprès de journalistes — prises lors de manifestations en France entre 2014 et 2020 traitées “avec un logiciel de reconnaissance faciale”.

“L’absence de réglementation sur la protection de la vie privée de ces technologies (…) se retourne finalement contre les mêmes autorités qui en préconisent l’utilisation”, expliquait l’activiste, assumant une “provocation artistique”

La photo d’illustration n°1, prise à Londres en décembre 2015, montre un projet similaire de Paolo Cirio, artiste et militant engagé pour la protection des données personnelles.