Macron veut inscrire l’IVG dans le Charte des droits fondamentaux de l’UE

«Plus rien n’est acquis», désespère Macron

Cérémonie de rattrapage
de la loi Veil (1975),
place Vendôme à Paris,
le 8 mars 2024

Le président français ne croit en rien : son pessimisme va-t-il infuser le pays ? Il a confirmé sa volonté d’inscrire la « liberté de recourir » à l’avortement « dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

 « Au-delà de l’Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif », a ajouté le chef de l’Etat lors d’une cérémonie publique de scellement de l’IVG dans la Constitution place Vendôme.

Macron a confirmé vendredi son intention de faire inscrire la « liberté de recourir » à l’avortement « dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne » où, selon lui, « plus rien n’est acquis et tout est à défendre ». « Nous mènerons ce combat sur notre continent, où les forces réactionnaires s’en prennent d’abord et toujours aux droits des femmes, a-t-il asséné, avant de s’attaquer ensuite aux droits des minorités, de tous les opprimés, à toutes les libertés », a lancé, exalté, le chef de l’Etat, lors d’une cérémonie publique place Vendôme.

Auparavant, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait apposé le sceau de la République sur la loi inscrivant l’IVG dans la Constitution française, votée à une écrasante majorité lundi par le Congrès.

Simagrées inutiles de quadra vaniteux pour recouvrir le chaos du Salon et le nihilisme d’un texte voté il y a 50 ans

Macron et la groupie Claudine Monteil lors de la cérémonie de scellement du droit à l’avortement dans la Constitution française,
à Paris, le 8 mars 2024.

Ce scellement officiel, devant plusieurs centaines de personnes venues assister à l’événement médiatique sous un soleil radieux, vient ponctuer « un long combat, jusqu’en 1975, pour la liberté, » émaillé « de larmes, de drames, de destins brisés », a rappelé Macron, lyrique, saluant la mémoire des « combattantes » Simone Veil, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, entre autres. Le président de la République, qui s’était engagé il y a un an, jour pour jour, à constitutionnaliser l’IVG, a également évoqué plusieurs députées et sénatrices de gauche qui ont porté le texte au Parlement, notamment l’insoumise Mathilde Panot et l’écologiste Mélanie Vogel – des ouvrières de la dernière heure que le premier ministre Gabriel Attal n’avait pas citées au Congrès, lundi dernier à Versailles.

« Nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif »

Ce dénouement n’est cependant « pas la fin d’une histoire », a estimé Macron, celui qui ferme les yeux sur la polygamie et l’excision en France, et « tant que la promesse d’égalité n’est pas tenue pour l’humanité ». « Au-delà de l’Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif », a-t-il promis, assurant que « nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde ».

Après ce discours frénétiquement applaudi par la foule, la chanteuse Catherine Ringer a interprété une Marseillaise notablement modifiée pour l’occasion à la dernière strophe : « Aux armes citoyens, citoyen.ne.s, marchons, chantons cette loi pure dans la constitution ».

Le chef de l’Etat s’est ensuite répandu sur la place, enchaînant poignées de mains et selfies sous les caméras, avant de vanter devant la presse une « réforme humaniste et universelle » qui « va rendre ce droit irréversible dans notre pays » : éliminer un enfant sans défenses de 14 semaines, c’est humaniste…  « Nous ouvrons une voie », a-t-il affirmé, défendant son ambition de porter le sujet au niveau européen : « Si on ne mène pas de combats, il n’y a aucune chance de les gagner ».

Interrogé sur une éventuelle contradiction entre l’IVG et son objectif de « réarmement démographique » affiché en début d’année, Macron a fustigé « une confusion mentale complète« . « On ne va pas faire la reconquête démographique en retirant des droits aux femmes. Non, c’est pas en revenant au Moyen Age qu’on arrivera à faire face à ce défi », a-t-il caricaturé. Retirer aux enfants in utero le droit à vivre, c’est une avancée sur le Moyen Age !

Louis Boyard est de ces députés (LFI) qui savent tout mieux que le RN :