Über Files : « Ça m’en touche une sans bouger l’autre », réagit Macron face à l’affaire d’Etat

Vulgarité d’un homme ébranlé dont on apprend qu’il en a deux

Lors d’un déplacement en Isère, Macron s’est exprimé pour la première fois sur les « Über Files », une enquête sur l’implication de Macron, alors ministre de l’Economie, sur l’installation du groupe Über en France.

Macron n’était d’ailleurs pas ministre des Transports… Celui-ci, Frédéric Cuvillier, a-t-il été tenu au courant? Le président Hollande assure qu’il n’a pas été mis au parfum ! Si Macron était si fier de son action, pourquoi a-t-il fait preuve de tant d’humilité ?

« On a créé des milliers d’emplois [précaires] (…) Je me félicite de ce que j’ai fait », a lancé Macron ce mardi 12 juillet à propos des Über Files. Après les révélations du Monde et de ses partenaires du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), concernant l’implication de l’actuel chef de l’Etat, ministre de l’Economie à l’époque, sur l’installation du géant des transports Über en France, Macron tient tête.

Il affirme n’avoir « jamais été naïf » sur ce dossier expliquant avoir été « un ministre de l’Economie qui s’est battu pour attirer des entreprises ». Et si c’était à refaire il n’hésiterait pas.

Dans un échange aux journalistes en marge du déplacement il estime que cette affaire lui en « touche une sans faire bouger l’autre » , citant son prédécesseur Jacques Chirac.

Regard éperdu,
Macron, dans les cordes,
sombre dans la grossièreté

« Si c’était à refaire je le referais. (…) Il faut lutter par tous les moyens contre le chômage de masse. J’assume à fond d’avoir vu des chefs d’entreprises étrangers. J’en suis fier, a-t-il répliqué sur le ton de la provocation cyclique rappelant un précédent défi: « Qu’ils viennent me chercher, » datant de quatre ans, juillet 2018, à propos d’un premier scandale, l’affaire Benalla. « S’ils ont créé des emplois [précaires] en France, j’en suis fier et je le referai demain et après-demain », a-t-il insisté. En était-il si fier à l’époque, puisque ses 18 rendez-vous avec Über n’apparaissaient pas à son agenda officiel?

« Ils ont perdu la boussole »

Bien que le président – qui « a la sem » après deux déconvenues électorales – soit sous le feu des critiques de l’opposition qui dénonce un « scandale d’Etat« , il justifie d’avoir fait modifier la loi pour permettre à Über de poursuivre ses activités en France afin de booster l’économie du pays et de créer des « opportunités » de développement et d’innovation.

« Ils ont perdu la boussole, » a aussi dit Macron au sujet des élu(e(s de la Nupes très critiques sur le sujet.

« Quand on croit dans la justice sociale dans l’égalité des chances, il faut se battre pour que les jeunes qui viennent de milieux difficiles aient des emplois. Ça n’a jamais été leur combat, c’est le mien. Des jeunes qui peut-être votent pour eux aujourd’hui ont eu leur emploi grâce à ça », s’est victimisé le président, désormais habitué « depuis maintenant 5 ans et demi » qu’on s’en prenne à sa « pomme« . Autre allusion (involontaire) à Chirac.

« C’est là que se trouvent la croissance, les emplois »

Le gouvernement a été interpellé mardi à l’Assemblée sur ce que La France insoumise (LFI) présente comme un « Übergate » lors de la première séance de questions d’actualité de la législature.

« Et pourquoi? Parce que ces acteurs sont au coeur de l’économie d’aujourd’hui, au coeur de l’économie du XXIe siècle. C’est là que se trouvent la croissance, les emplois », a-t-elle plaidé.

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A la députée Nupes-LFI, Danielle Simonnet, qui a qualifié Macron de « VRP en chef d’Über », la ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme a répliqué que la nouvelle économie était source de croissance et d’emplois. « Le ministre de l’Economie a fait son travail. Il a reçu Uber [18 fois en 17 mois, c’est du zèle…]. Il a aussi reçu Netflix, AirbnB, Tesla [tous américains…], plus près de nous Doctolib », notamment, a argumenté Olivia Grégoire.

« Le président de la République aujourd’hui, ministre de l’Economie hier, a pris toutes les mesures pour encourager l’arrivée (des plateformes) mais aussi la protection de nos consommateurs », a-t-elle ajouté. Si on se refuse à prendre en compte les conditions dégradées de travail des esclaves d’Über.

Des voix s’élèvent à l’Assemblée pour la constitution d’une commission d’enquête.

A l’image du député communiste Sébastien Jumel, qui s’inquiète d’une « Uberrépublique ». Une commission serait nécessaire pour enquêter « sur des faits qui révèleront un système », a-t-il dit à la presse.