1er mai 2021: des manifestations moins syndicales qu’associatives

Des rassemblements annonciateurs de luttes sociales où les associations prennent de plus en plus de place

Cette année, malgré les restrictions sanitaires, les manifestations étaient autorisées pour le 1er mai, à la différence de l’année dernière, quand le rendez-vous annuel des syndicats en recul et des associations en pleine expansion s’était heurté au principe de précaution du fait du confinement lié à l’épidémie empêchant le défilé de cortèges partout dans les villes, entre 100 et 300.

Un appel intersyndical à manifester

Plusieurs syndicats, associations et collectifs appellaient aux rassemblements pour la défense des droits des travailleurs, mais aussi des intérêts sociétaux, notamment féministes.

Les syndicats FO, CGT, FSU et Solidaires ont appelé, la semaine dernière dans un communiqué commun, à faire du 1er mai une « journée de mobilisation et de manifestation », « pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde ». Cette manifestation unitaire de convergence des luttes (sociales, écologiques et féministes) devrait être rejointe par les Gilets jaunes. Elle demarre à 14h de la place de la République, pour se rendre jusqu’à la place de la Nation, un parcours traditionnel des manifestations parisiennes.

Une défense des intérêts de tous les travailleurs

Si l’appel de l’intersyndicale concerne l’ensemble des travailleurs, certains professionnels peuvent manifester pour défendre leurs intérêts corporatistes : cinq syndicats de la fonction publique ont appelé, ce lundi, à la mobilisation de tous les fonctionnaires. L’ensemble des syndicats de La Poste a également invité les postiers à se mobiliser.

Les syndicats, qui s’unissent rarement dans ce secteur, appellent aussi à une semaine d’actions politiques pour protester contre « la dégradation des conditions de travail ». La coordination « Stop loi sécurité globale,» a annoncé qu’elle allait continuer à s’opposer à cette loi qu’elle juge liberticide, en traquant les drones des forces de l’ordre. 

D’autres revendications ont été mises en avant pour cette journée. Avant la grande manifestation unitaire, Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, a commémoré les 150 ans de la Commune de Paris en se rendant devant le Mur des Fédérés.

Un cortège « social et climatique » partira également à 11h du Panthéon vers Montparnasse.

Enfin, la manifestation « syndicaliste révolutionnaire pour l’égalité et la transformation sociale » a débuté à 12h sur la Place des Fêtes. 

Ces rassemblements doivent ensuite rejoindre le cortège de la manifestation intersyndicale du 1er mai à 14h, place de la République.

Concernant les partis politiques, les mobilisations du 1er mai sont fortement entravées par les mesures sanitaires, et beaucoup ont opté pour des meetings en ligne. Certains partis prévoient tout de même des rassemblements, comme notamment Florian Philippot qui a invité ses partisans à se rassembler à 15h place de la Bourse, pour un cortège en direction de la place Pierre Laroque. Jean-Luc Mélenchon a également prévu de s’agréger à un rassemblement à Lille, à Porte des Postes.

La manifestation « Ensemble pour les libertés » regroupant un grand nombre de collectifs, autorisée, s’est concentrée sur l’esplanade des Invalides à Paris, de 11h à 16h.

La manifestation organisée par le collectif « Paris pour la liberté » est interdite et une action en référé en cours. Par arrêté du 27 avril 2021, le Préfet de police a interdit la manifestation du mouvement « Paris pour la liberté », estimant « qu’il existe des risques sérieux pour que des éléments radicaux et à haute potentialité violente soient susceptibles de venir se greffer à ce rassemblement », qu’il existe des risques pour les « forces de l’ordre » et qu’ils « commettent des dégradations du mobilier urbain et de commerces ». Face à ce déficit de confiance, le collectif se défend en affirmant que les précédentes manifestations se sont toutes déroulées sans encombre, malgré l’intervention des forces de police. Il souligne également que les membres du collectif entendent se comporter pacifiquement et le revendiquent à l’appui d’attestation sur l’honneur. Constitué de différents groupes et associations, le collectif avait prévu de se rassembler à 10h place Charles-de-Gaulle et de se disperser devant l’esplanade des Invalides à 18h45. Le collectif a demandé́ l’annulation de l’arrêté préfectoral dans toutes ses dispositions, et leur requête en référé était audiencée ce matin.

Cette année, la fête du travail ne s’annonce donc pas de tout repos: elle est sur le mode défensif, mais aussi de la dénonciation.