« Comment saboter un pipeline », un livre subversif adapté au cinéma

Une vulgarisation à haut risque terroriste, au nom de la liberté d’expression

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L’essai « Comment saboter un pipeline » du géographe suédois Andreas Malm avait été pointé du doigt par Gérald Darmanin et cité dans le décret de dissolution des Soulèvement de la Terre. L’auteur, classé à l’extrême gauche, s’est d’abord engagé dans l’activisme pro palestinien, puis contre le changement climatique. 

Entre thriller et drame, le film Sabotage réalisé par l’Américain Daniel Goldhaber sort au cinéma ce mercredi 26 juillet et appelle au sabotage : « il est temps de passer à l’action » violente, professe-t-il. Cette écologie politique radicale s’appelle du terrorisme.

Sorti en 2020, il appelle clairement à radicaliser les modes d’action contre le changement climatique. L’écrivain est aussi maître de conférences en géographie humaine en Suède.

Dans le bouquin, il argumente sur sa névrose et incite à se saisir tous les moyens de lutter contre les plus grands pollueurs : «  Une raffinerie privée d’électricité, une excavatrice en pièces : saborder des biens n’est pas impossible après tout (…) A quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ? ».

Interrogé par… Libération, l’activiste raconte la naissance de son propre engagement écologique et les allers-retours dans son cheminement de pensée : « Au début du livre, je raconte ma participation aux manifestations contre la COP1 en 1995, qui étaient assez naïves. Après ça, je ne me suis totalement désintéressé de la cause climatique (…) Je n’y suis revenu que dix ans plus tard, en 2005, quand j’ai lu le premier livre du journaliste et militant écologiste britannique Mark Lynas, Marée montante ».

Le changement climatique impacte tout le monde, et d’autant plus les classes populaires (?), alors depuis cette prise de conscience, Andreas Malm explique que l’écologie est devenue « l’élément central » de sa vie.

Bête noire des ministres

Comme le détaillait une critique du journal Le Monde de Xavier Niel, lors de la publication de ce livre, Andreas Malm, déjà à l’origine de plusieurs ouvrages sur le même thème, « tente de bousculer les orientations du mouvement global pour le climat – précisément au moment où la bataille climatique est devenue consensuelle dans les mots. »

L’essai n’est donc pas un constat de la situation mais bien un plaidoyer pour le sabotage: agir plus violemment et donc plus efficacement en intensifiant les mouvements subversifs du type de Les Soulèvements de la terre (SLT). En prenant exemple notamment sur les mouvements contre l’esclavage (?), contre la colonisation ou contre l’apartheid en Afrique du Sud, Ou contre la police. « Il décrypte comment ces mouvements ont manié, parfois à leur corps défendant, des tactiques de confrontation directe avec le pouvoir avec des stratégies pacifistes », selon Le Monde.

Comment saboter un pipeline est revenu au cœur des discussions politiques lors des tensions entre le gouvernement et le collectif Les Soulèvements de la Terre. Cette fédération de groupes d’extrême gauche (Extinction rebellion ou ) créée depuis 2021 mène régulièrement des actions coup de poing pour préserver la planète et a été massivement médiatisée, notamment en mars dernier, suite à son intervention uktra-violente contre les « méga-bassines ».

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin sonnait la fin du mouvement le 21 juin dernier, en annonçant officiellement sa dissolution. Et dans son décret, le gouvernement cite justement l’essai d’Andreas Malm comme étant une source d’inspiration majeure pour le mouvement, voire le gourou de toutes ces actions remarquées.

À ce propos, l’écrivain avait assuré ne pas savoir s’il devait rire ou pleurer face à cette situation ubuesque. « Pour donner l’impression que ce réseau militant est en réalité un groupement de dangereux terroristes, l’État français a dû inventer un gourou, un maître à penser qui aurait par avance théorisé leur passage à l’acte  », avait-il réagi dans une tribune publiée dans Le Monde.

« Si quelqu’un fait exploser un pipeline, ce ne sera pas à cause du film », se défend la production: ben, non !

Stratégie pacifiste ?

Et l’essai politique de cet écrivain suédois n’a pas seulement interpellé la sphère politique française. Andreas Malm raconte au journal Libération comment son livre a inspiré un scénariste américain pour en faire un film : « Daniel Goldhaber, le réalisateur, m’a contacté un mois ou deux après la publication de Comment saboter un pipeline pour me faire part de son projet. »

Il explique sa collaboration avec le scénariste, toujours à l’écoute de son avis : « J’ai pu à chaque fois donner mon opinion, même si en vérité je suis très peu intervenu parce que j’étais très impressionné par ce que je voyais. Je trouve le résultat final incroyable. »

Le film Sabotage, largement inspiré de cet essai publié en 2021 – qui a pu inspirer le sabotage des gazoducs Nord Stream de septembre 2022 – est au cinéma en France depuis le mercredi 26 juillet. Le film suscitera-t-il de nouvelles vocations parmi les vertueux écologistes ? Il raconte l’histoire d’un groupe de huit jeunes agités américains au Texas, écœurés par l’inefficacité des actions militantes non violentes. Ils décident alors de fabriquer des explosifs pour faire sauter un pipeline. Darmabin craunt pour la France mais les juges ont leur conscience pour eux: il ne font qu’appliquer la loi. Autre caste qui se défend de tout parti-pris, celle des journalistes agressifs, telle Apolline de Malherbe, qui prétend ne jamais poser que des questions sans arrière-pensée, mais polémiques, voire embarrassantes, en dernière minute : coup de sabot de l’âne.

Ce réalisateur se défend de toute apologie de la violence ! « Si quelqu’un fait exploser un pipeline, ce ne sera pas à cause du film qu’il aura vu. Mais parce que l’espèce humaine doit se défendre face à la plus grande menace existentielle depuis le début de son histoire, à savoir le changement climatique ». Le même a réalisé un film racoleur sur l’industrie de la pornographie, sans intention mercantile voyeuriste…

Engagée à gauche au côté de l’ONG supranationale illégitime Greenpeace, Marion Cotillard, dont la mère est d’origine kabyle, a apporté son « soutien absolu » aux Soulèvements de la terre et les juges de la plus haute autorité administrative ne pouvait pas faire moins que l’égérie de Dior, dirigée par Delphine Arnault, fille du milliardaire Bernard Arnault (LVMH) et épouse du milliardaire Xavier Niel (SFR et groupe Le Monde). Elle est pourtant brocardée pour ses émissions de carbone lors de ses multiples déplacements professionnels et militants en avions ou en jets. Elle a aussi dénoncé la politique répressive de Macron. Les juges ont aimé…