Une Bentley pour Dupont-Moretti, un million d’euros pour Pannier-Runacher… le patrimoine des ministres dévoilé

Ils ont les moyens de leur empathie politique et de leur hargne sociale

Sa Rolex lui donne le « droit » de mépriser quiconque le croise

C’est Franck Riester, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, qui détient le plus gros patrimoine du gouvernement, avec plus de 10 millions d’euros d’actifs.

La Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique (HATVP) a mis en ligne les déclarations de patrimoine des 43 membres du gouvernement Borne, ministres, ministres délégués et secrétaires d’Etat, reflétant la diversité de leurs origines et situations finzncières.

Lundi 28 novembre, c’est l’imminence de cette publication qui a accéléré la démission du gouvernement  de la ministre déléguée aux Collectivités locales, Caroline Cayeux, en désaccord avec la HATVP. La Haute Autorité a saisi mardi la justice pour « une évaluation mensongère » de son patrimoine ainsi que pour « fraude fiscale », que l’ex-ministre conteste.

Des assurances-vie bien garnies

La première ministre Elisabeth Borne, polytechnicienne et ancienne patronne de la RATP notamment, a déclaré être propriétaire de deux appartements, à Paris et dans les Hauts-de-Seine, pour une valeur totale de 1,3 million d’euros, dont plus de 50.000 euros encore dus à la banque. Elle dispose en outre de plusieurs assurances-vie d’un montant cumulé supérieur à 250.000 euros et d’une Citroën évaluée à 10.780 euros.

Du côté des plus aisés, le ministre délégué au Budget Gabriel Attal déclare une assurance-vie supérieure à 1,4 million d’euros.

Sa collègue aux Affaires européennes, Laurence Boone, possède quant à elle pour environ 500.000 euros d’actions et de stock-options chez l’assureur Axa.

Sa ministre de tutelle, Catherine Colonna, déclare plus de 700.000 euros d’assurance-vie.

Récemment mise en cause pour les parts détenues par ses enfants dans une société non mentionnée dans sa déclaration d’intérêt et dont les fonds sont en partie domiciliés dans des paradis fiscaux, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher déclare un confortable patrimoine detenu à part entière. Propriétaire pour moitié de deux appartements parisiens, elle possède près de 400.000 euros d’assurance-vie et 1,1 million d’euros répartis sur plusieurs comptes épargne.

Riester, ministre le plus aisé

Ce n’est pas le plus actif qui est le mieux à l’abri du besoin. Franck Riester détient le plus important patrimoine du gouvernement. Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement a pris en charge le groupe Riester, qui détient de nombreuses concessions automobiles. Sur l’année 2020, elle réalise un chiffre d’affaires de 74.469.900,00 €. A la tête de cette holding, il a accumulé un patrimoine brut de 10,24 millions d’euros constitué de 3,85 millions de biens immobiliers et de plus de 6 millions d’euros de parts de la société Riester SAS.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ne déclare aucune assurance-vie mais l’achat pour 618.000 euros en 2019 d’une maison individuelle dans le Nord, dont il lui reste à rembourser plus de 580.000 euros.

Rolex ou non, ils n’ont pas attendu d’avoir 50 ans pour réussir leur vie. Parmi les déclarations plus insolites, Bruno Le Maire, Agnès Firmin Le Bodo (Professions de santé) et Agnès Pannier-Runacher possèdent des tableaux de valeur (défiscalisés), Amélie Oudea-Castera (Sports), un pendentif de 12.600 euros. Eric Dupond-Moretti (Justice), ancien avocat, est lui propriétaire d’une montre Rolex évaluée à 13.000 euros et d’un « chronomètre souverain » Journe à 25.000 euros. Il détient également deux véhicules Harley Davidson (41 000 euros) et une Bentley (55 000 euros).

Politique de Macron : le « convoi de la liberté » entrera-t-il dans Paris ?

Macron appelle « au plus grand calme »

Plus de 7.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour empêcher le blocage de la capitale, alors que plusieurs milliers de manifestants convergent vers Paris dans le cadre des « convois de la liberté ».

La progression des différents « convois de la liberté » vers Paris se poursuit sans que l’on sache ce qui va se passer ce week-end dans la capitale. Inspirés par les camionneurs canadiens opposés à l’obligation vaccinale qui paralysent la ville d’Ottawa depuis le début du mois, les « convoyeurs » français – un peuple hétéroclite, pour l’heure bon enfant, de militants anti passe vaccinal, antivax, anti-Macron ou Gilets jaunes… – ont pris la route pour constituer onze cortèges au départ des principales villes de province.

Quelque 3.000 véhicules (pour environ 6.000 personnes), selon une estimation policière, 15 000 selon les informations qui circulent parmi les militants, font actuellement route pour rallier Paris malgré l’interdiction décrétée par la préfecture de police et la fermeté affichée par les autorités. Aucun incident n’a été relevé depuis le départ de ces convois qui empruntent principalement le réseau secondaire et qui communiquent entre eux grâce à l’application Zello qui permet d’échanger en mode talkie-walkie. L’accueil, le ravitaillement et l’hébergement sont assurés par des sympathisants benévoles tout au long du parcours. assu

Un rassemblement à Bruxelles lundi

Le mouvement s’est organisé sur les réseaux sociaux où il s’est attiré de nombreux soutiens (360.000 personnes sur Facebook) qui se manifestent lors des étapes des différents convois. Les revendications affichées visent en premier lieu la « levée de toutes les restrictions sanitaires » et la « baisse des prix de l’énergie », mais on retrouve aussi les doléances chères aux Gilets jaunes comme le référendum d’initiative citoyenne, la démission du gouvernement ou la suspension des directives européennes…

Après une nuit aux entrées de Paris, les mécontents pourraient se scinder samedi entre ceux qui affichent leur intention d’entrer dans Paris et ceux qui préfèrent s’abstenir, pour gagner ensuite Bruxelles, où un rassemblement européen est prévu lundi.

Macron a appelé « au plus grand calme », dans un entretien à Ouest-France, ce vendredi. En même temps, il a dit « entendre et respecter » la « fatigue » et « la colère » qu’il lie à la crise sanitaire, dans un amalgame dont il exclut son refus de réduire les taxes sur les carburants.